Un ailier à Montréal: Pierre LeBrun nomme deux candidats

Un ailier à Montréal: Pierre LeBrun nomme deux candidats

Par Marc-André Dubois le 2025-06-24

Quand Pierre LeBrun parle, le Québec du hockey écoute.

Et cette fois, ce qu’il a dit dans The Athletic a résonné comme une véritable secousse au cœur de Montréal.

Non, le Canadien ne viserait plus prioritairement un centre.

Non, Kent Hughes n’essaierait plus désespérément de mettre la main sur un « centre numéro deux » pour stabiliser sa ligne du milieu.

La nouvelle priorité? Un ailier top 6. Un joueur explosif. Un électrochoc offensif.

Quelqu’un qui pourra jouer avec Ivan Demidov, l’étoile montante du CH.

Et les deux noms qui sortent de la bouche de LeBrun ne sont pas banals.

Ils ont de quoi faire frissonner... et diviser : JJ Peterka et Bryan Rust.

Pourquoi ce changement de cap?

Parce que les centres #2 coûtent trop cher.

Parce que le marché est bouché.

Parce que chaque équipe tient à son centre établi comme à la prunelle de ses yeux.

Et parce que le CH ne veut pas se faire saigner à blanc pour un joueur qui ne changera peut-être rien.

Dans ce contexte, Pierre LeBrun annonce que le Canadien se tourne vers les ailes.

Et ça fait du sens.

Jeff Gorton l’avait glissé du bout des lèvres lors du bilan :

« Il y a plus d’une façon d’arriver à nos fins. »

En d'autres mots, pas besoin d’un centre pour bâtir une ligne dominante.

Un ailier qui génère l’offensive, qui est le moteur du trio, peut jouer ce rôle.

Et si Kirby Dach retrouve sa forme, comme le laissent entendre tous les rapports récents, le poste de deuxième centre est peut-être déjà comblé.

Arpon Basu l’a écrit. Des sources l’ont confirmé.

Kirby Dach est dans une forme physique qu’on n’a jamais vue.

On parle ici de « sommets jamais atteints », d’un joueur métamorphosé.

Son retour dans l’alignement en octobre pourrait changer toute la dynamique du CH.

Et si Dach est en santé, il peut jouer au centre. Il l’a fait. Il l’a bien fait.

Il a même été acquis pour ça.

Alors pourquoi s’obstiner à dépenser des actifs énormes pour un centre, quand il suffit d’entourer Dach et Demidov d’un ailier capable de les propulser?

C’est là que les noms de Peterka et Rust entrent en scène.

JJ Peterka est tout sauf un ailier quelconque.

À 23 ans, il est explosif, imprévisible, agressif dans les zones dangereuses. Il fabrique du jeu, il crée des chances, il termine ses actions.

Et surtout : il veut partir de Buffalo.

Il en a marre. Il veut du changement. Il veut une vraie opportunité. Il veut être reconnu.

Mais Kevyn Adams, le DG des Sabres, ne veut pas s’en débarrasser gratuitement. Il a déjà refusé plusieurs offres.

Pourquoi? Parce que Peterka vaut cher. Très cher.

Il a encore un contrat à signer (il est RFA sans droit à l’arbitrage). 

Mais il est jeune. Dynamique. Et il pourrait être le parfait partenaire de Demidov.

Le prix?

Les choix 16 et 17, plus un espoir comme Logan Mailloux ne seront pas assez. Les Sabres de Buffalo sont à la recerche d'un "game changer". Ils vont clairement demander Cole Caufield ou Juraj Slafkovsky. 

Ce qui rend la situation encore plus explosive, c’est que le prix pour Peterka ne cesse de grimper. Les Sabres reçoivent déjà des offres de partout, et selon plusieurs informateurs de confiance, Kevyn Adams exigerait non seulement un jeune attaquant établi de premier plan, mais aussi un défenseur droitier top-4 d'avenir.

Car Montréal possède exactement ce type de joueur en Logan Mailloux, un espoir convoité par plusieurs équipes, encore jeune, imposant physiquement, et capable de piloter une vague de jeu de puissance. Ajoutez à cela un des choix 16 ou 17, et le CH peut proposer un package redoutable.

