La conclusion est inévitable
Patrik Laine aurait joué son dernier match à Montréal? Poser la question, c'est y répondre.
Il y a des fins discrètes. Et il y a des fins qui explosent en silence. Ce qu’on vit présentement avec Patrik Laine à Montréal appartient à cette deuxième catégorie.
Une onde de choc qui traverse le vestiaire, les bureaux de direction et même les gradins. Car à force d’être ignoré, oublié, mis de côté, Laine est en train de s’éteindre publiquement.
Selon ce que nous avons appris, Patrik Laine est en furie. Pas frustré. Pas déçu. Dans une colère noire. Il voulait jouer. Blessé au doigt ou non, il s’était préparé. Il avait même affirmé à des proches, selon nos sources, qu’il voulait aider l’équipe, quitte à jouer avec de la douleur.
Mais Martin St-Louis a dit non. Encore. Et cette fois, c’est peut-être celle de trop.
Quand un joueur vedette, payé 8,7 millions de dollars, veut aider dans un match d’élimination, tu l’écoutes. Tu discutes. Tu tends l’oreille. Mais non. Rien.
St-Louis a confirmé d’un ton pratiquement méprisant que Laine ne serait pas en uniforme.
L’ambiance à l’entraînement, hier matin, était glaciale. Le joueur finlandais s’est présenté. Il a chaussé ses patins. Il a enfilé son chandail d’entraînement.
Mais son regard… son regard disait tout. Pas un mot. Pas un sourire. Pas un échange. Rien. Il était seul. Isolé dans le vestiaire. Isolé sur la glace.
Même Martin St-Louis l’a ignoré. Pas un encouragement. Pas un contact. Il était là… physiquement. Mais émotionnellement, il était déjà ailleurs.
Il faut se rappeler qu’au début de la saison, on lui avait promis un rôle important. On lui avait parlé de leadership offensif, de première vague en avantage numérique, de synergie avec Suzuki et Caufield.
Mais qu’a-t-il eu au final? Des miettes. Une utilisation incohérente. Un rôle flou. Et surtout, un entraîneur qui n’a jamais su quoi faire avec lui.
Ce désintérêt mutuel s'est amplifié après la fameuse engueulade dans le vestiaire entre Brendan Gallagher et Laine. Rappelons-le : après une deuxième période désastreuse à Washington, Gallagher a pété les plombs.
Il s’est levé. Il a confronté Laine devant tout le monde. Il lui a lancé au visage qu’il ne montrait aucun respect pour le groupe. Qu’il n’avait pas d’affaires là s’il n’était pas capable de se battre pour l’équipe.
Il y a eu du silence. Du vrai. Celui qui glace un vestiaire. Laine n’a rien dit. Il a baissé les yeux. Et Martin St-Louis, témoin de la scène, n’est pas intervenu.
La suite, on la connaît. Troisième période : Laine reste cloué au banc. Même à 6 contre 5, dans un match que le CH devait égaliser, St-Louis refuse de l’envoyer sur la glace.
Une décision lourde. Brillante pour certains. Injuste pour d’autres. Mais une décision qui marque un point de rupture.
Aujourd’hui, on sent que Laine est trahi. Il ne s’est pas pointé devant les médias. Il ne sourit plus. Il ne parle plus. Il s’entraîne seul.
Et surtout, il ne sait plus où il en est. Ce n’est plus un joueur de hockey. C’est un fantôme dans une organisation qui ne veut plus de lui.
Et maintenant?
Le rachat devient inévitable. Georges Laraque, qui a ses entrées dans le vestiaire du CH, l’a affirmé sans détour : « Ils vont le racheter. C’est fini. » Ce serait un geste coûteux, mais libérateur.
Un rachat signifierait que le CH assumera environ 4 millions sur la masse salariale l’an prochain, et 2,3 millions l’année suivante. C’est cher payé, mais ça permet de nettoyer un malaise profond.
L’autre scénario est encore plus explosif : une transaction avec Pittsburgh. Le nom de Sidney Crosby circule avec insistance dans le Québec entier depuis deux jours.
Une transaction où Montréal inclurait le contrat de Laine comme salaire indésirable pour équilibrer le revenu de Crosby, accompagné de Michael Hage, Logan Mailloux, et potentiellement un ou des choix de premier tour, en retour de Crosby.
Ce serait audacieux. Ce serait risqué. Mais ce serait la fin d’un chapitre qui n’a jamais commencé.
Les signes ne mentent pas. Le salaire de Patrik Laine (8,7 M$) est exactement le même que celui de Sidney Crosby. C'est écrit dans le ciel.
Et si rien ne se passe? Si personne ne veut du contrat de Laine? Si Kent Hughes ne veut pas le racheter?
Alors il faudra vivre avec l’option la plus insoutenable : le garder encore un an. Faire semblant. L’envoyer aux estrades. L’habiller parfois. Le "bencher" souvent. Créer un cirque permanent autour d’un joueur déjà brisé. Et ça, ce serait cruel. Pour lui. Pour le vestiaire. Et pour les partisans.
La vérité? Patrik Laine n’a jamais été un mauvais gars. Il est simplement ailleurs. Depuis le début. On l’a vu dans l’avion.
Pendant que les gars jouaient aux cartes, riaient, vibraient ensemble, Laine regardait par le hublot. Perdu dans ses pensées. Seul dans son univers. Peut-être sur le spectre de l’autisme, disaient certains. Peut-être juste incompris.
Mais ce n’est pas une excuse. Ce n’est pas une justification. C’est juste un fait.
Le hockey est un sport cruel. Les séries encore plus. Et le CH, en ce moment, n’a pas de place pour un joueur absent, blessé ou désengagé. Il faut des soldats. Pas des spectateurs.
Et ce soir, pendant que ses coéquipiers vont tenter de sauver leur saison à Washington, Patrik Laine sera en haut, dans la galerie de presse. Tout seul. Encore. Comme il l’a été depuis le début.