Ce qui se passe à Las Vegas en ce moment ressemble à un cocktail explosif de controverse, de manigances financières et de crises identitaires.
Officiellement, les Golden Knights se préparent à défendre leur statut de puissance de la LNH. Officieusement, c’est un château de cartes qui menace de s’écrouler, et chaque pièce déplacée fragilise davantage la structure.
Selon plusieurs sources crédibles, Carter Hart est à deux doigts de signer avec Vegas. Oui, ce même Carter Hart qui a vécu l’enfer médiatique avec l’affaire d’Équipe Canada junior, qui a été suspendu, blanchi, puis mis en quarantaine par la LNH pendant près de deux ans. Il est libre, disponible, et prêt à redevenir gardien numéro un.
Les Golden Knights voient en lui une solution miracle : Adin Hill a flanché en séries, Akira Schmid n'est pas la solution, et Bruce Cassidy réclame un pilier devant le filet. Hart, malgré ses statistiques moyennes (.906 % d’arrêts depuis 2018), représente la stabilité pour remporter une 2e Coupe Stanley.
Mais signer Hart, c’est aussi rouvrir une plaie. L’équipe a déjà expulsé un journaliste de The Athletic simplement pour avoir osé questionner Noah Hanifin sur le retour des joueurs d’Équipe Canada junior. Liberté de presse piétinée, malaise honteux : Vegas ne veut pas de questions. Ils veulent Carter Hart, point final.
Et c’est là que la tension explose : comment concilier une image marketing de franchise glamour avec un joueur qui traîne encore une réputation sulfureuse?
Si Hart est la bombe, Michael McLeod est la grenade... qui roule dans le vestiaire. Centre rapide, efficace aux mises au jeu, mais limité offensivement, il pourrait être une option de profondeur… si les Hurricanes ne frappent pas les premiers.
La Caroline, qui a déjà ouvertement discuté de McLeod, est bien placée. Vegas, qui rêve déjà à Hart, pourrait tenter un doublé.
Imaginez : Hart et McLeod, deux des cinq accusés acquittés, débarquant en même temps sur la Strip. Ce serait un tsunami médiatique.
Ajoutons une nouvelle pièce au chaos : Alex Pietrangelo. On croyait sa carrière terminée après une lourde blessure à la hanche. On avait déjà intégré son 8,8 M$ sur la LTIR. Résultat? Mitch Marner a signé pour 12 M$ par année. Une folie financière assumée, mais qui tenait sur un détail : Pietrangelo ne revient pas.
Problème : Pietrangelo a changé de discours. Il dit désormais qu’un retour est possible cette saison. Et si ça arrive, Vegas explose le plafond salarial. Non pas de quelques centaines de milliers, mais de 3,8 M$ au-dessus des nouvelles limites permises par la convention collective.
Bref, si Pietrangelo revient, Vegas est dans l’illégalité salariale. Et la LNH ne fermera pas les yeux.
En ce moment, Vegas est déjà 7,638,000 $ au-dessus du plafond. Sans compter Pietrangelo. Sans compter Carter Hart. Sans compter la prolongation de Jack Eichel.
Et c’est là que ça devient apocalyptique :
Jack Eichel, présentement à 10 M$, réclamera 15 à 16 M$ l’an prochain. Minimum.
Mitch Marner vient d’être ajouté à 12 M$.
Pietrangelo pourrait revenir, ramenant ses 8,8 M$.
Sans oublier le salaire de Carter Hart.
La conclusion est brutale : Vegas doit sacrifier un centre. William Karlsson? Tomas Hertl? L’un des deux doit partir.
Tomas Hertl, ce centre de luxe acquis à prix d’or, ne cadre plus. À 8,137 M$ jusqu’en 2030, il devient un fardeau si Vegas veut garder Eichel et Marner. Pourtant, Hertl n’est pas prisonnier : il possède une clause de non-échange limitée à trois destinations… et Montréal figure parmi elles.
C’est une bombe. Hertl veut Montréal. Il veut un rôle clair, un top 6, une place centrale dans un marché passionné.
Avec Demidov et Laine, il formerait un trio électrisant. Kent Hughes a tous les atouts pour le ramener : choix 2026 ou choix 2027, un jeune défenseur comme Jayden Struble, des attaquants intéressants (Owen Beck, Joshua Roy, Oliver Kapanen) et surtout la volonté de passer à l’étape suivante.
Mais attention : la Caroline est aussi dans la danse. Si les Hurricanes raflent Hertl, Montréal aura raté l’occasion historique de solidifier son centre numéro deux.
Si Hertl est trop compliqué à échanger, Vegas se tournera vers William Karlsson. À 5,9 M$ pour encore deux saisons, son contrat est plus maniable.
Mais Karlsson, à 32 ans, n’est plus le joueur de 43 buts de 2018. Il reste un centre two-way honnête, un leader de vestiaire… mais Vegas s’en fiche. Ils l’ont fait avec Fleury, Pacioretty, Smith. Karlsson est le prochain sur la liste.
Et Montréal, encore une fois, est à l’affût. Karlsson avec Demidov, ce serait crédible. Pas spectaculaire comme Hertl, mais solide.
Mais au-delà des chiffres, il y a un scandale qui secoue Vegas : la censure. L’expulsion d’un journaliste de The Athletic pour avoir osé poser des questions légitimes sur Hart et McLeod est grave.. Aux États-Unis, dans un climat où la liberté d’expression est déjà fragilisée, ce geste est perçu comme une gifle.
Vegas a toujours aimé jouer la carte du spectacle. Mais cette fois, ils jouent avec le feu. Hart et McLeod n’arriveront pas seuls : ils débarqueront escortés de micros, de caméras, de questions incessantes. Et les Golden Knights ne pourront pas expulser tout le monde.
Dans ce chaos, une évidence : Montréal doit en profiter. Vegas n’a plus de marge. Vegas doit vendre. Et Kent Hughes est en position de frappe.
Le CH a les choix, les jeunes, et le timing. Mais s’il hésite, la Caroline raflera Hertl. Et Montréal restera encore une fois spectateur.
À Las Vegas, tout brille. Mais derrière les lumières, c’est le désordre total :
Un gardien controversé sur le point de signer.
Un centre secondaire discuté à la table des finalistes.
Un capitaine blessé qui menace de tout faire exploser en revenant.
Une masse salariale hors de contrôle.
Une liberté de presse piétinée.
Et au milieu de cette tempête, Montréal a une chance en or de transformer son équipe.
Vegas est dans le trouble. Montréal peut être la solution. Mais Hughes devra agir vite, car dans le monde impitoyable de la LNH, l’hésitation se paie cash.