Conflit entre Zachary Bolduc et Martin St-Louis: la raison est dévoilée

Conflit entre Zachary Bolduc et Martin St-Louis: la raison est dévoilée

Par David Garel le 2025-11-07

C’est devenu la question qui obsède les partisans du Canadien de Montréal : qu’est-ce qui se passe entre Martin St-Louis et Zachary Bolduc? 

Ce n’est plus seulement un débat de hockey, c’est une affaire humaine. Une tension qui dépasse le simple rendement sportif.

Comment expliquer qu’un jeune Québécois aussi talentueux, aussi explosif que Bolduc, soit encore traité comme un joueur de quatrième trio?

Hier encore, à Newark, Bolduc n’a joué que 9 minutes et 11 secondes. Un chiffre indécent pour un ancien premier choix de la LNH, pour un joueur qui a déjà prouvé, dès ses débuts à Montréal, qu’il pouvait changer le cours d’un match.

t pendant ce temps, Josh Anderson joue 16 minutes, Brendan Gallagher 14, Joe Veleno 12:44. On n’est plus dans la logique sportive, on est dans la punition personnelle.

Depuis le camp d’entraînement, les signes s’accumulent. St-Louis ne fait aucune confiance à Bolduc. Il ne lui parle presque pas en point de presse, il ne le mentionne jamais dans ses analyses positives, et il le retire de la rotation dès qu’il commet la moindre erreur. Ce traitement, personne d’autre ne le subit à ce niveau-là.

Et selon plusieurs sources proches de l’équipe, ce malaise n’est pas né hier. Tout remonterait à septembre, quand Zachary Bolduc se serait présenté au camp hors de forme. 

Oui, “out of shape”, comme disent les joueurs. Trop de pourcentage de gras, trop peu de souffle dans les tests physiques, un rythme insuffisant pour un jeune censé être affamé.

Ce détail aurait profondément déplu à Martin St-Louis, un entraîneur obsédé par la préparation, la discipline et la forme physique.

Pour lui, le hockey est d’abord un état d’esprit, et l’effort en dehors de la glace fait partie du respect du métier. En voyant Bolduc peiner dans les exercices, St-Louis aurait senti une forme de trahison professionnelle. Et depuis ce jour, le lien semble brisé.

Ceux qui étaient à Brossard s’en souviennent : le visage de Bolduc pendant les tests physiques en disait long. Fatigué, frustré, il n’était clairement pas au niveau attendu.

Pour un joueur que St-Louis voyait comme un potentiel membre du top-6, c’était une gifle. À ce moment précis, Bolduc a perdu du terrain, et il ne l’a jamais regagné.

Et ça, ça n’a rien à voir avec le talent. Parce que sur la glace, s'il jouait avec des créateurs comme Kirby Dach ou Ivan Demidov, il produirait. 

Ses quatre buts du début de saison sont tous venus lorsqu’il évoluait avec Dach et Gallagher, avant d’être rétrogradé sans raison apparente. C’est comme si St-Louis avait décidé que Bolduc devait racheter sa faute initiale… peu importe ce qu’il montre en match.

Un coach rancunier?

C’est là que le dossier devient troublant. Parce qu’il y a une ligne fine entre la rigueur et l’acharnement. Martin St-Louis est un entraîneur brillant, respecté, charismatique.

Mais il a aussi un côté rancunier, presque autoritaire, qu’on voit ressortir quand un joueur ne correspond pas à sa vision.

Et dans le cas de Bolduc, il ne pardonne pas. Il le garde sous la loupe, le critique à demi-mot, le prive de power play, et le fait passer après des vétérans qui ne produisent plus.

Ce n’est pas du coaching, c’est du message. Et ce message, c’est : “tu n’étais pas prêt pour moi.”

Ce scénario rappelle étrangement celui de Matvei Michkov à Philadelphie. Le jeune Russe, lui aussi arrivé hors de forme, a été puni pendant plusieurs semaines par Rick Tochett avant de retrouver sa place.

Ce genre de punition est typique d’une vieille école de pensée : punir un talent pour lui faire comprendre la dureté du métier.

Mais à Montréal, ce choix devient dangereux. Parce que Bolduc n’est pas un étranger de passage, c’est un Québécois talentueux, un espoir que le "fanbase" adore.

Le punir publiquement, c’est aussi envoyer un message à tout le marché : ici, même les jeunes d’ici ne sont pas à l’abri.

