Joe Veleno confirme le départ de Florian Xhekaj et Owen Beck

Joe Veleno confirme le départ de Florian Xhekaj et Owen Beck

Par David Garel le 2025-10-04

On peut surnommer Joe Veleno, le survivant : le 12e attaquant que personne n’avait vu venir.

Il était censé n’être qu’un essai. Un corps de plus. Une assurance contractuelle à bas prix pour un club qui cherche à sécuriser sa profondeur.

Quand Joe Veleno a signé son contrat avec le Canadien de Montréal, la majorité des analystes le voyait comme un figurant. Un joueur de transition. Un passager temporaire.

 Mais contre toute attente, Veleno est devenu l’ultime survivant. Le coureur de fond qui passe la ligne d’arrivée en premier, pendant que les favoris s’écroulent à l’entrée du dernier virage.

Aujourd’hui, il est le 12e attaquant officiel du Tricolore. Un rôle discret, oui. Mais essentiel. Et surtout, gagné à la dure, dans un camp où des jeunes affamés comme Florian Xhekaj et Owen Beck ont tout donné pour arracher une place… en vain.

L’alignement ne ment pas : Veleno a survécu, les autres non...

Encore aujourd'hui, il a fait le jeu défensif de l'année.

Son coup de patin lui permet d'être pertiennt sur un 4e trio. Ou sur le deuxième avec Kirby Dach et Brendan Gallagher... en attendant Zachary Bolduc.

Anthony Martineau, sur les ondes de TVA Sports, l’a dit sans détour : 

« Veleno a connu un camp à la hauteur. Et je crois pertinemment que son potentiel n’est qu’effleuré. » 

Pendant ce temps, Marc-Olivier Beaudoin, toujours au fait de ce qui se trame en coulisse, a résumé la situation avec précision : 

« Il a été embauché pour être le 12e attaquant du club et connaît un camp pour être un excellent 12e attaquant du club! Tant mieux si ça devient plus! »

Ce ton, partagé et constant, en dit long. Veleno ne suscite pas l’euphorie, mais il inspire la confiance. Il ne fait pas lever les foules, mais il rend les coachs confortables. Et dans un contexte de gestion d’alignement, c’est parfois plus fort que le talent brut.

Pendant que Veleno monte, Florian Xhekaj descend. Le petit frère d’Arber a été l’un des plus électrisants au tournoi des recrues. Il a frappé, il a marqué, il a dérangé. Et au camp principal, il a poursuivi sur cette lancée avec un cœur énorme. Il y a cru. Il l’a senti. Il s’est vu à Montréal.

Mais l’alignement de ce soir l’a ramené à la réalité. Quatrième trio bricolé. Aucune place dans le top-9. Pas de rotation avec des vétérans. Aucune projection dans un vrai rôle. Il sera rétrogradé à Laval.

Et ce sera un coup dur. Mais ce n’est que partie remise. Tout le monde le sait : Florian Xhekaj va jouer à Montréal un jour. C’est écrit. Il est trop engagé, trop coloré, trop unique pour rester un joueur de la Ligue américaine. Mais pour cette saison? Il a perdu sa place… au profit de Veleno.

Owen Beck, lui, a tout fait dans les règles de l’art. Gagnant des mises au jeu, joueur de centre fiable, énergique, intelligent, mature. Mais trop poli, trop rangé, trop semblable à Evans. Et dans une équipe qui refuse de tasser ses vétérans en pré-saison, Beck n’a eu aucun couloir d’insertion.

Ce qui devient préoccupant, c’est que Beck commence à ressembler à un actif de surplus. Et dans le contexte des rumeurs actuelles, notamment l’intérêt ancien pour Noah Dobson à Long Island, et le chantier toujours ouvert pour aller chercher un vrai deuxième centre à long terme, Beck devient une pièce que Kent Hughes pourrait insérer dans un package.

Déjà, selon plusieurs sources dans la ligue, Beck aurait été offert aux Islanders cet été dans un deal hypothétique impliquant Dobson avant que Mathieu Darche demande Emil Heineman à la place de Beck avec les choix 16 et 17.

Ça ne s’est pas concrétisé. Mais l’intention y était. Et aujourd’hui, si Joe Veleno occupe la chaise de Beck dans l’organigramme, qu’est-ce qui empêcherait Kent Hughes de l’inclure comme « sweetener » dans un futur échange?

Pendant que Veleno sécurise son poste de 12e attaquant, Samuel Blais se retrouve dans la position parfaite du 13e. Il est robuste, expérimenté, volontaire.

Il frappe tout ce qui bouge, il accepte son rôle sans chialer, et il peut jouer à l’aile gauche comme à droite. Blais est un joker, un soldat, un vétéran de luxe. Et dans le plan du CH, il remplace parfaitement Pezzetta… et est beaucoup plus intimidant.

Le moment pivot du camp de Veleno n’est pas arrivé avec un but, ni une passe spectaculaire. C’est un plongeon désespéré pour sauver un but certain, lors d’un match intra-équipe, qui a frappé l’imaginaire. Ce genre de geste qu’on n’enseigne pas. Un instinct de survie. Un message envoyé à l’état-major : « Je suis prêt à tout pour rester ici. »

C’est ce genre de moment que Martin St-Louis adore. L'effort ultime. L’urgence. La culture. Et c’est là que Veleno a gagné des points. Non pas en surpassant Xhekaj ou Beck en talent brut. Mais en convainquant qu’il ferait tout pour rester.

Le futur est encore à écrire, mais Veleno est là, maintenant

Personne ne sait ce que Veleno deviendra dans six mois. Peut-être sera-t-il effacé du radar. Peut-être qu’un Beck ou un Xhekaj prendra sa place. Mais aujourd’hui, il est là. Dans l’alignement. Dans le top-12. Il a gagné ce que les autres n’ont pas su voler.

Et pour un joueur qui a glissé d’espoir en espoir depuis son repêchage, c’est une victoire personnelle immense. Il n’est plus une simple signature de profondeur. Il est une pièce du puzzle du CH.

Joe Veleno n’est pas le plus flamboyant. Il n’a pas l’impact d’un Slafkovsky, l’élan d’un Beck, ni la rage d’un Florian Xhekaj. Mais dans le flou d’un camp compliqué, il a été le plus cohérent. Le plus manipulable. Le plus « prêt ». Et à Montréal, cette année, ça a suffi pour décrocher une place.

Pendant que d’autres doivent encore rêver, lui vivra l’ouverture de la saison au Centre Bell. Le 12e attaquant du CH, ce n’est ni un jeune prodige, ni un vétéran intouchable. C’est Joe Veleno, le gars qu’on n’attendait pas, mais qui a refusé de disparaître.

Et c’est tout ce qu’on demande à un joueur de fond d’alignement.