Dans le viseur des médias braqué sur Cole Caufield et Suzuki, un joueur est sorti de l'ombre : Juraj Slafkovsky, montant en puissance comme un cheval qui n'est pas arrêtable.
Et celui qui commence à être écarté contre toute attente est Cole Caufield. Ces derniers temps, le Slovaque et son capitaine sont devenus les principaux alliés au sein du camp Tricolore.
En fait, ils forment même le duo en vue dans la LNH. Sur les 12 derniers buts marqués par Slafkovsky et Suzuki, que ce soit à égalité ou en supériorité numérique, l'un a été l'instigateur de l'autre à huit reprises. Cette série a débuté le 25 janvier lors de la visite des Islanders et se poursuit depuis lors, sur six matchs consécutifs.
D'après les statistiques avancées, cela représente trois buts de plus que Connor McDavid et Leon Draisaitl, qui ont combiné pour cinq buts.
C'est également mieux que Mitch Marner et Auston Matthews, avec quatre buts. Un chiffre qui ne passe pas inaperçu !
" C'est encourageant de voir une telle entente, " a déclaré le Slovaque après la brillante victoire de 5 à 0 contre les Ducks. "
"Mais cela ne s'est pas produit du jour au lendemain. Cela s'est construit progressivement en jouant et en pratiquant ensemble de plus en plus. "
Effectivement, cette complicité n'a pas surgi du jour au lendemain. Et elle n'a pas nécessairement débuté sur un pied d'égalité. Les débuts de Slafkovsky aux côtés de Caufield et Suzuki ont été plutôt modestes.
" Slafkovsky joue avec une lecture claire du jeu. Il n'hésite pas, le jeu ralentit pour lui, " a expliqué Martin St-Louis. " C'est un processus différent pour chaque jeune joueur. Il est arrivé là où il est maintenant. "
Les trois derniers buts de Suzuki ont été le fruit de passes brillantes de Slafkovsky. Des passes si précises que le capitaine n'avait qu'à tirer dans un filet ouvert.
" Ce sont d'excellentes passes, " a admis Suzuki.
"Je n'ai pratiquement rien eu à faire sur ces jeux. "
Depuis le 25 janvier, Slafkovsky et Suzuki ont connectés neuf fois à travers l'enclave, les classant au 13e rang de la ligue. Cinq de ces passes ont mené à des tirs.
Mais il y a plus. Récemment, l'attaquant de 19 ans est devenu moins prévisible pour les gardiens adverses. Il décoche plus de tirs en direction du filet. Si Slafkovsky ne voit pas de coïncidence, Suzuki lui, est d'un autre avis.
" Il est moins prévisible. Il peut tirer, mais comme Cole et moi sommes droitiers, il peut également faire des passes depuis ce côté de la glace, " a souligné Suzuki.
" Cela rend la lecture plus difficile pour l'adversaire. C'est ce qui fait que nous sommes dangereux en ce moment. "
Suzuki nomme Caufield pour ne pas "rejeter son ami", mais tout le monde sait que si Trevor Zegras débarque à Montréal, il jouera avec Caufield. Cela veut donc dire que le premier trio sera démantelé et qu'il faudra choisir de nouvelles combinaisons.
Trevor Zegras peut jouer partout, au centre, à l'aile droit et à l'aile gauche. Il pourrait donc très bien jouer à la droite de Kirby Dach et Cole Caufield, même s'il est gaucher.
Une chose est sûr, c'est que Zegras et Caufield vont rejoindre Slafkovsky et Suzuki sur la première unité d'avantage numérique.
Cette clarté, cette lecture plus facile, cette complicité solide, Slafkovsky les doit à sa présence sur la première unité de l'avantage numérique. Une unité qui, après des difficultés en début de saison, progresse intéressamment ces derniers temps.
" Lorsque nous réussissons en avantage numérique, cela a un impact positif sur notre jeu à égalité. Quand nous contrôlons le jeu et restons dans la zone offensive pratiquement toute la supériorité numérique, cela renforce notre confiance, " a déclaré Suzuki.
Le match de mardi en est un bon exemple. L'avantage numérique du Tricolore a été si efficace que la première unité a joué presque toute la durée des 10 minutes de supériorité numérique du Canadien.
Inévitablement, des leaders émergent dans de telles situations. Des tendances se dessinent, pouvant être transférées au jeu à cinq contre cinq.
Imaginez si vous rajoutez un Trevor Zegras. Le rêve...