Pauvre Zachary Bolduc.
Sur le banc, l’ailier québécois observait le jeu de puissance sans jamais lever les yeux vers son entraîneur. Sur la glace, Juraj Slafkovsky venait d’inscrire un but en avantage numérique, sur un jeu magnifique de Nick Suzuki et Cole Caufield... ses "anciens" coéquipiers du power play.
Martin St-Louis venait, sans le dire ouvertement, a fermé la porte à Bolduc pour de bon.
Depuis qu'Ivan Demidov a débarqué sur la première unité d'avantage numérique... le cinq de départ est coulé dans le béton.
C’est une histoire qui fait grincer des dents jusque dans les studios de TVA Sports. Les analystes sont furieux, les partisans enragés, et même Jean-Charles Lajoie, toujours aussi agressif envers le coach, a explosé à l’antenne :
« Je me demande encore ce que Martin reproche à Zachary. »
En fait, Lajoie se demande sincèrement ce que Zachary Bolduc a fait à Martin St-Louis pour mériter ça. Pour lui, c’est incompréhensible. Ce gars-là, c’était un spécialiste du jeu de puissance à Saint-Louis, et ici, on l’enterre sur un quatrième trio.
Personne ne comprend vraiment. Bolduc, c’est un pur marqueur, un sniper naturel formé pour ce genre de situation : tirer, marquer, changer le cours d’un match. C’est le genre de joueur qui vit pour l’adrénaline du but, pas pour des présences de 35 secondes dans un rôle défensif qu’il n’a jamais occupé de sa vie.
Mais Martin St-Louis le traite comme un figurant sur le 4e trio avec Kirby Dach et Joe Veleno.
Comment expliquer qu’un joueur qui dominait la première unité des Blues sur le power play soit réduit à regarder Demidov, Slafkovsky, Caufield, Suzuki et Hutson transformer l’unité spéciale en magie sur glace?
Comment expliquer que St-Louis ne le fasse pas jouer au minimum avec Ivan Demidov à 5 contre 5?
À TVA Sports, on ne se gêne plus pour poser les questions.
Ce n’est pas une question de talent. C’est une question de confiance. Et présentement, Martin St-Louis ne fait tout simplement plus confiance à Bolduc.
Le but de Juraj Slafkovsky en première période a signé, symboliquement, l’arrêt de mort de Zachary Bolduc sur le jeu de puissance. Car tant que Slafkovsky marquera, St-Louis aura une excuse parfaite pour ne rien changer.
Bolduc le sait. Et il semblait figé sur le banc à Seattle... en contemplant... son cauchemar...
Chaque fois que le Slovaque produit, c’est une porte de plus qui se ferme. Et le problème, c’est que la première unité de l’avantage numérique, Demidov, Suzuki, Caufield, Matheson et Slafkovsky, est figée à vie.
St-Louis a trouvée sa première unité: il la gardera. Et le coach ne tente même pas d'adoucir la pilule en envoyant Bolduc au moins sur un trio offensif.
Mais à quel prix ?
Parce qu’en sacrifiant Bolduc, il sacrifie une arme. Un pur buteur, rare, explosif, qui n’a pas peur de décocher en plein mouvement. À Saint-Louis, il marquait 11 de ses 19 buts sur le jeu de puissance. À Montréal, il n’a même pas la chance d’essayer.
“Mystère”, “gâchis”, “blocage psychologique entre le coach et le joueur”. Ça chauffe.
« Quand t’as un gars comme Bolduc, tu le fais tirer. Tu le mets sur la glace quand t’as besoin d’un but. Pas sur le banc. » peut-on entendre un peu partout chez les médias québécois francophones. Les mêmes qui protègent Samuel Montembeault, alors que le Québécois a perdu son poste de numéro un au profit de Jakub Dobeš.
Un peu plus et on va traiter Martin St-Louis d'anti-Québécois.
Et tout le monde se pose la même question : qu’est-ce que Martin St-Louis reproche à Zachary Bolduc ?
A-t-il dit quelque chose ? A-t-il contesté une décision ? A-t-il manqué un geste défensif à l’entraînement ?
Personne ne sait.
Tout le buzz autour d'Ivan Demidov n’aide pas. Le jeune Russe, maintenant promu au rôle de chef d’orchestre du jeu de puissance, brille de mille feux. Il est spectaculaire, inspirant, et productif. Mais tout cela laisse Bolduc sur le carreau, à ruminer un rôle de quatrième trio avec Joe Veleno et Kirby Dach, loin du plan de match rêvé par Kent Hughes.
Et tout le monde n'en a que pour les Demidov, Caufield, Suzuki, Hutson et Slafkovsky de ce monde.
Pour un joueur de 21 ans qui sortait d’une fin de saison flamboyante à Saint-Louis, la chute est brutale.
Dans l’organisation des Blues, il avait trouvé sa place sur la première unité de power play, à gauche de Robert Thomas.
Ici, il ne joue plus que des miettes. Et ce n’est pas comme si les chiffres le condamnaient : il a marqué quatre buts et amassé deux passes depuis le début de la saison, même si on le fait jouer comme un plombier.
Mais Martin St-Louis ne semble pas voir les choses de la même façon.
Il répète que Bolduc “doit apprendre le système”, qu’il “s’adapte encore”. Des phrases cinglantes qui ont brisé Bolduc.
Et pendant ce temps, TVA Sports alimente le feu. Dans les dernières heures, le segment d’ouverture de Jean-Charles Lajoie a fait exploser les réseaux :
Selon le réseau, Martin St-Louis fait du tort à Zachary Bolduc.
Les propos ont fait le tour du web en quelques minutes.
Zach n’est pas le genre à se plaindre. Mais c’est sûr qu’il s’ennuie de Saint-Louis. Là-bas, il jouait dans le top-6 è la fin de la saison. Il savait ce qu’on attendait de lui. Ici, il ne sait même pas quel est son rôle.
À Montréal, il y a des tempêtes médiatiques qui naissent toujours autour des espoirs québécois. Celle-ci en est une.
Martin St-Louis a un problème avec Bolduc.
Pourquoi un joueur aussi talentueux est puni?
Pourquoi fait-on confiance à des vétérans inefficaces comme Gallagher et Anderson alors qu’un jeune Québécois prêt à s’arracher attend sur le banc ?
Mais le Canadien gagne, personne n'a rien à dire.
Bolduc et TVA Sports... sont perdants sur toute la ligne.
