Transaction Montréal-Détroit-Anaheim: Kent Hughes surpris par les Ducks

Transaction Montréal-Détroit-Anaheim: Kent Hughes surpris par les Ducks

Par Marc-André Dubois le 2025-08-06

Le ton est donné : les Red Wings de Détroit viennent d’améliorer leur offre pour Mason McTavish. Et à en croire les échos qui circulent depuis 24 heures dans les coulisses de la LNH, Steve Yzerman est maintenant le favori dans la course au gros centre des Ducks.

Pour le Canadien de Montréal, qui a pourtant longtemps été considéré comme le club le plus sérieux dans ce dossier, c’est une claque. Une menace. Et peut-être la fin d’un rêve.

On le savait déjà depuis plusieurs jours : Axel Sandin-Pellikka, le jeune défenseur droitier repêché 17e au total en 2023, fait partie de l’offre des Red Wings.

 À lui seul, son inclusion indique à quel point Yzerman est sérieux. Sandin-Pellikka est perçu par plusieurs comme un futur top 4 offensif capable d’animer une première vague d’avantage numérique.

Mais les Ducks ne s’en contenteront pas. Ils l’ont dit à tous les clubs intéressés : il faut un défenseur droitier établi ou un espoir élite, un choix de première ronde, et un autre élément significatif.

Le nom du Marco Kasper revient souvent, mais le centre est considéré comme intouchable par Détroit selon les médias de la région.

Même chose pour le défenseur Simon Edvinsson, que le DG des Wings protège comme l'un de leurs joueurs les plus précieux.

Résultat? Détroit serait maintenant prêt à inclure son choix de première ronde 2026 non protégé, Sandin-Pellikka, et un autre élément en discussion. Mais lequel? On l’ignore encore.

Ce qu’on sait, c’est que l’offre a été bonifiée au cours des dernières 24 heures, et que Détroit est maintenant le favori, devant Montréal et la Caroline.

Pourquoi Détroit serait-il soudainement en avance dans ce dossier? La réponse se trouve dans l’histoire personnelle des deux hommes qui négocient.

Steve Yzerman et Pat Verbeek ont un lien unique dans la LNH. Ils ont été coéquipiers chez les Red Wings entre 1999 et 2001, puis ont travaillé ensemble dans les opérations hockey à Détroit de 2006 à 2010.

Quand Yzerman est devenu DG du Lightning, c’est Verbeek qu’il a amené avec lui comme directeur du personnel professionnel, puis adjoint au DG.

Les deux hommes ont bâti ensemble une équipe championne à Tampa Bay. Et quand ils sont revenus à Détroit en 2019, ils ont repris leur dynamique gagnante… jusqu’à ce que Verbeek parte diriger les Ducks.

Bref, la confiance est totale entre les deux hommes. Et c’est peut-être ce qui permet à Détroit de négocier sur un terrain plus fluide, plus direct, sans les jeux d’échecs qu’on voit ailleurs.

Pendant ce temps, à Montréal, le dossier McTavish semble stagner. Pourtant, les Ducks ont été clairs : ils ne veulent pas les trois éléments proposés par le CH pour lâcher leur centre de 22 ans.:

Mike Matheson, pour combler le vide laissé par Cam Fowler et encadrer les jeunes à gauche.

Le choix de première ronde 2026, que Kent Hughes veut protéger à tout prix.

Un contrat encombrant, probablement Josh Anderson, pour équilibrer les salaires et donner du poids à l’alignement des Ducks.

Ce n'est pas assez. Et un nouveau détail crucial est sorti : les Ducks d’Anaheim exigeraient désormais David Reinbacher.

Et c’est là que tout se complique. Car pour le Canadien de Montréal, Reinbacher est hors de question.

Même si Noah Dobson a été acquis récemment, Kent Hughes ne semble pas prêt à sacrifier le défenseur droitier de 20 ans qu’il a repêché au 5e rang en 2023 à la place de Matvei Michkov.

Certains fans sur les réseaux sociaux pensent que l’arrivée de Dobson rend Reinbacher moins indispensable, mais le DG n’a pas encore donné le moindre signe allant dans ce sens, surtout qu'il manque cruellement de défenseurs droitiers dans l'organisation, alors qu'en ce moment, seuls Dobson et Alexandre Carrier sont les partants assurés.

Rappelons que Mason McTavish est le joueur le plus convoité sur le marché des transactions actuellement. À 22 ans, 6’1" et 220 livres, il est un centre gaucher, physique, responsable défensivement, et capable de produire 50 à 60 points par saison sans toucher à l’avantage numérique.

Il a marqué 22 buts en 2024-25, avec un pourcentage de mises au jeu au-dessus de 51 %. Imaginez si on l'envoie à avantage numérique.

Autrement dit : c’est le profil parfait pour un deuxième centre.

Et dans une ligue où les centres top 6 sont presque impossibles à acquérir sans repêchage ou signature historique, McTavish est une aubaine. Son futur contrat devrait tourner autour de 6,7 à 7,5 M$ par saison, ce qui le rend abordable pour un club structuré.

Certains observateurs ont suggéré au Canadien de déposer une offre hostile, mais c’est pratiquement exclu dans le contexte actuel. Comme l’a expliqué un agent à RG Media, les Ducks ont plus de 20 M$ de marge sous le plafond, et peuvent facilement égaler toute offre.

Le danger pour le DG serait surtout politique :

« Si tu fais une offre hostile et qu’ils égalent, ton proprio te regarde et dit : "On a juste réussi à augmenter le marché pour rien." Et s’ils égalent, tu passes pour un idiot. » éclare un agent anonyme à RG Media.

Le consensus est clair : les offres hostiles sont mortes tant que le plafond est aussi élevé. Il faudra une transaction.

Le point de tension principal dans les discussions entre le CH et les Ducks demeurait la protection du choix de première ronde 2026.

Montréal refuse de donner ce choix sans protection, et avec raison : le repêchage s’annonce d’une qualité exceptionnelle, avec Gavin McKenna en tête d’affiche.

Mais Pat Verbeek ne serait finalement pas tant intéressé par le choix du CH.  Dans la tête du DG des Ducks, c'est David Reinbacher qu'il doit obtenir pour McTavsih.

Chaque jour qui passe rapproche le Canadien d’une impasse. Le club n’a toujours pas de deuxième centre. Dach est absentm autant mentalement que physiquement, Newhook n’a pas convaincu. Veleno est un joueur de soutien. Hage n’est pas prêt.

McTavish est la seule option réaliste encore sur la table. Mais il coûte cher. Et le CH ne semble pas prêt à payer le plein prix… alors que Détroit, lui, vient peut-être de déposer la bonne combinaison.

Yzerman sait ce qu’il fait. Il a gagné avec Verbeek. Il sait comment parler à Verbeek. Et il a les moyens de finaliser ce deal.

Et maintenant?

Tout peut encore basculer. Montréal peut encore revenir dans le portrait si Kent Hughes accepte de faire tomber ses barrières. Il peut protéger son choix top 10, inclure Anderson pour équilibrer les finances, et convaincre Verbeek que Matheson est la clé du projet. Mais il est naïf s'il pense qu'il va convaincre les Ducks avec ce "package" de pauvre.

Pour l’instant, les Red Wings sont en tête. Ils ont bonifié leur offre. Ils ont l’histoire, le lien, le besoin, et la vision.

Et surtout, ils n’ont pas peur de donner ce que les Ducks veulent vraiment.

Le Canadien est au pied du mur.

Et Mason McTavish n’attendra pas éternellement.