Officiellement, St-Louis justifie son désamour par les lacunes défensives de Bolduc. Il parle souvent de la défense “man to man”, du fait que Bolduc est souvent perdu quand il n’a pas la rondelle, qu’il ne suit pas bien son homme, qu’il commet des erreurs de lecture.

Oui, c’est vrai : il n’est pas un joueur défensif naturel. Mais combien de jeunes offensifs ont eu ce problème avant lui?

Est-ce que Cole Caufield a toujours été irréprochable défensivement? Non. Est-ce que St-Louis a réagi avec la même dureté? Jamais.

Il y a deux poids, deux mesures. Et quand on regarde la patience infinie que le coach accorde à certains (Josh Anderson, notamment), le traitement réservé à Bolduc devient impossible à défendre.

Ce qu’on comprend entre les lignes, c’est que Martin St-Louis voudrait transformer Zachary Bolduc en un Tyler Bertuzzi québécois : un ailier de puissance, intense, dérangeant, qui frappe tout ce qui bouge. Un joueur de grit, pas seulement de talent brut.

Mais ce n’est pas la nature de Bolduc. C’est un finisseur, un instinctif, un joueur qui vit du tempo et de la chimie. Vouloir le transformer en bagarreur opportuniste, c’est aller contre ce qu’il est. Et c’est probablement là que se situe le cœur du problème.

St-Louis veut façonner Bolduc à son image, un petit joueur devenu grand par le travail et la constance. Sauf que Bolduc, lui, est un pur talent, un joueur qui vit d’instinct et de momentum. Et quand un coach veut changer l’essence même d’un joueur, ça finit souvent mal.

Ce qui choque le plus, c’est la différence de traitement. Bolduc doit livrer un match parfait pour garder 10 minutes de glace.

Gallagher peut se traîner les patins et récolter 14 minutes. Anderson peut perdre tous ses duels et finir avec 16. Et pendant ce temps, Bolduc, lui, attend son tour, cloué sur le banc après la moindre erreur.

C’est une injustice flagrante. St-Louis prétend prêcher la cohérence et la méritocratie, mais ses décisions prouvent le contraire. Bolduc paye un prix que d’autres n’ont jamais payé. Et plus le temps passe, plus cette situation devient intenable.

Ce qui est triste dans tout ça, c’est que Bolduc n’a jamais montré le moindre signe d'impatience ou de confrontation avec St-Louis.

Il ne se plaint pas, il ne boude pas, il continue de jouer avec le sourire. Mais ceux qui l’observent au quotidien voient bien que la confiance s’ecroule.

Le regard vide sur le banc, les épaules lourdes, les présences écourtées… c’est le portrait d’un joueur que son coach est en train de casser.

Et à 21 ans, c’est le genre de cassure qui laisse des traces.

Ce traitement contraste cruellement avec celui d’Ivan Demidov. Le jeune Russe, lui aussi puni pour aucune raison, a au moins le bénéfice de l’excuse qu'il est une recrue.

Mais Bolduc, lui, était l'attaquant le plus en feu de toute la LNH en 2e moitié de saison dernière. Surtout, il est Québécois, Imaginez à quel point il doit se sentir trahi.

Et c’est peut-être ça, le vrai drame : à Montréal, même les jeunes d’ici doivent se battre contre leurs propres entraîneurs... qui viennent du même coin de pays...

Aujourd’hui, la vérité éclate : si Martin St-Louis déteste autant Zachary Bolduc, c’est parce qu’il ne lui a jamais pardonné son arrivée hors de forme au camp. 

Ce manque de professionnalisme initial a brisé la confiance du coach, et tout ce qu’on voit depuis: le manque de temps de jeu, la mise à l’écart, l’absence de power play... tout découle de cette rancune.

Bolduc paye pour une erreur de septembre. Et St-Louis, par orgueil, refuse de tourner la page.

Il y a des coachs qui élèvent leurs jeunes. Et il y a ceux qui les brisent pour affirmer leur autorité. Martin St-Louis est en train de glisser dans la deuxième catégorie.

Zachary Bolduc n’est pas un problème, c’est une ressource. Il n’est pas un fardeau, c’est une solution. Mais tant que St-Louis continuera de le voir comme un élève indiscipliné plutôt que comme un atout offensif majeur, le Canadien restera son propre obstacle.

Parce que ce n’est pas Bolduc qui nuit à Montréal.

C’est le traitement que son entraîneur lui réserve.