Transaction Montréal-Minnesota: le 15 millions n'a pas convaincu Kent Hughes

Transaction Montréal-Minnesota: le 15 millions n'a pas convaincu Kent Hughes

Par David Garel le 2025-08-22

Marco Rossi a signé. Trois ans. Quinze millions. Cinq millions par saison pour un attaquant de 5 pieds 9 pouces qui sort d’une saison de 60 points.

Un beau contrat? Oui. Une résolution? Pas du tout. Parce que derrière les sourires, les poignées de main et les déclarations publiques, tout le monde sait ce qui se passe : cette signature, c’est la première étape d’un échange.

Et les Canucks de Vancouver le savent. Les journalistes le répètent. Les informateurs en coulisses confirment que le Wild du Minnesota a essayé de passer Marco Rossi à plusieurs équipes, et que le nom du Canadien de Montréalest systématiquement ressorti dans les spéculations.

Mais voilà. Kent Hughes a tranché.

Pas aujourd’hui. Pas demain. Pas jamais.

Le contexte est clait comme de l'eau de roche. Bill Guerin, le DG du Wild, a tenté pendant des mois de convaincre Rossi de signer un contrat à long terme.

Une offre de 25 millions sur cinq ans lui avait été faite durant la saison. Refusée. Pourquoi? Parce que Rossi sait que son avenir est ailleurs.

Le Wild, coincé dans un cap salarial étouffant, sans réelle marge de manœuvre, n’a pas le luxe de s’offrir des états d’âme.

Alors on a coupé la poire en deux. Trois ans, 15 millions. C’est parfait pour un “bridge deal”. C’est ce genre de contrat qu’on accorde à un joueur dont on veut rehausser la valeur avant de l’échanger.

Et c’est exactement ce qui va se passer. Le Wild a déjà refusé une offre de 15e choix au repêchage des Canucks de Vancouver. Oui, Vancouver est très intéressé, selon les rumeurs. Et pour cause : Rossi a du talent, du flair, et une saison de 60 points derrière la cravate.

Mais ce que tout le monde sait moins, c’est que le Canadien de Montréal a aussi été ciblé. Non pas parce que le CH veut Marco Rossi. Mais parce que le Wild est désespéré de créer un marché. Et quel meilleur marché que Montréal pour faire monter les enchères?

C’est là que ça devient croustillant.

Depuis le début de l’été, le nom de Rossi flotte dans les discussions à Brossard. Même si Kent Hughes a déjà dit non, même si le Canadien a d’autres priorités, les rumeurs persistent. Pourquoi? Parce que l’intérêt ne vient pas de Montréal. Il vient de l’extérieur.

TVA Sports en parle. RDS en parle. Les fans le réclament. Mais le CH, lui, ne bouge pas.

Pourquoi? Parce que Marco Rossi ne correspond pas au profil que Kent Hughes veut bâtir au centre.

À Montréal, l’ombre de Kirby Dach plane sur toutes les discussions. Le Canadien a déjà tenté le pari du centre de talent, à relancer, un peu fragile, avec un historique médical à surveiller. Le résultat? Deux saisons perdues. Deux blessure graves au genou. Une absence totale cet été.

Alors Kent Hughes n’a plus envie de revivre ça.

Rossi, malgré ses 24 buts l’an dernier, reste un joueur de petit gabarit. Un centre de finesse. Mais en séries éliminatoires, le hockey change. Tout devient plus serré, plus physique. Et c’est là que Rossi a déçu : relégué au quatrième trio, 11 minutes de temps de jeu, deux petits points en six matchs.

On ne construit pas un noyau avec un joueur qui disparaît quand ça compte.

Marco Rossi mesure 5 pieds 9 pouces. À Montréal, on a déjà Cole Caufield. Lane Hutson fait maintenant partie du cœur du noyau offensif. Trois joueurs incroyablement talentueux, mais qui ne feront jamais peur physiquement à l’adversaire.

Kent Hughes ne veut pas ajouter un quatrième joueur de ce type au centre. Parce qu’un centre, ça joue au milieu de la glace. Ça prend les mises en jeu, ça gagne ses batailles en fond de territoire, ça mange des coups.

À 5 pieds 9, même solide sur ses patins, tu ne fais pas le poids. Les chiffres le prouvent : sur les 96 centres du top 3 des équipes de la LNH, un seul mesurait moins de 5’10. Marco Rossi.

Et il n’a pas été un facteur en séries.

La signature de trois ans, 15 millions, semble raisonnable… jusqu’à ce qu’on regarde ce que Rossi veut réellement.

Parce qu'il veut être un centre top 6.

Et ça, pour un joueur avec une seule bonne saison, c’est déconnecté.

Et ça, Kent Hughes n’embarque pas là-dedans.

Il faut le dire franchement : Bill Guerin tente de créer un faux marché.

En signant Rossi, il se donne l’illusion du contrôle. Il tente de convaincre les autres DG que tout est sous contrôle, que le joueur est content, que tout va bien.

Mais tout le monde sait que le Wild a raté sa fenêtre d'occasion.

Et tout le monde sait que Rossi ne veut plus être là.

Guerin tente de camoufler la fissure sous une couche de peinture fraîche. Mais personne n’est naïf.

Et certainement pas Kent Hughes... qui garde la cap...

C’est là toute la force du Canadien dans ce dossier : ne pas se laisser distraire.

Kent Hughes veut un centre de deuxième trio capable de jouer gros, fort, dur, et efficace.

Il regarde ailleurs. Mason McTavish à Anaheim. Pavel Zacha et Casey Mittelstadt à Boston. Ryan O’Reilly à Nashville.

Des gars qui peuvent tenir leur bout en séries.

Rossi? C’est un pari pour une équipe désespérée. Une équipe qui a besoin de marketing. Une équipe qui n’a pas d’option.

Mais le CH en a. Et il ne paiera jamais le prix que demande Guerin.

Montréal regarde… mais ne touche pas...

Ce n’est pas parce qu’on parle d’un joueur à Montréal que le CH est intéressé.

C’est souvent l’inverse. Plus une rumeur est bruyante, plus elle est fausse.

Et dans le cas de Rossi, les signaux sont clairs :

Pas d’appel.

Pas d’offre.

Pas de négociation.

Rien.

Kent Hughes a fermé la porte, verrouillée, et jeté la clé.

Et peu importe combien de fois les médias de Vancouver ou du Minnesota essaient de le relancer dans les rumeurs, le dossier est clos.

Ce refus catégorique de considérer Rossi en dit long sur l’identité que veut bâtir Kent Hughes.

Une équipe robuste, difficile à affronter, construite pour gagner en avril, pas en novembre. Une équipe avec un équilibre entre talent et caractère.

Pas une équipe de finesse fragile, qui se fait brasser en séries.

Marco Rossi est un luxe. Pas une nécessité. Et Montréal ne vit plus dans le luxe.

À la fin de la journée, ce contrat de 15 millions n’est qu’un pansement sur une fracture ouverte. Le Wild veut sauver la face. Rossi veut sauver sa valeur.

Mais Kent Hughes ne se fera pas piéger.