C’est maintenant confirmé. On sait pourquoi les Stars de Dallas ont officiellement mis Jason Robertson sur le marché des transactions. La raison ? Elle vient d’un journaliste ultraconnecté du milieu, Jeff Marek, qui n’a pas l’habitude de parler à travers son chapeau.
Selon Marek, Dallas veut libérer de l’espace sous le plafond salarial ET récupérer des choix au repêchage. Ce double objectif est au cœur de la stratégie des Stars, une équipe vieillissante, à la masse salariale surchargée, et qui, encore une fois cette saison, a échoué dans sa quête de la Coupe Stanley. Et les conséquences sont brutales.
Le DG Jim Nill doit composer avec une marge ridicule de 4,9 millions $, alors qu’il n’a que 16 joueurs sous contrat pour la prochaine saison. Pire encore : Jamie Benn et Matt Duchene, deux vétérans clés de l’équipe, réclament des prolongations. Duchene veut rester à Dallas et il faudra voir ce qui va arriver avec Benn, car le capitaine a l'air d'un joueur fini.
Dans ce contexte, garder Robertson, qui touche 7,75 M$ pour encore un an et qui voudra une extension à 10-11 M$, est pratiquement impossible.
Ce n’est pas seulement une question de masse salariale. C’est aussi une question d’actifs perdus. Les Stars ont sacrifié énormément ces dernières années pour se renforcer à la date limite des transactions : un choix de 1re ronde et un choix de 3e ronde en 2025 ont été cédés pour Michael Granlund et Cody Ceci.
Un geste qui, rétrospectivement, n’a rapporté strictement rien. Depuis plusieurs années, Dallas sacrifie des choix pour s'améliorer à la date limite des transactions. Dallas veut maintenant se refaire un coffre d’outils au niveau du repêchage.
Marek l’affirme sans détour : les Stars veulent reconstruire leur banque de choix. Le nom de Robertson est sur toutes les lèvres, car il est le seul joueur susceptible d’offrir une double compensation : un retour d’actifs important (choix + jeune joueur) et une libération massive sur la masse salariale.
Et qui est l’équipe la mieux placée pour répondre à ces deux exigences ?
Le Canadien de Montréal avec ses choix 16 et 17.
En plus de vouloir des choix, les Stars ont une priorité structurelle : un défenseur droitier top-4. Ils ne veulent pas un vétéran en fin de carrière. Ils veulent un jeune défenseur prometteur, capable de jouer 20 minutes par match dès l’an prochain.
Tous les chemins mènent à Logan Mailloux.
Depuis le début des séries dans la Ligue américaine, Mailloux s’est imposé comme le défenseur le plus utilisé du Rocket de Laval. Il a joué blessé. Il a été parfois dominant, parfois catastrophique. Il a marqué des buts importants, il a commis des revirements horrible.
Bref, il a démontré une progression constante dans sa prise de décision et sa mobilité... pour ensuite nous rappeler à quel point il peut être un défenseur fragile mentalement.
Hier… il pleurait dans le vestiaire après l’élimination du Rocket. Comme s'il savait qu'il venait de jouer le dernier match de sa carrière dans l'organisation du Canadien de Montréal.
Après le match décisif contre les Checkers de Charlotte, Mailloux s’est présenté devant les médias les yeux embués.
« C’était notre meilleur match de la série… On méritait de gagner, alors ça fait encore plus mal. »
« Je suis fier de tout le monde. On est jeunes, mais on est plaisants à voir aller. »
Des propos lucides, mais teintés d’un pressentiment difficile à ignorer : celui d’un joueur qui sait que son avenir ne passera peut-être pas par Montréal.
Pas après avoir donné tout ce qu’il avait dans ce parcours éliminatoire. Pas après avoir vu Kent Hughes et Jeff Gorton présents toute l'année à Laval, les bras croisés, visiblement préoccupés.
Le plan de Dallas : Mailloux et le choix 16 ou 17?
Selon ce qui circule déjà à l’interne, les Stars de Dallas pousseraient pour obtenir deux pièces précises dans un échange avec Montréal : Logan Mailloux ET le choix de première ronde (16e ou 17e au total) que possède le Canadien.
Même que selon plusieurs recruteurs, il faudrait que le CH sacrifie ses deux choix de première ronde.
Et c’est là que la transaction devient douloureuse.
Robertson est un joueur exceptionnel. Trois saisons consécutives de 80 points et plus. Un sens du but rare. Un tir foudroyant. Une vision de jeu élite. Mais il n’est pas un centre, et à 25 ans, il commandera une prolongation de contrat massive dans un an.
Donner Mailloux et un premier choix pour un ailier gauche ? On le fait demain matin. Mais Mailloux et deux choix de première ronde? C’est une décision déchirante.
Et pourtant… selon Jeff Gorton, ce n’est pas nécessairement un centre que le CH cherche. Il a répété à plusieurs reprises que l’important est d’ajouter un attaquant top-6 de qualité, peu importe sa position. On peut donc fonctionner par comité au centre, avec Suzuki, Evan, Beck, Dach ou Newhook.
Hum. On comprend la théorie. Mais en pratique, ne pas obtenir un 2e centre en attendant Michael Hage pourrait s'avérer catastrophique.
Montréal est en position de force… mais pour combien de temps ?
Les Ducks et les Sénateurs sont également sur le coup. Anaheim pourrait offrir un de ses nombreux jeunes défenseurs (Mintyukov, Zellweger), mais on parle de défenseurs gauchers, alors que Dallas veut un défenseur droitier.
Ottawa pourrait offrir son 21e choix au total, mais n'a pas de jeune défenseur droitier à offrir, à part le prodige Carter Yakemchuk et les Sens ne vont jamais sacrifier leur diamant.
Aucune équipe ne peut offrir un package aussi complet que Montréal : un futur défenseur droitier top-4 et un choix top-20 dans le même deal.
Si Kent Hughes veut faire un statement, c’est le moment.
Et Reinbacher ?
Il y a 24 heures, tout le monde croyait que Dallas voulait David Reinbacher. Mais selon les nouvelles informations de Marek, l'important pour Dallas est d'obtenir des choix au repêchage. Dans ce genre de "package", le profil de Mailloux correspond mieux à ce que Jim Nill cherche : un défenseur dont la valeur est moindre, mais plus physique, plus offensif, et surtout déjà rodé en Amérique du Nord. Reinbacher, lui, revient d’une longue blessure, et n’a disputé que quelques matchs en fin de saison avec Laval.
Le choix est donc clair : Dallas veut Mailloux et le ou les choix du CH.
Et Mailloux, le sait.
Le timing est parfait. Les besoins s’alignent. Les profils se correspondent. Et les émotions sont à fleur de peau.
Quand Logan Mailloux a quitté la patinoire mardi soir, il l’a peut-être fait pour la dernière fois sous les couleurs du CH et du Rocket. Et si c’est le cas, c’est pour faire place à un joueur d’élite comme Jason Robertson.
Est-ce que le prix est trop élevé ? Peut-être.
Mais le marché est là. La décision appartient à Hughes. Et le temps presse pour un attaquant gaucher de talent à Montréal.