L’obsession des Flyers pour Arber Xhekaj ne veut tout simplement pas mourir.
Daniel Brière est tout simplement en amour avec le shérif. Il rêve d'obtenir cette silhouette massive et ces poings redoutés aux quatre coins de la LNH.
Arber Xhekaj est devenu la cible prioritaire de Daniel Brière depuis plus d'un an. Une véritable fixation qui en dit long sur les intentions des Flyers et sur l’incertitude qui entoure l’avenir du défenseur gaucher à Montréal.
Ce n’est pas une rumeur inventée par des partisans sur les réseaux sociaux. Lors de la saison précédente, les Flyers avaient bel et bien mis sur la table une offre alléchante : un choix de première ronde et un espoir pour Xhekaj.
Tout le monde l’a compris dans les coulisses de la série documentaire Reconstruction. Cette proposition était sérieuse, et elle démontre la valeur du joueur sur le marché.
Le Canadien a dit non. Kent Hughes croyait encore au potentiel d’un Xhekaj capable de renverser des adversaires et de soulever le Centre Bell avec ses mises en échec fracassantes. Mais un an plus tard, la situation a radicalement changé.
Lane Hutson, Kaiden Guhle, Noah Dobson, David Reinbacher, Alexnadre Carrier, Jayden Struble, Adam Engstrom… et Mike Matheson qui n’a pas encore quitté.
La défense montréalaise est un véritable embouteillage. Une congestion toxique où chaque erreur coûte une place, où chaque absence d’évolution tactique devient une condamnation.
Dans ce contexte, Xhekaj n’a plus la même valeur interne. Pour Martin St-Louis, son style brutal est devenu un problème.
Les pénalités, les erreurs de couverture et son incapacité à s’adapter à un hockey plus rapide et structuré lui ont coûté la confiance de son entraîneur.
À plusieurs reprises l’an dernier, il a été relégué dans les gradins. Le message était clair : Xhekaj n’est plus indispensable.
Et c’est précisément cette faille que Daniel Brière tente d’exploiter. Le DG des Flyers suit le dossier Xhekaj depuis des mois.
Son intérêt ne faiblit pas, au contraire. Dans son esprit, Xhekaj correspond parfaitement à la tradition des Broad Street Bullies. Une équipe dure, méchante, qui fait payer le prix à chaque présence.
Le nouveau coach Rick Tocchet, lui aussi, n’a pas caché son admiration. Pour lui, Xhekaj incarne l’ADN de Philadelphie : robustesse, intimidation et esprit d’équipe. Bref, un joueur qui aurait été une légende des Flyers s’il avait porté l’uniforme dans les années 70.
L’offre est-elle toujours là?
C’est la question qui brûle toutes les lèvres. L’an dernier, Philadelphie avait plusieurs choix de première ronde (2) dans un repêchage faible. Aujourd’hui, il n’en reste qu’un, en 2026, un repêchage historique au niveau du talent.
Est-ce que Brière est encore prêt à l’utiliser pour aller chercher Xhekaj?
La réponse est clairement non, vu la loterie Gavin McKenna qui s'en vient et les Flyers qui ne devraient pas faire partie des prétendants aux séries.
Mais une chose est certaine : le simple fait que l’offre ait déjà existé prouve que Xhekaj vaut un premier choix. Et ça, c’est énorme pour un défenseur que Martin St-Louis n’hésite pas à sortir de l’alignement.
Sur le banc, ou pire encore, dans la galerie de presse, Xhekaj ne vaut rien. Il devient un fardeau, un poids mort, une distraction médiatique. Mais sur le marché? Il vaut au minimum un premier choix. Une monnaie rare, précieuse, convoitée.
La situation est ridicule. À Montréal, il est considéré comme un neuvième défenseur. À Philadelphie, il serait vu comme un pilier de la reconstruction.
Il faut le dire sans détour : le principal responsable de cette situation, c’est Martin St-Louis. Depuis deux ans, le coach a multiplié les signaux négatifs envers Xhekaj. Temps de glace réduit, mises à l’écart, préférence affichée pour Jayden Struble, déclarations publiques malaisantes (comme le fait que personne ne l'appelle "le shérif" dans le vestiaire).
St-Louis ne croit pas au projet Xhekaj. Point final. Et c’est ce fossé entre l’entraîneur et le joueur qui ouvre aujourd’hui la porte à un départ.
Philadelphie a besoin de deux choses : un gardien fiable (Brière le répète sans cesse) et un défenseur robuste qui redonne à l’équipe une identité. Dans ses plans, Xhekaj est la solution parfaite au deuxième problème.
L’offre d’un premier choix avait été refusée? Pas grave. Brière reste à l’affût. Il surveillera la moindre tension à Montréal cette saison. Et avec la congestion défensive, il sait que son moment viendra.
Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Xhekaj garde une valeur énorme sur le marché. Parce qu’il incarne quelque chose qui se perd dans la LNH : la peur. Très peu de joueurs peuvent faire trembler un adversaire simplement en sautant sur la glace. Xhekaj est l’un d’eux.
C’est ce qui attire tant Brière et Tocchet. Ce qu’ils voient à Montréal comme un problème, la difficulté de l’intégrer dans un système structuré, devient à Philadelphie une solution marketing et sportive. Les Flyers veulent redevenir intimidants. Xhekaj est leur symbole.
Mais l’obsession de Daniel Brière ne s’arrête pas au shérif. Le directeur général des Flyers rêve aussi de venir semer le chaos devant le filet montréalais.
Dans ses conversations, son regard s’attarde toujours sur les gardiens du Canadien. Il espère presque une controverse dès cet automne, misant sur l’idée que Jacob Fowler surprenne tout le monde et force Martin St-Louis à trancher et décide de garder le prodige à Montréal.
Brière garde son œil fixé sur Samuel Montembeault, dont le contrat mène jusqu’à l’été 2027. Son rêve? Que Montembeault soit échangé à Philadelphie avant de devenir joueur autonome, laissant la voie libre à Fowler.
Dans ses plans, même Jakub Dobes représente une piste intrigante, un autre jeune gardien qui pourrait devenir un pari à long terme sur le marché des transactions si Fowler explose.
Bref, qu’il s’agisse de la robustesse de Xhekaj ou du filet montréalais, Brière a placé son viseur sur Montréal.
Si Montréal a refusé une offre d’or l’an dernier, aura-t-il le luxe de refuser encore? Rien n’est moins sûr. Chaque semaine qui passe, la place de Xhekaj recule dans la hiérarchie.
Chaque match manqué fera chuter sa valeur. Et chaque décision de St-Louis rapproche un peu plus le shérif d’un départ.
Arber Xhekaj est au cœur d’un paradoxe effrayant. À Montréal, il est un problème. À Philadelphie, il est une obsession. Daniel Brière le veut. Rick Tocchet le réclame. Et un choix de première ronde plane toujours dans l’air.
Ce qui est fou, c’est que l’avenir de Xhekaj pourrait se jouer… dans les gradins du Centre Bell. Chaque fois que Martin St-Louis l’y envoie, il envoie aussi un message à la ligue : « Ce joueur est disponible. »
Un joueur capable de faire lever une foule. Le joueur le plus populaire en ville et dans la province entière.
Un joueur qui, même en tribunes, vaut un premier choix. Un joueur dont l’histoire à Montréal pourrait se terminer bientôt, dans un mélange d’amertume et de regrets.
Et si le shérif devait changer d’uniforme, ce serait presque écrit dans le ciel qu’il le ferait à Philadelphie, la ville des Broad Street Bullies.