Arber Xhekaj ne fait plus partie des plans du Canadien de Montréal. Pas besoin de communiqué officiel. Pas besoin d’attente. Denis Gauthier a lâcheé cette bombe depuis longtemps qui confirme ce que tout le monde pressentait : Xhekaj sera échangé cet été.
C’est la fin d’une époque, et le début d’un véritable tremblement de terre médiatique.
Dans une déclaration glaciale, sans détour, l’ancien défenseur de la LNH et analyste de RDS a mis cartes sur table :
« Si le Canadien a besoin d’un morceau pour compléter une grosse transaction cet été, c’est Xhekaj qui va partir. Pas Reinbacher. Pas Mailloux. C’est lui. »
Boom.
Il faut prendre les propos de Denis Gauthier avec tout le sérieux qu’ils méritent. L’ancien défenseur de la LNH, aujourd’hui analyste bien respecté à RDS, n’est pas du genre à lancer des rumeurs en l’air.
« Xhekaj a encore une certaine valeur à travers la ligue. Pas assez pour un échange un contre un contre un défenseur top-4 ou un 2e centre, mais assez pour être la pièce déclencheuse dans une transaction plus grosse. Il a une aura. Il brasse la soupe, comme on dit. »
Ce jugement, il vient d’un gars qui a lui-même fait sa carrière sur la robustesse. Denis Gauthier, c'était un monstre physique. Ses mises en échec étaient cinglantes, parfois à la limite. Gauthier comprend ce que vit Xhekaj.
Xhekaj vit un cauchemar éveillé. Pour un joueur qui a galvanisé Montréal à ses débuts, qui a fait lever le Centre Bell avec ses poings et son cœur gros comme le monde, c’est un verdict sans pitié. Mais c’est la réalité.
Lâché subtilement par Martin St-Louis depuis des mois, privé de son rôle de protecteur, relégué aux estrades dans les matchs les plus physiques de la saison, Xhekaj était déjà un homme en sursis. Et maintenant, on le sait : c’est terminé.
Et pendant ce temps-là, les clubs adverses se frottent les mains. Philadelphie. Chicago. Boston. Utah. Des destinations qui reviennent en boucle. Des équipes qui veulent retrouver du chien, de l’intimidation, du leadership émotionnel.
Chez les Flyers, Daniel Brière est prêt à rebâtir avec du "grit". À Chicago, on cherche quelqu’un pour protéger Connor Bedard. À Boston, Xhekaj "fit' tout de suite avec la mentalité des "Big Bad Bruins". Mais Kent Hughes ne prendra jamais le risque de l'envoyer chez un rival de division. En Utah, André Tourigny rêve d’implanter une culture dure, physique, passionnée.
En entrevue au 98,5 FM, le coach du Mammoth a dit tout haut ce que plusieurs pensent tout bas : « Quand ils rentrent Xhekaj dans la formation à Montréal, la ville vire de bout en bout. Il y a de la robustesse en séries, et ça fait partie du hockey. C’est ce que les gens aiment. »
Tourigny n’a pas simplement fait une analyse technique. Il a tendu une perche. Il a envoyé un signal très clair à Kent Hughes : « On le veut. »
Et justement, parlons de Hughes. Car pendant que Xhekaj voit son temps à Montréal être compté, un autre nom surgit dans l’actualité : celui de Pavel Zacha.
Encore une fois, c’est Denis Gauthier qui sonne l’alarme.
« Je le considère comme un plan B. Un gars raisonnable à aller chercher. Peut-être pas une supervedette, mais un gros bonhomme de 6 pieds 4 et plus de 200 livres. Un gars qui a du talent. Il peut être physique. Il finira ses mises en échec au besoin. Il a des habiletés. Il aide les autres autour de lui. »
Gauthier ne tarit pas d’éloges sur Zacha :
« C’est un gars qui a récolté 47 points cette année. Les années précédentes? 59, 57… Il se tient toujours autour de la cinquantaine de points. À 28 ans, il est dans son prime. Ce n’est pas un kid, mais c’est loin d’être fini pour lui. Il peut encore donner du bon hockey. »
Et surtout :
« Il reste deux ans à son contrat, à 4,75 millions. C’est un cap hit super raisonnable. Si tu peux aller chercher un centre comme ça, tu fonces. »
Et le plus croustillant dans tout ça? Les Bruins seraient TRÈS intéressés à Kirby Dach. Oui. Le même Dach qui n’a pas joué plus de 20 matchs en deux saisons. Le même Dach qui a été déplacé à toutes les sauces par Martin St-Louis. Le même Dach que Boston voit comme un projet relançable, un pari calculé.
À Boston, on reconstruit en douce. On veut éviter le mot, mais on sait que la dynastie est morte. Marchand, Coyle, Carlo, tous sont partis ou en voie de partir. Et maintenant, Boston veut du renouveau.
Zacha pourrait devenir disponible si les Bruins font confiance à Casey Mittelstadt et Elias Lindholm comme duo 1-2. Et c’est là que Montréal entre en scène.
Dach contre Zacha?
Il faut être honnête : Pavel Zacha vaut plus que Kirby Dach. Sur le marché, en ce moment, c’est une évidence. Dach n’a presque pas joué depuis deux ans, quand il a joué, il a "choké" sa vie. Il reste un pari, tandis que Zacha est un centre établi, constant, productif, même s'il n'est jamais devenu le prodige attendu.
Un échange 1 pour 1 est impossible. C’est là qu’entre en jeu le nom d’Arber Xhekaj. Si Kent Hughes veut faire pencher la balance, c’est ce genre de joueur qui pourrait convaincre Boston de bouger. Le profil du shérif — jeune, robuste, aimé des partisans, meilleur boxeur de la LNH — peut intéresser les Bruins, surtout dans une optique de renouvellement d’identité physique.
Le Canadien devra peut-être ajouter un autre petit actif (un choix ou un espoir B), mais Xhekaj dans le deal, c’est probablement ce qui permettrait à Dach de devenir acceptable dans les yeux des dirigeants de Boston.
Gauthier ajoute : « Le seul problème, c’est : quand a-t-on vu Montréal faire une transaction avec Boston? »
Effectivement, ça remonte à 2001. Mais les temps changent.
Hughes veut un centre stable derrière Suzuki. Et Zacha coche toutes les cases : physique, mature, fiable défensivement, contrat abordable.
Et s’il faut sacrifier Arber Xhekaj pour y arriver? Gauthier a été clair : « C’est lui, la pièce qui partira. Il a encore une valeur. Il peut débloquer une transaction. »
Ce n’est plus une rumeur. C’est une tendance lourde. Et si la bombe Gauthier se confirme, Montréal et Boston pourraient bientôt écrire un nouveau chapitre de leur histoire commune.
Un chapitre dans lequel le Shérif quitte la ville. Et un centre de 6’4’’ arrive pour le remplacer.