C’est fini. Terminus. Rideau. Arber Xhekaj ne pourra jamais mettre un point final à cette saga qui aurait dû se conclure sur un dernier combat épique.
La LNH nous prive d’un affrontement ultime entre deux colosses, et ce, pour de simples chiffres sur une masse salariale.
Les Maple Leafs de Toronto viennent officiellement de sacrifier Ryan Reaves sur l’autel du ballottage, libérant 1,15 million de dollars pour un mystérieux coup qui se prépare avant la date limite des transactions.
Mais au-delà de la manœuvre comptable, c’est la fin d’un duel qui aurait pu marquer l’histoire des rivalités Canadiens-Maple Leafs. Un duel qui restera à jamais inachevé.
On se souvient tous de la montée en puissance d’Arber Xhekaj. Il est arrivé dans la LNH comme une tempête, n’ayant peur de rien ni de personne, imposant son style physique avec une arrogance qui nous rappelle les plus grands goons de l’histoire du hockey.
Et qui s’est dressé devant lui comme son premier vrai test ?
Ryan Reaves. L’homme fort, le vétéran, la référence absolue des bagarreurs des temps modernes. Mais contrairement à ce qu’on aurait pu croire, ce n’est pas Reaves qui a dominé cette rivalité.
La première rencontre entre les deux titans a été brutale.
Xhekaj, sans une once d’hésitation, a sauté sur Reaves et lui a donné une correction mémorable. Une droite, une gauche, un uppercut... et voilà que Reaves tombait au tapis comme un boxeur sonné.
On venait d’assister à un passage de flambeau forcé.
Le jeune monstre du CH venait d’annoncer à la planète hockey qu’il n’était pas ici pour jouer dans le sable.
Mais Reaves n’est pas du genre à oublier. Il voulait sa revanche, il la réclamait depuis des mois.
Puis, il y a eu ce match où Xhekaj a mis en échec Reaves avec une violence chirurgicale. Une charge parfaitement légale, mais absolument dévastatrice.
Reaves s’est retrouvé allongé sur la glace, humilié, réduit à l’état de simple mortel. Dans l’instant qui a suivi, il a voulu régler ses comptes.
Lâcher les gants, rétablir l’ordre. Sauf que Xhekaj n’a même pas pris la peine de lui répondre.
D’un geste aussi simple que légendaire, il a levé la tête et pointé le tableau indicateur, affichant le score en faveur du CH. Un geste d’une arrogance magistrale, une claque en pleine figure pour Reaves et les Maple Leafs.
Ce soir-là, Toronto a fini par revenir et gagner le match, mais l’image était gravée à jamais dans l’histoire de cette rivalité.
Le problème, c’est que cette histoire devait connaître un dernier acte. Un round final où les deux colosses se seraient retrouvés au centre de la patinoire, prêts à tout faire exploser une dernière fois. Mais ce round n’aura jamais lieu.
Toronto, en manque d’espace sous le plafond salarial, a tout simplement jeté Reaves sous l’autobus. Ce n’est pas une blessure qui met fin à cette rivalité.
Ce n’est pas une suspension. Ce n’est même pas une retraite. C’est une simple question d’argent. Et ça, c’est la fin la plus cruelle possible pour un duel qui aurait pu être l’un des plus intenses de ces dernières années.
Alors maintenant, la question se pose : Ryan Reaves va-t-il trouver preneur ? Pas si simple. Les goons purs et durs n’ont plus vraiment la cote dans la LNH d’aujourd’hui.
En séries éliminatoires, leur utilité est souvent remise en question, et Reaves n’est plus le joueur qu’il était.
Son impact est minime sur la patinoire, il ne joue pratiquement plus que six ou sept minutes par match, et sa présence dans un alignement commence à être difficile à justifier.
Les Leafs, qui l’avaient signé pour trois ans à 1,35 million par saison, réalisent aujourd’hui qu’ils se sont eux-mêmes tirés dans le pied.
Et Arber Xhekaj, dans tout ça ? Lui, il reste en place.
Le monstre du CH continue d’évoluer, d’imposer sa loi, et de s’affirmer comme l’un des joueurs les plus intimidants de la ligue.
Mais il le fera sans son meilleur rival, sans celui qui aurait pu être son adversaire parfait pour écrire un nouveau chapitre dans l’histoire du Canadien et des Maple Leafs.
L’histoire d’Arber Xhekaj et Ryan Reaves restera un récit inachevé.
Un duel qui n’aura jamais eu sa conclusion, une rivalité qui ne connaîtra jamais son épilogue.
Et c’est bien ça, le plus gros regret de cette histoire. On aurait voulu une dernière explosion, un dernier combat, un dernier round, mais tout ce qu’on aura, c’est une page qui se tourne trop vite, une guerre qui se termine sans vainqueur.
Misère ...