TVA Sports dans l'eau chaude: Pierre-Karl Péladeau utilise son monopole

TVA Sports dans l'eau chaude: Pierre-Karl Péladeau utilise son monopole

Par David Garel le 2024-08-26
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Pierre-Karl Péladeau s’est habilement servi de Qub Radio dès ses débuts pour étendre son influence et renforcer le monopole de Québecor sur le paysage médiatique du Québec.

Cette stratégie lui a permis de promouvoir de manière efficace ses autres entités, notamment TVA Sports, en intégrant subtilement ces éléments dans la programmation de Qub Radio.

Non seulement TVA Sports est cité à chaque deux phrases, mais les Alouettes, propriété de Pierre-Karl Péladeau,  est le produit central énoncé constamment. 

Monopole quand tu nous tiens.

L'objectif était clair : maximiser la synergie entre les différentes branches de l'empire Québecor.

Cependant, cette manœuvre n’a pas échappé à la vigilance du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), qui craignait que Qub Radio ne "loue" l’antenne du 99,5 FM pour amplifier davantage son monopole.

Cette situation inquiétait le CRTC, car elle aurait pu entraîner une concentration excessive du contrôle médiatique entre les mains de Québecor, limitant ainsi la diversité des voix dans le paysage radiophonique montréalais.

Le lancement du « nouveau 99,5 de Montréal » par Mario Dumont, avec une aisance remarquable, n’a fait que renforcer ces craintes.

Dès 6 heures, lundi matin, Dumont a pris le micro avec un aplomb impressionnant, naviguant à travers les défis techniques sans perdre de son assurance.

Quelques ennuis techniques ont marqué la première diffusion, ce qui est souvent le cas lors d’une transition vers de nouveaux studios ou d'une première émission en direct. Mais c'était comme si le karma punissait le nouveau monopole de Péladeau.

L’émission était diffusée depuis les tout nouveaux studios de Québecor situés sur la rue Frontenac à Montréal. Ces studios, fraîchement installés, semblent avoir été à l'origine de certains des pépins techniques rencontrés.

La nouveauté des installations a probablement entraîné des ajustements de dernière minute qui n’étaient pas encore totalement optimisés pour une émission en direct de cette envergure.

Plusieurs invités étaient connectés à l’émission via des plateformes de communication à distance, héritées des pratiques adoptées durant la pandémie, telles que Zoom ou FaceTime.

Ces connexions à distance ont causé un son de mauvaise qualité, décrit comme semblant provenir « d’une boîte de conserve ».

Ce type de problème peut être particulièrement agaçant pour les auditeurs, surtout lors d'une émission matinale où la clarté du son est essentielle pour maintenir l'attention.

Malgré ces ennuis techniques, Mario Dumont a su garder son calme et maintenir le rythme de l’émission, montrant son professionnalisme et sa capacité à gérer les imprévus.

Ces problèmes techniques, bien qu’irritants, sont souvent considérés comme des ajustements normaux lors de la mise en service de nouveaux équipements et devraient être résolus à mesure que l’équipe se familiarise avec les nouveaux studios.

Cette première diffusion a marqué un tournant important, non seulement pour Qub Radio, mais pour l’ensemble du paysage médiatique de Montréal.

La rapidité avec laquelle Qub Radio, initialement une webradio, a réussi à s’implanter sur une fréquence FM en partenariat avec WKND, propriété de Leclerc Communication, témoigne de la puissance de Québecor et de la stratégie calculée de Péladeau.

Le choix de Mario Dumont comme figure de proue de cette nouvelle aventure radiophonique était stratégique, son statut de "maître vulgarisateur" et son influence politique en faisant un atout majeur pour attirer l'auditoire.

Les émissions produites par Qub Radio, et diffusées sur le 99,5 FM, ne sont pas seulement des programmes radiophoniques classiques.

Elles sont conçues pour être rediffusées sous forme de balados, permettant ainsi à Québecor de toucher un public encore plus large.

Cependant, cette approche soulève des questions sur la véritable nature de ces émissions : s’agit-il de véritables contenus radiophoniques ou simplement de produits dérivés destinés à servir l’écosystème plus vaste de Québecor?

L’émission de Mario Dumont est un exemple parfait de cette stratégie. Entouré d’une équipe de collaborateurs, dont Alexandre Dubé pour l’actualité et les sports, et Isabelle Perron pour la culture et les réseaux sociaux, Dumont s’impose comme l’opinion dominante.

Chaque sujet d’actualité est abordé en faisant de la publicité pour TVA Sports, le Journal de Montréal et tous les autres médias de Quebecor.

Ce format, bien que populaire, soulève des inquiétudes quant à l'objectivité et à l'indépendance éditoriale des émissions diffusées sur Qub Radio.

Le grand coup de cette première émission fut sans doute la présence de François Legault, Premier ministre du Québec, peu après 7 heures du matin.

Cette entrevue, bien que riche en sujets importants tels que l’immigration et les inondations, n’a pas apporté de révélations majeures.

Cependant, la participation de Legault envoie un message clair : Qub Radio est désormais un acteur incontournable dans le débat public québécois.

En conclusion, l’arrivée de Qub Radio sur le 99,5 FM, orchestrée par Pierre-Karl Péladeau, représente un mouvement stratégique majeur visant à consolider l’emprise de Québecor sur le paysage médiatique québécois.

Le CRTC, conscient des implications de cette concentration de pouvoir, devra surveiller de près l’évolution de cette situation pour garantir une diversité d’opinions et de voix dans les médias canadiens.

La lutte pour le contrôle des ondes montréalaises ne fait que commencer, et elle pourrait bien redéfinir le futur de la radiodiffusion au Québec.

En attendant, Péladeau peut savourer son gâteau.

Un dessert à saveur de monopole...