C’est une onde de choc qui traverse le Texas : Jason Robertson n’est pas le seul intouchable devenu échangeable.
Les Stars de Dallas, qui ont vu leur rêve de Coupe Stanley s’effondrer encore une fois devant les Oilers d’Edmonton, sont officiellement en mode dégraissage. Et selon ce qui circule, Mason Marchment est la prochaine victime annoncée.
Oui, Mason Marchment. Le colosse de 6 pieds 5 pouces et 212 livres, cet ailier gauche à la fois intimidant, talentueux et imprévisible.
Celui qui a marqué 22 buts et récolté 47 points en seulement 62 matchs cette saison. Celui qui, sur papier, incarne exactement ce que Martin St-Louis veut sur un deuxième trio à Montréal : de la taille, du punch offensif, de l’intensité.
Mais voilà : à Dallas, on veut faire place nette. Les Stars ont moins de 5 millions de dollars de marge salariale cet été. C’est trop peu pour espérer signer un défenseur top-4, un remplaçant pour Matt Duchene et des extensions pour les jeunes.
Quelqu’un doit partir. Et Marchment, avec son contrat de 4,5 millions, devient une cible logique. D’autant plus que sa performance en séries a été… disons-le franchement : désastreuse.
Un but. Quatre passes. Cinq points. En 18 matchs éliminatoires. Un différentiel de -4. Aucune étincelle, aucun impact. Pete DeBoer a été forcé de le reléguer dans les trios inférieurs, incapable de justifier son salaire ou sa réputation de joueur robuste en séries. Et ça ne date pas d’hier : en 59 matchs de séries dans sa carrière, il n’a que 11 buts.
Ce profil a soudainement fait chuter sa valeur. Et dans un marché où Jason Robertson pourrait coûter un choix de première ronde + Logan Mailloux + un espoir (ou un autre choix de 1ère ronde), Mason Marchment pourrait être obtenu pour beaucoup moins.
Et c’est là que le Canadien entre dans le portrait.
Selon plusieurs sources autour de la LNH, le CH pourrait mettre la main sur Marchment en échange du 16e ou 17e choix au total du prochain repêchage. Rien d’autre. Pas de Mailloux. Pas d'un autre choix. Pas de Beck. Seulement un choix. Mais il y a une condition essentielle : il faut que Marchment accepte une prolongation de contrat.
Parce que Kent Hughes ne sacrifiera pas un choix de première ronde pour un simple joueur de location. Si Marchment veut venir à Montréal, il doit s’engager à long terme. Et là, on parle d’un contrat de 3 à 5 ans, à un prix raisonnable.
Autour de 4 à 4,5 millions, comme son contrat actuel. Rien d’irréaliste. Et surtout, exactement le genre de profil que le CH n’a pas dans son alignement.
Marchment, c’est un Josh Anderson qui produit. Un ailier gauche capable d’imposer sa présence sur l’échec avant, d’aller dans les coins, de marquer des buts moches et de déranger le gardien.
Et surtout, il joue à gauche. Le flanc le plus dégarni du Canadien.
Et contrairement à Sam Bennett, Marchment ne coûtera pas 8 millions. Et contrairement à Josh Anderson, il n’est pas un passager fantôme offensivement.
Et surtout : Dallas est vendeur. Selon Frank Seravalli et Jeff Marek, les Stars cherchent des choix au repêchage ou un jeune défenseur droitier.
Et devinez quoi? Le CH a les deux. Logan Mailloux et les choix 16 et 17. C’est une transaction qui peut se conclure en moins de 24 heures.
Que ce soit pour Marchment ou pour Robertson.
Et dans le vestiaire du Rocket de Laval, Logan Mailloux le sait. Il l’a dit en entrevue après l’élimination :
« On méritait de gagner, alors ça fait encore plus mal. Je suis fier de tout le monde. On est jeunes, mais on est plaisants à voir aller. »
Des mots lourds de sens. Certains ont senti qu’il parlait comme un gars qui venait de jouer son dernier match avec l’organisation. Et si c’était le cas?
Et Marchment? Il n’est pas un joueur de finesse, ni un premier de classe. Mais il n’a pas besoin de l’être. Il est ce que le CH manque cruellement : un joueur de série. Un ailier imposant, qui crée des ouvertures, qui fait payer le prix devant le filet et qui peut produire à un rythme de 25 buts par année en saison. Et surtout, il a encore faim.
Marchment est un ancien joueur non repêché, un « late bloomer » qui s’est taillé une place à la dure. Il joue comme s’il devait mériter chaque présence. C’est le genre de profil que Martin St-Louis adore.
Et c’est aussi le genre de contrat que le CH peut se permettre. Car avec l’argent de Carey Price sur la LTIR, avec le départ de Dvorak et peut-être d'Armia, le CH a la marge salariale. Ce n’est pas une question de finances. C’est une question de vision.
Est-ce que Kent Hughes aura le courage de poser le geste? Ou va-t-il encore attendre que le marché se referme sous ses yeux?
Le temps presse. Parce que Marchment n’est pas le seul ailier de qualité qui risque de bouger. Et parce que d’autres équipes — Toronto, Calgary, Nashville — aiment son profil. Si le CH ne bouge pas maintenant, il va encore se retrouver à regarder passer le train.
On a évoqué l’intérêt des Leafs pour des joueurs du style de Mason Marchment, en lien avec la volonté du DG Brad Treliving de “changer l’ADN” de l’équipe.
Marchment est un profil qui correspond à ce que les Leafs recherchent : gros gabarit, robustesse, intensité, jeu physique.
Ce lien est aussi naturel parce que Marchment a été signé à l’origine par les Leafs, et son père, Bryan Marchment, qui a perdu la vie tragiquement, a joué pour Torontoce sont des liens historiques réels.
Nashville pourrait être aussi une destination potentielle,
Les Preds veulent grossir leur attaque. Le salaire de 4,5 M$ de Marchment entre bien dans leur structure actuelle.
Nashville est aussi une équipe qui cherche des vétérans robustes avec une touche offensive, comme l’a dit Elliotte Friedman dans une capsule de 32 Thoughts il y a deux semaines, ce qui rend l’intérêt logique et crédible.
Le CH a de la compétition dans ce dossier.
Un simple choix de première ronde pour Mason Marchment avec une prolongation de contrat. C’est un coup de circuit à faible risque. Et si Kent Hughes ne saisit pas cette occasion, les critiques vont commencer à se demander à quoi bon accumuler des choix si c’est pour refuser de les transformer en joueurs établis.
La balle est dans le camp du CH. Mais le Texas a lancé l’invitation. Et elle ne durera pas éternellement.