Transaction Montréal-Calgary: la colère noire de Nazem Kadri

Transaction Montréal-Calgary: la colère noire de Nazem Kadri

Par Marc-André Dubois le 2025-08-02

La descente est brutale. Et elle est double.

Nazem Kadri, vétéran de 35 ans, champion de la Coupe Stanley en 2022, auteur de 35 buts la saison dernière, se retrouve aujourd’hui dans une posture délicate.

Rejeté par le Canadien de Montréal malgré son ouverture à lever sa clause de non-échange, il vient tout juste de se faire infliger une deuxième claque au visage : il a été ignoré par Équipe Canada en vue du camp d’orientation pour les Jeux olympiques de Milan 2026.

Et ça, visiblement, il ne le digère pas.

Car si Kadri est reconnu pour son intensité, son caractère et son style de jeu digne des plus grandes pestes, il est aussi reconnu pour son orgueil. Et cette semaine, il l’a démontré de la pire des façons : en se comportant comme un bébé gâté.

Quand Hockey Canada a publié la liste des 42 joueurs invités à son camp d’orientation olympique (26 attaquants, 13 défenseurs et trois gardiens), Kadri n’y figurait pas.

Sa réaction? Un commentaire cinglant, passif-agressif, sur les réseaux sociaux : trois points d’interrogation. “???” Rien de plus. Rien de moins. Mais tout était dit.

C’était une manière de dire : 

« Vous avez oublié qui je suis? » 

Ou pire : 

« Vous êtes en train de me manquer de respect. »

Mais la vérité, c’est qu’à 35 ans, dans un Canada bourré de talents de haut niveau, il n’a simplement plus sa place. Et il n’a surtout pas l’attitude requise.

Kadri aurait pu se taire. Il aurait pu accepter. Il aurait pu se dire que ce camp n’est qu’une première étape, qu’il peut encore forcer la main des dirigeants d’Équipe Canada avec une grosse saison à Calgary.

Mais non.

Il a choisi de grogner. Publiquement. De remettre en question le processus. Et ce n’est pas passé inaperçu.

Dans les coulisses de Hockey Canada, on murmure qu’il n’aidait déjà pas sa cause avec son tempérament et son historique disciplinaire. Ce genre de réaction, même si elle peut sembler bénigne, n’a fait que confirmer les doutes.

Et c’est là que la boucle devient cruelle… et révélatrice.

Parce que Kadri ne s’est pas seulement fait rejeter par le Canada. Il s’est fait rejeter par le Canadien de Montréal quelques jours auparavant. Et ce, même s’il voulait venir.

Pire encore, il avait pratiquement exigé publiquement cette transaction Montréal-Calgary.

Kent Hughes ne voulait pas de Kadri… malgré les arguments

C’est Nick Kypreos qui a mis le feu aux poudres cet été. Il affirmait que Kadri serait prêt à lever sa clause de non-échange pour se joindre au Tricolore. Un centre gaucher, top 6, intense, avec du vécu en séries. Exactement ce dont le Canadien a besoin.

Et pourtant, selon Jimmy Murphy, le Canadien n’était pas intéressé.

Pourquoi?

Simple : le contrat est lourd. Kadri touche 7 M$ par saison jusqu’en 2029. Il aura 40 ans à la fin de l’entente. Et surtout, son attitude commence à soulever des doutes. L’épisode du camp d’Équipe Canada en est une preuve éclatante.

Mais il y a plus.

Hughes cache-t-il son jeu… ou voit-il clair?

Certains ont voulu croire que Kent Hughes jouait la comédie. Qu’il prétendait ne pas être intéressé pour faire baisser le prix. Que Calgary, coincé avec ce contrat, finirait par retenir du salaire et/ou ne rien demander en retour.

Mais non.

Le Canadien n’a jamais bougé. Et ça, malgré les propos des médias, qui affirmaient que l’ajout de Kadri garantirait au CH une place dans le top-3 de la division Atlantique.

L’argument était séduisant, oui. Mais l’attitude de Kadri cette semaine confirme peut-être que Hughes avait vu juste.

Ce n’est pas un hasard si, en parallèle, le DG a signé Joe Veleno à un modeste contrat de 900 000 $, misant sur un Québécois humble, travaillant, affamé, qui veut se relancer dans un rôle de profondeur. Tout le contraire de Kadri.

Rejeté par Montréal. Rejeté par le Canada. C’est la réalité crue de Nazem Kadri en ce début août.

Et plus il s’entête à faire des commentaires comme ceux publiés cette semaine, plus il donne raison à ceux qui ne veulent plus de lui.

Oui, Kadri a marqué 35 buts l’an dernier. Oui, il a encore du hockey dans le corps. Mais il a aussi 35 ans. Et aujourd’hui, malgré son palmarès, il ne mérite pas d'aller aux Olympiques.

Et avec cette attitude, il ne mérite pas de venir à Montréal.

Les jeunes poussent. Le hockey évolue. Et Kadri, aussi bon soit-il, ne semble pas vouloir évoluer avec.

Kadri et ses partisans diront que sa production parle pour lui. Et ils n’ont pas tort : 67 points dans un club moribond comme Calgary, ce n’est pas rien.

Mais produire ne suffit plus.

Dans une équipe nationale, dans un vestiaire jeune comme celui de Montréal, on cherche des modèles, pas des bébés gâtés de 35 ans.

On veut des gars qui lèvent la tête dans l’adversité, pas qui publient des commentaires passifs-agressifs en ligne quand ça ne va pas dans leur sens.

Et c’est peut-être ça, le vrai problème avec Kadri : il ne se rend même pas compte qu’il est en train de saboter sa propre fin de carrière avec ce gente d'attitude.

En bout de ligne, Montréal a fait le bon choix. Même si Kadri aurait pu aider à court terme, même s’il aurait apporté du punch au centre, son attitude aurait contaminé un vestiaire en pleine évolution.

Le Canadien est à bâtir quelque chose. Pas à réparer des égos meurtris.

Et si l’on en croit les rumeurs, le prix à payer n’aurait même pas été élevé. Calgary voulait s’en débarrasser. Le CH aurait pu le voler. Mais il ne l’a pas fait.

Parce qu’il y a des choses qui ne s’achètent pas. La culture, l’esprit d’équipe, l’humilité… et la cohérence.

Kadri croyait peut-être encore qu’il était dans la cour des grands. Son ego, en tout cas, n’a pas encore digéré la réalité. Mais après cette semaine, il est clair que la LNH n’est plus en orbite autour de lui.

Le Canada n’en veut pas. Le Canadien n’en veut pas. Et Calgary, visiblement, non plus.

Il lui reste quatre ans de contrat à 7 millions de dollars par année. Mais il commence à ressembler à un vétéran en fin de parcours, qui refuse de regarder dans le miroir. Un vétéran qui ne comprend pas que ce n’est pas parce qu’il a encore du talent qu’il a encore la bonne attitude.

Et c’est peut-être ça, au fond, qui fait le plus mal à voir : Kadri n’est pas un mauvais joueur. Mais il est devenu un joueur qui ne comprend plus le monde qui l’entoure.