Tristesse à sa lune de miel: nos pensées accompagnent Patrik Laine

Tristesse à sa lune de miel: nos pensées accompagnent Patrik Laine

Par David Garel le 2025-07-12

C’est une scène presque cruelle, presque trop parfaite pour ne pas être un symbole. Patrik Laine, fraîchement marié, pose fièrement sur Instagram aux côtés de sa nouvelle épouse, quelque part sur la mer italienne.

Il affiche un sourire discret, mais les internautes, sans pitié, ne voient qu’une chose : il est blême. Pas de bronzage, pas d’éclat. Le regard éteint.

« Même en lune de miel, il a l’air en exil », a écrit un abonné. Et pendant ce temps, à des milliers de kilomètres, le Canadien de Montréal fait tout, absolument tout, pour s’en débarrasser.

Le cauchemar de Patrik Laine ne prend pas de pause, même pas pendant son "honeymoon".

C’est cruel, mais c’est réel : Patrick Laine n’a aucun répit. On rit de son physique en disant qu’il a l’air « out of shape », comme s’il n’avait pas touché à un gymnase depuis février.

Les blagues fusent, et le pire, c’est que ça vient parfois même de partisans du Canadien. C’est comme si, pour une partie du public montréalais, Patrick Laine était déjà rayé de l’alignement mental.

Même Arnaud Gascon-Nadon, ancien joueur de la LCF et maintenant chroniqueur bien en vue à BPM Sports et TVA Sports, n’a pas pu s’empêcher de rire un peu de la situation.

Il a lancé à la blague que Patrick Laine avait acheté la meilleure crème solaire du marché tellement il est blanc et ne semble pas en vie.

C’était bon enfant, mais révélateur : même les analystes les plus sympathiques n’épargnent plus Laine. Quand ta condition physique devient un running gag estival à la radio sportive montréalaise, c’est que l’amour n’y est plus.

Même sa vie privée devient un terrain de jeu pour ceux qui veulent souligner qu’il est de trop, qu’il ne fit pas, qu’il n’a plus sa place.

Montréal n’en veut plus.

Selon les plus récentes informations de Mathias Brunet, Kent Hughes et Jeff Gorton tentent activement d’échanger Laine.

Le mot « activement » est un euphémisme : en coulisses, le duo de dirigeants multiplie les appels. On ne cherche pas à « explorer les options », non. On cherche une porte de sortie. Peu importe laquelle.

Et ce, malgré les propos polis de Hughes en point de presse, qui affirmait être « à l’aise avec l’alignement actuel ».

Personne ne veut créer une tempête en pleine lune de miel. Mais à l’interne, c’est une évidence : Laine est de trop. Il ne cadre pas avec le style de jeu, il ne cadre pas avec le vestiaire, et il coûte trop cher.

L’alignement de The Athletic ne ment pas.

Le média The Athletic, dans une analyse du prochain alignement, a dévoilé ce que pourrait être l’alignement du CH en ouverture de saison. Le constat est sans appel : Patrik Laine est un corps étranger dans cette formation.

Il est placé sur la troisième ligne, aux côtés d’Alex Newhook au centre et Oliver Kapanen à droite. Un trio dysfonctionnel.

Newhook est un joueur nord-sud, sans vision du jeu. Kapanen est un joueur défensif, pour ne pas dire un plombier de soutien. Et Laine? Un marqueur pur qui a besoin de touches, d’espace, de relances précises. Ce trio est une impasse.

La quatrième ligne, elle, est formée de Josh Anderson, Jake Evans et Brendan Gallagher. Une unité de vétérans pour les missions défensives. Bref, Laine est encerclé. Il n’a pas sa place.

La conclusion devient encore plus brutale quand on analyse les chiffres avancés par The Athletic. Plus de deux tiers du temps de glace à cinq contre cinq de Laine ont été passés avec Kirby Dach. Et les résultats ont été désastreux.

Quand Dach joue sans Laine, les chiffres explosent. Contrôle de la rondelle, tirs, chances de marquer : tout augmente. Mais avec Laine, tout s’effondre. Le "expected goals percentage" passe de 56 % à 38 %. C’est un gouffre.

Et pour Dach, qui est dans la dernière année de son contrat, c’est vital de performer. Il ne peut plus être plombé par un ailier qui ralentit son développement.

