Transaction Montréal-Boston-Pittsburgh: Martin St-Louis confirme l'inévitable

Transaction Montréal-Boston-Pittsburgh: Martin St-Louis confirme l'inévitable

Par David Garel le 2025-09-18

Le camp d’entraînement du Canadien de Montréal devait être une célébration. Un moment où les jeunes démontrent leur progression, où les vétérans affichent leur leadership et où Martin St-Louis bâtit tranquillement l’alignement qui entamera la saison.

Mais cette année, une ombre immense plane sur le vestiaire : les rumeurs de transactions. Et les gestes posés au camp ne font que confirmer ce que plusieurs soupçonnaient déjà : Oliver Kapanen, Jayden Struble et Joshua Roy ont bel et bien été proposés aux Bruins de Boston dans le fameux package pour Pavel Zacha.

Les faits parlent d’eux-mêmes. Lors du tournoi de golf du Canadien, on a entendu les voix des Suzuki, Hutson, Dobson, Bolduc, Matheson, Gallagher ou Anderson. Mais pas un mot de Kapanen, Struble, Roy… et encore moins de Dach.

On a protégé ceux qui circulent dans toutes les rumeurs, comme si l’organisation ne voulait pas les exposer inutilement à la presse. Dans un marché comme Montréal, où chaque phrase devient une manchette, c’était une décision calculée.

La fuite vers Boston est donc tout sauf un accident. Roy, Struble et Kapanen ont été placés sur la table. Et même si Don Sweeney a refusé, ce silence imposé aux trois joueurs est la preuve que le Canadien est conscient du choc psychologique que ces rumeurs provoquent dans leur entourage.

Le scrimmage d'aujourd'hui a tout confirmé. Tandis que Struble et Xhekaj alternaient à gauche de Carrier, c’est Xhekaj qui a volé la vedette, jouant avec énergie et puissance, « volant » littéralement partout sur la glace. Struble, lui, paraissait de trop. Exactement comme si l’équipe voulait montrer qu’elle pouvait très bien vivre sans lui.

À l’avant, on attendait Kapanen comme possible 3C ou même aspirant au rôle de 2C derrière Suzuki. On s’attendait à ce que Roy soit testé sur un trio offensif. Mais au final, c’est Owen Beck qui a eu un rôle de soutien à la droite de Newhook et Bolduc.

Kapanen est demeuré flou dans les combinaisons. Un traitement qui ne trompe personne : on réserve ces joueurs pour un autre destin.

En plus, le pauvre a dû quitter prématurément après avoir reçu un bâton sur le nez. Proposé aux Bruins, écarté de l'alignement partant...saignement du nez... il n'y en aura pas de facile.

Si le dossier Zacha n’a pas débouché, une autre transaction hante les corridors du Centre Bell : Sidney Crosby. Elliotte Friedman l’a dit clairement dans son balado :

« Gorton et Hughes se demandent s’ils ne devraient pas geler certains joueurs, parce qu’un deal pour Crosby pourrait se présenter. »

Dès lors, la logique s’impose : si Boston a refusé le trio Kapanen-Struble-Roy, il est évident que ce package pourrait être recyclé pour Pittsburgh avec le/les choix de 1ère ronde 2026-2027.

Et avec la présence de dépisteurs des Penguins à plusieurs matchs du CH lors du week-end des recreus(Andy Saucier, Jay McClement), la rumeur prend une tournure de plus en plus crédible.

Jayden Struble vit peut-être ses dernières semaines à Montréal. Son contrat de deux ans à 1,4 M$ est extrêmement échangeable. Il a une valeur réelle sur le marché : jeune, robuste, formé aux États-Unis, connu des recruteurs de Boston. Mais il est pris dans une congestion infernale.

Et aujourd'hui, Arber Xhekaj l'a mangé tout ronde. Comme si les rumeurs de transactions l'avaient affecté.

Matheson est intouchable (et sera prolongé à rabais), lui qui va jouer avec Noah Dobson.

Guhle et Hutson incarnent la paire défensive de la prochaine décennie.

Carrier a gagné la confiance du staff et est le 5e défenseur assuré.

Xhekaj est un produit marketing trop fort pour être sacrifié et sera le 6e défenseur.

Engström est NHL-ready et frappe à la porte. 

Où se place Struble dans cette équation? Nulle part. C’est l’agneau sacrificiel par excellence.

Oliver Kapanen, lui, est dans une position étrange. On pensait qu'aux yeux de Martin St-Louis, il devançait Beck et Roy dans la hiérarchie. Sa saison en Suède (35 points en 36 matchs avec Timrå) a montré qu’il pouvait contribuer offensivement, pas seulement comme plombier défensif. Il a joué en séries contre Washington. Et ses récents matchs au camp confirment sa progression.

Mais cela n’empêche pas l’organisation de l’avoir proposé aux Bruins, ni de l’inclure dans les discussions avec Pittsburgh.

Paradoxalement, c’est parce qu’il a de la valeur qu’il est échangeable. Il n’est pas indispensable, mais il est assez crédible pour être un morceau central d’un deal.

Le cas de Joshua Roy est encore plus brutal. Autrefois perçu comme le joyau québécois du club, il n’est plus qu’une pièce secondaire.

Comme l’a dit Georges Laraque, « on ne reverra plus Joshua Roy à Montréal ». Sa lenteur relative, son incapacité à s’imposer dans un rôle offensif ou défensif clair, et l’émergence de Bolduc l’ont relégué au rang de monnaie d’échange. Sa présence dans l’offre pour Zacha n’est donc pas une surprise.

Et que dire de Kirby Dach? Disparu tout l’été, protégé au tournoi de golf, réhabilité tant bien que mal… mais clairement sur le radar des Penguins.

Si Crosby devait lever sa clause, