Ce qu’on est en train de vivre en ce moment, en direct, n’est rien de moins qu’une humiliation pour la LNH.
Le repêchage 2025, présenté comme une révolution technologique et télévisuelle, est en train de tourner en un désastre d’ampleur historique. Et soyons clairs : c’est une catastrophe signée Gary Bettman et la Ligue nationale de hockey. Une décision qu’on n’a pas fini de regretter.
Bienvenue dans un mauvais film de science-fiction… avec du Wi-Fi à moitié fonctionnel.
Le concept? Les espoirs réunis au Peacock Theater de Los Angeles, pendant que les équipes restent dans leurs quartiers généraux respectifs.
Des choix annoncés à distance. Des entrevues en vidéoconférence. Des caméras dans chaque vestiaire. Des écrans géants pour simuler des échanges humains. Sur papier, ça pouvait sembler moderne. En pratique, c’est un cauchemar télévisuel.
Un malaise palpable dès la première sélection.
Chaque annonce de choix ressemble à une erreur de diffusion. Des jeunes qui montent sur scène sans trop savoir à qui sourire.
Des échanges figés, sans émotion, entre un espoir qui regarde un écran… et un dirigeant qui se gratte la tête à 4000 kilomètres de là.
Des interviews interrompues. Des signaux perdus. Des silences gênants de 5, 10, 20 secondes. On se croirait dans une répétition générale d’un gala scolaire.
On parle ici du moment le plus important dans la vie d’un jeune joueur de hockey. Et on leur sert ça?
On leur enlève l’étreinte avec le DG. On leur enlève le regard direct avec leur nouveau coach. On leur enlève le contact humain.
Tout ça pour quoi? Pour de la “concentration” dans les bureaux d’équipes? Pour des gains de productivité dans une opération qui ne dure qu’un week-end par année? Ridicule.
Des erreurs techniques à la chaîne.
Le son coupe. L’image saute. Le feed vidéo gèle. Les jeunes hésitent, bafouillent, ne savent pas s’ils doivent parler ou attendre. Les traducteurs paniquent. Les journalistes à distance sont souvent coupés en plein milieu d’une question. Ce n’est pas un repêchage, c’est un concours de patience.
Et malgré les promesses de la LNH, 100 caméras, une expérience fluide, du contenu immersif, rien ne fonctionne comme prévu.
Dans certains cas, les joueurs n’entendent même pas ce que dit leur nouvelle équipe. Dans d’autres, la vidéo saute carrément au moment du choix.
Le public sur place ne comprend pas ce qui se passe. Même les animateurs en studio sont désarçonnés. On sent la gêne à l’antenne. On entend la panique derrière les caméras.
Et pourtant, pour une fois, TVA Sports n’est pas à blâmer. Ce qui relève du miracle, considérant la longue tradition de catastrophes techniques du diffuseur.
Ce soir, TVA Sports fait de son mieux. Ils improvisent. Ils compensent. Même Élizabeth Rancourt, souvent critiquée, livre une performance professionnelle dans un contexte cauchemardesque.
On l’a sentie tendue, bien sûr. Mais elle n’a jamais perdu le fil. Elle enchaîne les segments avec sérieux, tente de combler les blancs, de réinjecter de l’émotion là où la LNH a tout aseptisé.
Même ses détracteurs les plus farouches le reconnaissent : ce soir, elle tient le coup.. Et cette fois, le naufrage n’est pas le sien, mais celui de la ligue.
On se croirait en 2020. Ou pire. Les mêmes Zooms maladroits. Les mêmes hésitations techniques. Sauf qu’à l’époque, on était en confinement. C’était une solution d’urgence. Là, c’est un choix volontaire de la LNH. Un choix stratégique. Un choix présenté comme une évolution.
C’est un pas de recul. Une régression. Un échec humiliant.
Le hockey est un sport d’émotion, de proximité, de contact. Ce repêchage ne transmet rien de ça. Il ne fait que créer un mur artificiel entre les espoirs, les équipes, les fans et les journalistes. Il tue l’essence du moment.
Ce qui devait être une vitrine internationale devient un moment à oublier. Le Québec, qui aime tant suivre le repêchage, regarde la soirée avec gêne et consternation. Les réseaux sociaux débordent de commentaires déçus, de critiques cinglantes, de moqueries. Le mot “malaisant” revient toutes les deux minutes.
Des analystes en direct sur X comparent le format à celui d’une ligue de garage. D’autres parlent de “simulateur de repêchage pour YouTube”. Certains journalistes étrangers, même ceux de TSN, disent qu’ils sont “atterrés par la froideur et la désorganisation” du processus.
Ce n’est pas un “essai routier”, comme le disait Gary Bettman. C’est une erreur de pilotage.
Ce qui est le plus tragique, c’est ce que vivent les jeunes. Ce moment, ils l’attendent depuis l’âge de six ans. Ils rêvent de monter sur une scène, de serrer la main de leur nouveau DG, de poser fièrement avec leur chandail, entouré de leurs proches.
Ce soir, ils reçoivent une casquette, une entrevue malaisante avec une équipe invisible, puis un aller simple vers la zone média.
Beaucoup repartent avec un air figé, sans comprendre ce qui vient de se passer. Les émotions sont désincarnées. Le moment est vidé de sa magie.
Ne vous y trompez pas : ce format ne reviendra pas. La LNH peut bien parler d’évaluation, de test, de “nouvelle ère”. Ce qu’on vit ce soir, c’est un flop monumental.
Un flop que même les dirigeants reconnaissent à demi-mot. Plusieurs sources affirment déjà que des équipes regrettent leur vote en faveur de ce modèle.
Il est inévitable que le repêchage revienne à un format centralisé dès 2026. Le public l’exige. Les joueurs le méritent. Les journalistes le réclament. Même les équipes, qui pensaient faire des économies ou travailler plus efficacement, réalisent que l’événement perd toute son âme.
Pour une ligue qui veut concurrencer la NBA et la NFL, c’est raté. Ce repêchage avait l’air d’un prototype bâclé, d’un brouillon mal ficelé. Pendant que les autres grandes ligues misent sur la grandeur, la ferveur, le contact humain, la LNH choisit l’isolement, le froid, le malaise.
On voulait faire différent. On voulait copier la NFL. On a simplement fait pire.
Ce soir, la Ligue nationale de hockey a perdu beaucoup plus que la magie d’un repêchage : elle a perdu la face. Le public n’oubliera pas cette soirée bâclée, incohérente, désincarnée.
Et si Bettman voulait moderniser son sport, il vient de prouver qu’en matière de communication, la LNH est à des années-lumière du reste du monde.
Un échec complet. Un repêchage sans âme. Une honte en direct.
Rendez-nous le vrai hockey. Rendez-nous le vrai repêchage.