Mais Hughes ne donnera jamais Caufield ou Slaf.

Un DG ne peut pas rêver mieux qu’un ailier de 23 ans qui demande une transaction, qui produit déjà 68 points, et qui n’a même pas encore touché son plafond.

Mais le DG du CH ne l'obtiendra jamais sans offrir l'un de ses jeunes talents bruts et établis à l'attaque.

Pendant ce temps, les Islanders et les Sabres négocient pour une transaction envoyant Noah Dobson à Buffalo et JJ Peterka à Long Island. Disons que le CH n'a pas les munitions pour compétitionner avec ce genre d'offre.

Voilà pourquoi le scénario d’une offre hostile commence à prendre de l’ampleur. Dans l’entourage de la LNH, plusieurs sources affirment que les Rangers de New York seraient tentés de tester les limites des Sabres avec une telle offre.

Pour Montréal, cela complique les choses : plus il y aura d’équipes prêtes à contourner les règles traditionnelles, plus Hughes devra bouger vite. Et s’il ne veut pas perdre le derby Peterka, il devra lui aussi soumettre une offre hostile avant que les requins de la métropole new-yorkaise ne passent à l’action.

Les chances sont minces car Hughes n'aime pas le concept de l'offre hostile. Il déteste l'idée de se mettre un DG à dos. Trop poli. Trop gentil. Trop "soft".

Bryan Rust devient donc le plan B.

En revanche, si Peterka est hors de prix, Bryan Rust devient un plan plus économique.

À 33 ans, Rust n’a plus l’explosivité d’un joueur de 23 ans. Mais il est solide, fiable, efficace, et surtout : très polyvalent.

Il produit encore 50-55 points par saison. Il peut jouer en avantage, en désavantage, sur n’importe quelle ligne.

Et surtout : il coûte 5,125 M$ pour encore trois saisons.

Un vol, dans le marché actuel.

Les Penguins sont à l’écoute. Ils ne veulent pas l’échanger à tout prix, mais ils savent qu'il est une pièce essentielle sur le marché des transactions pour entamer la reconstruction.

Rust ne coûtera pas le 16e et le 17e choix.

Un seul choix de première ronde pourrait suffire.

Ce serait une transaction logique, calme, et structurante.

Deux visions, un même objectif : propulser Demidov.

Que ce soit Rust ou Peterka, l’objectif est le même :

Créer un environnement favorable pour Ivan Demidov.

Le prodige russe a besoin de soutien. D’un joueur qui comprend les subtilités du jeu nord-américain. D’un allié qui peut absorber la pression.

D’un gars qui peut le faire briller.

Rust est l’encadreur idéal.

Peterka est le dynamiteur idéal.

Tout dépend de la voie que Kent Hughes veut emprunter.

Mais dans tous les cas, Pierre LeBrun a mis le doigt sur une vérité :

Montréal a changé de stratégie. Et ce virage est aussi radical que pertinent.

Ce changement de cap est aussi dicté par le marché, que LeBrun décrit comme difficile, cher et chaotique.

À moins de signer Mikael Granlund, ce que LeBrun lui-même décrit comme un « band-aid », le CH ne trouvera pas son #2 centre cet été.

Et ça ne sert à rien de surpayer pour une solution moyenne.

Il vaut mieux investir dans un ailier d’impact.

Quelqu’un qui changera immédiatement le visage du top-6.

L’impact du texte de LeBrun est immense.

Il a cassé une illusion : celle qu’on pouvait dénicher un centre #2 par miracle.

Et il a ouvert la porte à un avenir mieux réfléchi.

Le CH veut bâtir autour de Demidov, Dach et Suzuki.

Et il cherche la pièce qui viendra lier le tout.

Rust? Peterka? Un autre ailier?

Qu’importe.

L’important, c’est que Montréal agit. Cherche. Bouge. Tente.

Et cette fois, c’est Pierre LeBrun lui-même qui confirme : les appels sont passés. Les offres sont en route. Et le feu est allumé.