Le marché des transactions dans la LNH est littéralement en train de surchauffer et tout part de New York.
Depuis le départ de Chris Kreider, les Rangers ont déclenché une véritable vendetta structurelle, une opération de démolition contrôlée menée par Chris Drury, sous l’œil sévère du nouveau coach Mike Sullivan et de l’ombre silencieuse de Jeff Gorton, le vice-président du CH, qui rêve de ses anciens joueurs.
Mais le timing est brutal. Alors que Kent Hughes croyait encore pouvoir manœuvrer pour aller chercher K’Andre Miller, défenseur gaucher de 25 ans à la mobilité rare, la donne vient de changer.
Et pas à l’avantage du Canadien de Montréal.
Pour K’Andre Miller : le prix s’envole.
Les Rangers ont prévenu : ils ne veulent pas d’un contrat à long terme pour Miller. Deux ans, pas plus. Juste de quoi l’amener à l’autonomie complète en 2027. Un pari risqué, surtout qu'il pourra recevoir une offre hostile à tout moment.
Mais c’est maintenant clair : les Rangers veulent monnayer Miller pendant qu’il a encore de la valeur. Le hic? D’autres équipes sont nettement plus agressives que le CH.
Selon nos informations, les Sabres de Buffalo ont offert Bowen Byram pour K’Andre Miller. Oui, Bowen Byram, ancien quatrième choix au total, jeune vétéran des séries, robuste, efficace et flamboyant à la ligne bleue. Un atout de luxe qui ferait rougir n’importe quelle proposition du Canadien.
Mais ce n’est pas tout. Les Kings de Los Angeles sont aussi entrés dans la danse, proposant Jordan Spence, un défenseur droitier dynamique, déjà très utilisé à 5 contre 5 et en montée constante. Et les Kings offriraient aussi leur choix ded première ronde (24e au total).
Buffalo...Los Angeles... deux propositions de calibre supérieur.
Résultat? Pour suivre le rythme, le Canadien devrait offrir Kaiden Guhle. Et ça, il n’en est pas question à Montréal.
Kaiden Guhle, c’est l’âme défensive du futur tricolore. Un joueur respecté, mature, physique, intense. Et surtout, le seul défenseur du CH capable de rivaliser dans tous les aspects du jeu avec un joueur comme Miller.
Mais l’organisation est catégorique : pas touche à Guhle. Même pour Miller.
Ce refus ferme place donc le CH dans une position fragile. Il lui reste quoi? Des choix. Mais est-ce assez?
Les Rangers possèdent actuellement le 12e choix au total du repêchage 2025. Mais attention : il est conditionnel à la fameuse transaction avec Pittsburgh et Vancouver, liée à J.T. Miller et Marcus Pettersson.
D’ici le 25 juin, Chris Drury devra décider s’il cède son choix 2025… ou s’il donne son choix 2026, non protégé. Une décision hautement stratégique puisque le repêchage 2026 s’annonce beaucoup plus talentueux que celui de cette année.
Et c’est ici que Kent Hughes croyait avoir une ouverture.
En offrant ses choix 16 et/ou 17 de 2025, Hughes espérait compenser le doute des Rangers avec deux sélections rapprochées, pour leur permettre de garder leur choix 2026.
Mais si les Rangers veulent vraiment un joueur établi, comme un Byram ou un Spence, les choix du Canadien perdent de leur lustre. Et les négociations Montréal-New York autour de Miller s’éloignent dangereusement.
Il faut rappeler que Jeff Gorton, maintenant VP du CH, est l’ancien DG congédié par les Rangers, dans une affaire nébuleuse orchestrée par Chris Drury et le propriétaire James Dolan, dans son dos.
Depuis, les deux hommes ne se sont plus jamais reparlés.
Et c’est un secret de polichinelle : Gorton rêve de leur faire payer.
Ramener K’Andre Miller à Montréal, l’un des joueurs qu’il avait lui-même repêché et développé, aurait été un coup de maître. Une revanche à saveur de prestige.
Mais si Guhle est intouchable, et que Buffalo sort Byram de son sac, le rêve se transforme en cauchemar tactique pour le Canadien.
