C'est la rumeur qui enfle d'heure en heure dans les coulisses de la LNH : Kent Hughes aurait bel et bien entamé des discussions avec le Lightning de Tampa Bay pour mettre la main sur Anthony Cirelli, le centre two-way que le directeur général du Canadien cherche désespérément.
Ce n'est plus une vague idée lancée sur les réseaux sociaux : le CH et Tampa Bay discutent activement d'une transaction potentielle impliquant Cirelli.
Et tout indique que Kent Hughes est très sérieux.
Depuis la signature de Noah Dobson, et la récente acquisition de Zachary Bolduc, Hughes semble vouloir accélérer le virage compétitif du Tricolore.
Mais une pièce maîtresse manque toujours à l'échiquier : un véritable centre de deuxième trio, capable de soutenir Nick Suzuki, de jouer en unité spéciale et de contribuer en séries, le profil exact d'Anthony Cirelli.
Le timing de cette rumeur est crucial. Cirelli, 27 ans, vient de connaître la meilleure saison de sa carrière avec 27 buts et 59 points. Il a été nominé pour le trophée Selke, et ses qualités de centre défensif sont saluées partout dans la ligue.
Et avec un contrat de 6,25 millions par saison jusqu'en 2031, Tampa pourrait chercher à faire de la place sous le plafond salarial.
Surtout que Tampa Bay a le pire bassin d'espoirs de la LNH et pourrait être intéressé à un "package" incluant le choix de 1ère ronde en 2026 ou 2027. Mike Matheson pourrait être inclus dans le "deal" avec d'autres éléments.
Kent Hughes le sait : c'est maintenant ou jamais.
Le contexte à Tampa Bay est tendu. Trois éliminations consécutives en première ronde ont fragilisé la dynastie. Steven Stamkos est parti. Victor Hedman vieillit. Nikita Kucherov a 31 ans. Andrei Vasilevskiy sort d'une saison difficile. L'heure est au remodelage. Mais le DG Julien BriseBois ne peut pas tout défaire. Il doit recharger sans reconstruire.
Et c'est justement pour ça que Cirelli pourrait devenir la monnaie d'échange parfaite.
Rappelons que Cirelli n'a jamais manqué les séries en carrière. Et si ses statistiques en séries ne sont pas spectaculaires, il joue systématiquement contre les meilleurs trios adverses, avec une rigueur défensive exemplaire. Il est le genre de joueur qui élite les chances de succès d'une équipe au printemps.
Quand on se penche sur la situation actuelle du Lightning de Tampa Bay, une chose saute aux yeux : Anthony Cirelli est devenu, presque malgré lui, une pièce échangeable.
Avec Brayden Point comme centre numéro un incontesté, Nick Paul, l’arrivée de Yanni Gourde pour solidifier le bottom-six et Pontus Holmberg qui fait le travail sur quatrième ligne, Cirelli est soudainement une pièce de luxe pour Julien BriseBois.
Surtout que Gourde vient de signer à long terme. Et à 6,25 millions par saison, Cirelli pourrait très bien être sacrifié pour combler des besoins criants ailleurs dans l’alignement.
Et justement, en défense, le Lightning commence sérieusement à manquer de mobilité. Victor Hedman vieillit, Ryan McDonagh n’est plus le défenseur qu’il était, et derrière eux, Emile Lilleberg n’inspire aucune confiance. À droite, c’est maigre : JJ Moser, Erik Cernak, Darren Raddysh… Le fit avec Mike Matheson est évident.
Le Québécois apporterait vitesse, vision et relance immédiate. Combine ça avec un premier choix du Canadien, et soudainement, BriseBois obtient exactement ce qu’il cherche : un défenseur capable de jouer maintenant, et un choix de première ronde dans un repêchage profond pour raviver un bassin d’espoirs qui fait pitié.
Chez le Canadien, Cirelli remplirait un besoin énorme. Oui, Kirby Dach est toujours en poste. Oui, Kent Hughes a affirmé que Zachary Bolduc pourrait jouer au centre. Il a même ouvert la porte à ce qu'Ivan Demidov essaie cette position un jour.
« On est prêts à commencer la saison telle quelle à cette position », a lancé Kent Hughes mardi en conférence de presse, avec un calme olympien.
Pourtant, personne dans la salle ne croyait à ses belles paroles. Depuis l’arrivée de Noah Dobson et Zachary Bolduc, le DG du Canadien répète qu’il garde le téléphone ouvert, qu’il « continue de passer des coups de fil ». Ce n’est pas anodin. Hughes sait qu’un vrai centre top-6 manque encore cruellement à son alignement, et il l’a admis à demi-mot.
Zachary Bolduc? Il peut jouer au centre, a reconnu Hughes, mais rien n’indique qu’il le fera dès le camp. Ivan Demidov?
Le DG a « ouvert la porte » à une mutation au centre, tout en précisant qu’il préférait lui laisser du temps pour s’acclimater.
Kirby Dach revient de blessure, Alex Newhook a été testé à toutes les sauces. Bref, Kent Hughes ne s’en cache pas : il lui faut un centre établi, fiable, capable de soutenir Nick Suzuki en attendant Michael Hage, et Anthony Cirelli coche toutes les cases.
Hughes l'a répété en point de presse : il continue à passer des coups de fil pour bonifier sa ligne de centre.
Et après les départs de Christian Dvorak et Joel Armia, le CH doit aussi combler le vide en infériorité numérique. Encore une fois, Cirelli est un spécialiste.
Sur les réseaux sociaux, les fans se divisent. Certains jugent que le prix à payer serait trop élevé. D'autres craignent que Cirelli ne soit qu'un joueur de soutien surestimé.
Mais les chiffres parlent : en 2024-2025, il a non seulement établi des sommets personnels, mais il a été invité au tournoi des Quatre Nations pour représenter le Canada.
Et surtout : il entre parfaitement dans l'ADN du Canadien version Hughes-St-Louis.
Deux-way, discipliné, polyvalent, travaillant. Il a la même mentalité que Suzuki. Il peut alterner entre le top 6 et des missions plus défensives.
Il serait l'assurance vie du CH si Kirby Dach retombait au combat ou "chokait" sa vie une fois de plus. Et son expérience de séries serait inestimable pour un groupe qui vise un retour en séries en 2026.
Le prix. Le contrat à long terme. L'historique de production offensive irrégulière. Mais c'est justement pourquoi Hughes agit avec patience : pour évaluer toutes les options.
Parce que si la transaction avorte, il pourrait toujours se rabattre sur Ryan Strome, centre de trop à Anaheim depuis l'arrivée de Michael Granlund.
Mais parmi toutes ces options, Anthony Cirelli semble le plus proche d'une solution idéale. Et si la rumeur s'avère fondée, Kent Hughes est peut-être à une transaction près de bâtir la meilleure formation du CH depuis une décennie.
Ce serait la première fois que le Tricolore alignerait deux centres établis, responsables, capables de jouer dans toutes les situations, depuis l'époque Plekanec-Gomez. Et sérieusement, Suzuki et Cirelli mange Plekanec et Gomez au petit déjeuner.
Le téléphone sonne. Et Kent Hughes, comme il l'a juré, ne raccrochera pas tant qu'il n'aura pas résolu le dossier du deuxième centre.
Cirelli est peut-être la clé.