C’est un tremblement qui a frappé Long Island. À peine 72 heures après son entrée en scène officielle comme directeur général des Islanders de New York, Mathieu Darche fait déjà face à une offensive frontale venue de la côte ouest : les Sharks de San Jose veulent frapper un coup de tonnerre et mettre la main sur le tout premier choix au total de l’encan 2025.
L’objectif ? Un seul nom : Matthew Schaefer, le défenseur gaucher mobile et complet que Darche a déjà publiquement qualifié de « joueur de franchise à la ligne bleue ».
Les Sharks sont « extrêmement agressifs » pour tenter de grimper du deuxième au premier rang, et sélectionner Schaefer avant tout le monde.
Une tentative audacieuse, qui secoue littéralement le marché des transactions. Sur les réseaux sociaux, les spéculations fusent de partout. Tout le monde y va de son hypothèse pour tenter de deviner le prix que San Jose est prêt à payer.
Et ce n’est pas un petit prix.
Selon plusieurs observateurs, les Islanders exigeraient le choix #2 et un espoir de premier plan comme Sam Dickinson, le défenseur élite que les Sharks développent soigneusement depuis sa sélection au 11e rang en 2024 et qui vient de gagner la Coupe Memorial avec les Kings de London.
Darche a placé la barre à des hauteurs stratosphériques. Il a même déclaré en entrevue qu’il faudrait « la lune » pour qu’il considère échanger ce premier choix.
Voilà pourquoi tout le monde pense à Dickinson, un futur défenseur vedette de la LNH.
Les Sharks seraient davantage prêt à sacrifier Quentin Musty le 26e choix au total en 2023. Un attaquant rempli de talent, mais dont la valeur est bien mois élevés que Dickinson.
Les Sharks veulent absolument Schaefer, mais pas au point de sacrifier un défenseur aussi prodigieux.
D'autres plus réalistes affirment que les Sharks devraient offrir le 2e choix le 30e choix et Luca Cagnoni, un espoir de second ordre. Mais Darche n'acceptera jamais.
En toile de fond de cette saga, il y a une autre vérité : les Islanders savent que Jayden Hagens, un autre vedette de cet encan, est originaire de Long Island. Et ça, c’est loin d’être un détail. Beaucoup de partisans voient déjà le scénario rêvé : échanger le premier choix, descendre au #2, repêcher Hagens à domicile, et encaisser une montagne d’actifs. Un plan logique… sur papier.
Mais voilà : Mathieu Darche n’a pas été nommé pour jouer la carte du romantisme. Il a été engagé pour prendre des décisions froides, calculées, méthodiques, dans la lignée de son ancien patron Julien BriseBois. Et dans son esprit, le défenseur élite que représente Schaefer est une fondation incontournable pour relancer l’organisation.
Michael Misa, une autre bombe de cet encan, devrait être repêché vers le deuxième rang. Les Blackhawks, de leur côté, se frottent déjà les mains à l’idée de récupérer Hagens. Une chose est claire : les Islanders ne veulent pas glisser plus bas que le rang #2 s’ils échangent leur choix, et les Sharks le savent.
Les partisans de San Jose, eux, rêvent en grand. Ils voient un duo Macklin Celebrini– Matthew Schaefer comme la pierre angulaire de leur nouvelle dynastie. Mais le prix à payer est vertigineux. Sacrifier Dickinson, le choix #2,i, ce serait du jamais vu dans la LNH moderne.
Sacrifier autant pour monter d'un seul rang ne fait pas de sens.
D’un autre côté, les Sharks sont dans une position particulière. Leur attaque regorge de jeunes vedettes : Will Smith, William Eklund, Quentin Musty, et Macklin Celebri. Ils ont du luxe devant, mais un besoin criant derrière. Schaefer, avec son jeu de transition foudroyant, pourrait transformer leur brigade défensive du jour au lendemain.
D’ailleurs, plusieurs journalistes veulent que San Jose pousse plutôt des jeunes attaquants dans la transaction, plutôt que Dickinson. Mais tout dépend de ce que Darche veut. Et jusqu’à maintenant, il n’a montré aucun signe de fléchissement.
Ce scénario est un véritable baptême du feu pour le nouveau DG des Islanders. En acceptant le poste, Darche savait qu’il avait hérité d’une équipe vieillissante, au bassin dd’espoirs anémique, et avec le premier choix au total dans un repêchage profondément stratégique. Mais voilà que l’heure des choix cruciaux arrive plus tôt que prévu.
Tout le monde le sait : c’est le plus grand test de sa jeune carrière de DG.
Acceptera-t-il de sacrifier Schaefer et de miser sur la profondeur ? Ou tiendra-t-il le fort et bâtira-t-il son avenir autour d’un défenseur qui pourrait ancrer l’équipe pendant 15 ans ?
Et ce n’est pas tout : la pression est énorme de la part des propriétaires, qui veulent gagner maintenant. Darche a même promis, devant les médias, qu’il ne reconstruirait pas.
Un engagement qu’il a martelé à Jean-Charles Lajoie dans une entrevue exclusive, en affirmant :
« Je me concentre pour gagner. J’ai le premier choix cette année. J’obtiendrai un excellent joueur. On ne fait pas de la reconstruction. »
Alors comment conjuguer cette vision avec l’attrait d’une transaction historique ?
Le plus grand danger ici, c’est le piège du compromis mou. Si Darche refuse de reconstruire, garde ses vétérans surpayés, honore les derniers contrats de Lamoriello (comme celui de Kyle Palmieri à 4,75M $), et refuse en même temps d’échanger son choix, il s’expose à un statu quo toxique. Le modèle des Penguins de Pittsburgh le hante : trop orgueilleux pour reconstruire, mais trop vieux pour espérer.
Et la question devient brûlante : est-ce que Darche est en train de jouer contre nature pour satisfaire son discours d’embauche ? Lui, l’adepte des stats avancées, de la rigueur à la BriseBois, va-t-il vraiment tout miser sur le court terme ?
Ce que cette saga démontre, c’est que la ligne de crête est mince entre la prudence et l’entêtement. Refuser une offre massive des Sharks pourrait devenir un héritage de carrière.
Pour le meilleur et pour le pire.