Il ne reste qu’une seule carte à jouer pour Kent Hughes : l’offre hostile. Le Canadien pourrait déposer une offre à long terme juste en-dessous de 7,02 millions de dollars par saison.
Ce type d’offre forcerait les Rangers à égaler rapidement, sous peine de perdre Miller contre une compensation dérisoire : un choix de première ronde et un choix de troisième ronde.
Ce serait un coup de force financier et politique, car les Rangers n’ont toujours que 15 millions de cap space pour signer Miller, Cuylle, Rempe, et combler plusieurs trous à l’attaque et en défense, eux qui veulent signer Vladislav Gavrikov sur le marché des agents libres.
En déposant une offre aussi précise, Montréal créerait une pression massive sur Chris Drury, l’obligeant à sacrifier ailleurs dans sa formation ou à perdre un défenseur clé sans recevoir un joueur en retour. C’est risqué. C’est agressif. Mais c’est encore possible.
Kent Hughes pourrait aussi viser un autre seuil stratégique : une offre supérieure à 7,02 millions de dollars par saison. À ce montant précis, les règles de la LNH imposent une compensation de trois choix seulement : un premier, un deuxième et un troisième choix au repêchage.
Cette zone grise entre 7,02 M$ et 9,3 M$ est un terrain dangereux pour New York et une opportunité en or pour Montréal, qui pourrait ainsi déstabiliser les plans de Chris Drury tout en gardant un levier majeur pour forcer un échange favorable.
Dans le brouillard des négociations pour Miller, le nom d’Alexis Lafrenière refait surface à Montréal.
Le natif de Saint-Eustache, désormais coincé dans une organisation qui ne l’a jamais pleinement compris, pourrait devenir le plan A de Kent Hughes afin de "booster" son offensive.
Avec le départ de Kreider, une place s’est ouverte sur le premier trio des Rangers. Sullivan veut donner une vraie chance à Lafrenière. Mais Drury, lui, cherche de la flexibilité salariale.
Et Lafrenière, à 7,45 M$ par année jusqu’en 2032, pourrait être sacrifié.
Montréal le surveille. Et dans un monde où Zegras circule à Montréal, le retour du prodige québécois au Québec reste un objectif beaucoup plus puissant au niveau émotionnel.
Entre Zegras et Lafrenière, le Québec choisit Laffy les yeux fermés.
Un autre nom circule : Mika Zibanejad. Après Kreider, le Suédois est le prochain vétéran visé par Drury pour libérer la masse salariale.
Mais à Montréal? Aucun intérêt.
Avec son contrat de 8,5 M$ jusqu’en 2030 et sa clause de non-mouvement complète, Zibanejad est devenu un contrat toxique, dont seule une équipe désespérée comme les Maple Leafs pourrait hériter. Selon The Athletic, les Leafs sont la seule équipe intéressée au Suédois en ce moment.
En quelques jours, le Canadien est passé de favori tranquille pour K’Andre Miller… à spectateur impuissant d’une guerre d’enchères. Buffalo a élevé les enjeux. Los Angeles s’est mêlé à la course. Et Montréal est coincé entre le refus de céder Guhle, et l’impossibilité de rivaliser avec des offres composées de jeunes vedettes.
Une nouvelle fois, Kent Hughes se retrouve face à une seule solution: l'offre hostile.
New York est en feu. Les Rangers démolissent, reconstruisent, spéculent, et prennent des risques calculés. Drury ne veut plus échouer. Il veut marquer l’été, dominer les manchettes, et renverser une conférence de l’Est qui les a laissés en plan.
Et pendant ce temps, le Canadien de Montréal regardera le train passer si on refuse de soumettre une offre hostile. Rappelons que Kent Hughes n'aime pas l'idée de froisser ses homologues avec cette stratégie.
Mais le dossier K’Andre Miller est en train de s’échapper des mains de Kent Hughes, à cause d’un refus légitime… mais ridicule dans le contexte qu'il faut utiliser la convention collective au maximum.
L'offre hostile existe pour qu'elle soit utilisée.
Mais à force d'être trop "pissou" pour ne pas fâcher ses collègues, Kent Hughes est en train de rater la chance d'une vie.
New York se transforme à vive allure, Montréal est à la croisée des chemins.
La question maintenant : agir ou subir?