Le vestiaire a déjà tranché.

Car ce n’est pas qu’une question de jeu. C’est aussi une question de chambre. Le mariage de Laine, qui aurait dû être une célébration de son renouveau, s’est transformé en un moment de malaise collectif.

À part Ivan Demidov et Jakub Dobes, aucun vétéran n’a fait le voyage. Pas de Suzuki. Pas de Caufield. Pas de Guhle. Pas même Anderson.

Un message silencieux, mais sans pitiél.

Tout le monde a compris. Et à ce stade, même Laine doit le savoir. Il n’est pas chez lui à Montréal.

Le plan Hughes : libérer la masse salariale.

Le salaire de Laine, 8,7 M$, est un poids mort pour Kent Hughes. Ce montant empêche toute manœuvre majeure, notamment dans les dossiers Sidney Crosby, Mason McTavish, Jordan Kyrou ou Jason Robertson.

Tant que Laine est là, le plan d’agression sur le marché des transactions est paralysé.

Hughes n’a pas le choix : il doit le sortir du vestiaire, du cap… et de l’alignement.

Et voilà que les Sharks de San Jose entrent en scène.

Mike Grier a été clair : il veut que son club soit « dans le mix ». L’équipe vient de signer Ryan Reaves et Jeff Skinner, deux vétérans perçus comme finis ailleurs. Skinner a obtenu 3 M$ pour faire office de figure de transition. Pourquoi pas Laine?

San Jose flirte avec le plancher salarial de 70,6 M$, avec à peine 75 M$ de dépenses actuelles. Ils ont la place pour accueillir le contrat de Laine. Et surtout, ils ont besoin d’un joueur vedette, même déchu, pour remplir les gradins. Laine coche toutes les cases : ex-vedette, nom connu, faible coût d’acquisition, contrat expirant en 2026.

Et s’il produit? Tant mieux. Sinon? Il libérera de l’espace bientôt.

D’autres équipes intéressées?

Outre San Jose, plusieurs autres équipes ont été liées à Laine :

Caroline, où son meilleur ami Nikolaj Ehlers vient de signer. Mais les Hurricanes n’ont que 10,6 M$ de cap et de grosses prolongations à venir.

Chicago, qui a plus de 22 M$ de cap disponible et qui cherche à encadrer Connor Bedard avec du punch offensif.

Anaheim, qui rêve toujours d’ajouter un buteur aux côtés de Leo Carlsson.

Et maintenant, Washington, où le DG Chris Patrick a reconnu avoir raté un gros coup à l’ouverture du marché. Tout indique que ce coup raté était Nikolaj Ehlers… et devinez qui est son clone disponible? Laine.

Chris Patrick a même dit qu’il allait « explorer le marché des échanges ». Laine est un nom facile à obtenir. À bas prix. Et les Capitals ont encore de la masse, surtout s’ils échangent un contrat en retour.

Ce n’est plus une question de si, mais de quand. Le Canadien va échanger Patrik Laine. L’alignement ne fait plus de sens. Le vestiaire a lâché. La masse salariale étouffe. Et des options, San Jose en tête, s’ouvrent.

Laine est actuellement en Italie, en lune de miel, loin de la tempête… en apparence. Mais il sait. Il voit les messages. Il lit entre les lignes. Il a publié une photo en pensant célébrer l’amour. Il a reçu en retour un jugement impitoyable sur son teint blême, sa méforme physique, son regard triste, son manque d’éclat.

Parce que même sous le soleil d’Italie, il reste un exilé de la LNH.

Et bientôt, il ne portera plus l’uniforme du Canadien.

Peu importe ce qu’on pense de Patrick Laine comme joueur, comme acquisition, comme contrat problématique ou comme ailier mal adapté au système du Canadien, il ne faut pas oublier l’humain derrière l’athlète.

Laine revient d’un épisode délicat de santé mentale qui l’a éloigné de la patinoire pendant des mois. Se retrouver maintenant au cœur d’un tourbillon de rumeurs, être la cible de moqueries sur son apparence, son bronzage ou sa forme physique, pendant sa lune de miel, c’est une violence symbolique difficile à encaisser.

Oui, il gagne des millions. Oui, il est public. Mais derrière le masque du professionnel, il y a un homme qui essaie simplement de reprendre le contrôle de sa vie.

Nos pensées l’accompagnent sincèrement.