Un vol signé Kent Hughes : le cambriolage de la décennie.
Le genre de coup qu’on ne voit pas souvent dans une ligue où les agents sont supposés protéger leurs joueurs, défendre leur valeur, leur arracher chaque million comme si leur vie en dépendait.
Mais voilà, Kaiden Guhle, un défenseur de première paire, un gars qui joue comme un top-2 dans la LNH, est enchaîné jusqu’en 2031 à un contrat de 5,55 millions par année.
C’est pas une entente, c’est un braquage.
Guhle s’est fait cambrioler à ciel ouvert, et tout ça avec un sourire, une poignée de main, et probablement un agent qui a dû oublier ses lunettes quand il a signé le papier.
Regardons les faits. Guhle joue déjà 22, 23 minutes par match.
Il affronte les meilleurs, soir après soir, dans une division où tu dois neutraliser Auston Matthews, David Pastrnak, Nikita Kucherov...
Et malgré ça, le gars coûte moins cher que des défenseurs de deuxième paire ailleurs dans la ligue.
Faisons le comparatif : Alex Pietrangelo, 8,8 millions. Zach Werenski, 9,58 millions. Darnell Nurse, 9,25 millions.
Même Seth Jones, avec ses passes molles et ses erreurs de relance, coûte 9,5 millions aux Blackhawks.
Et Guhle, lui, encaisse les mises en échec, bloque les tirs, mange du caoutchouc pour 5,55 millions?
Désolé, mais c’est pas une signature, c’est un cambriolage sous fausse identité.
On peut presque entendre Kent Hughes ricaner dans son bureau.
Le DG du Canadien a réussi ce que personne n’aurait cru possible : sécuriser un pilier défensif pour un prix qui ressemble plus au contrat d’un 4e défenseur.
Et là, tu te dis : comment ça a pu arriver? C’est simple.
Les blessures.
Guhle, depuis son arrivée, a toujours eu l’étiquette du joueur fragile. Épaules, genoux, commotions. Les doutes planaient.
Et ça, Kent Hughes l’a utilisé comme un scalpel.
Il a tranché dans le mental du clan Guhle.
Résultat : l’agent, probablement paniqué à l’idée que son joueur retombe encore sur la liste des blessés, a accepté la sécurité à long terme, au lieu de parier sur la valeur réelle de son client.
Mais la réalité, c’est que Guhle n’est pas un défenseur de papier.
Quand il est en santé, il est solide comme un roc.
Il a tout : le physique, l’intelligence, le sang-froid. Un vrai cheval de bataille, le genre de gars que toutes les équipes rêvent d’avoir pour ancrer leur défensive.
Et pendant que d’autres clubs payent 9 millions pour des gars qui patinent en rond, Montréal va profiter d’un top-2 pour le prix d’un simple employé de soutien.
Tu veux parler d’efficacité budgétaire? C’est plus que ça : c’est un vol qualifié.
Et pourtant, il y a un malaise.
Parce que derrière les sourires et les félicitations, on sait très bien que Guhle vaut beaucoup plus.
Si ce gars-là avait attendu deux ans, joué 82 matchs, démontré qu’il était le leader de la brigade défensive, il aurait pu aller chercher quoi? Sept, huit, neuf millions?
Exactement ce que Pietrangelo et Heiskanen ont dans leurs poches.
Mais non. On l’a convaincu que la sécurité à long terme valait plus que son réel prix de marché.
Un joueur qui devrait être payé comme une superstar défensive est aujourd’hui prisonnier d’un contrat de classe moyenne.
Ce qui rend le coup encore plus vicieux, c’est le timing.
Lane Hutson cognait à la porte. David Reinbacher se développait. Tout indiquait que Guhle deviendrait un pion central… mais pas nécessairement l’unique sauveur.
Et c’est là que l’agent a paniqué : « Si je n’accepte pas, mon client sera remplacé dans deux ans par Hutson ou Reinbacher. »
Résultat? Un prix de liquidation pour un joueur qui, dans n’importe quelle autre ville, aurait fait sauter la banque.
On parle souvent du vol du siècle quand une équipe réussit à obtenir un joueur en transaction. Mais ici, le vol est encore plus spectaculaire.
Pas besoin d’échanger un choix de première ronde. Pas besoin d’hypothéquer l’avenir. Le Canadien a littéralement sécurisé un défenseur top-2 pour le prix d’un 4 ou 5.
Si ce n’est pas une fraude légale, alors qu’est-ce que c’est?
Faisons un autre parallèle. Darnell Nurse, à Edmonton, 9,25 millions. Le gars, honnêtement, si tu demandes aux partisans des Oilers, il est plus souvent un problème qu’une solution.
Pourtant, il gagne presque le double de Guhle.
Et le plus ironique dans tout ça? Guhle, lui, ne dira jamais un mot.
C’est pas le genre. C’est un gars d’équipe, qui veut gagner, qui veut contribuer.
Il va se présenter au camp, sourire aux lèvres, en se disant qu’il a la sécurité pour lui et sa famille. Mais en coulisses, tout le monde sait qu’il a été sous-payé.
Que son agent a raté une occasion en or. Et qu’au final, Kent Hughes vient peut-être de réaliser son chef-d’œuvre en matière de gestion de cap salarial.
Imagine la scène dans deux ans. Montréal a Dobson à droite, Hutson à gauche, Reinbacher qui pousse, et Guhle au centre de tout ça.
Une défensive digne d’un mur de béton… pour une fraction du prix que payent les autres équipes.
Tu crois que les Leafs, les Oilers, les Rangers ou même le Lightning ne vont pas regarder ça avec jalousie?
Eux qui crachent 30 millions par année pour trois défenseurs moyens? Montréal, avec un coup de stylo, a mis la main sur une police d’assurance à rabais.
Mais attention : un vol comme ça, ça laisse des traces. Dans cinq ans, quand Guhle sera toujours en train de jouer 25 minutes par soir, toujours payé comme un défenseur de soutien, tu crois que les agents de la LNH ne vont pas s’en souvenir?
Tu crois que les autres joueurs ne vont pas se méfier quand Hughes viendra leur parler de sécurité à long terme?
Ce coup de maître, aussi génial soit-il, pourrait aussi ternir la réputation du DG aux yeux de certains.
Parce qu’aussi efficace que soit le vol, il y a toujours une victime. Et cette fois-ci, la victime s’appelle Kaiden Guhle.
En attendant, les partisans, eux, jubilent. Parce que peu importe la morale, le résultat est le même : le Canadien a volé un joueur d’élite pour le prix d’un gars ordinaire.
Et ça, dans une ligue où chaque million compte, c’est peut-être la plus grande victoire de Kent Hughes depuis son arrivée en poste.
Pas une transaction, pas un repêchage, pas une signature sur le marché. Non. Juste un contrat, parfaitement ficelé, qui restera dans les annales comme le cambriolage de la décennie.
Et pendant que Guhle s’habille, enfile son casque et saute sur la glace pour affronter les meilleurs du monde, il y a un parfum de malaise qui flotte.
Parce que tout le monde sait qu’il vaut plus.
Tout le monde sait qu’il aurait pu gagner le double.
Mais voilà, Kent Hughes a gagné la partie.
Et dans cette ligue où l’argent achète les champions, Montréal vient peut-être de se donner une longueur d’avance.
Grâce à un vol. Grâce à un contrat qui ressemble plus à un hold-up qu’à une entente.
Ouch...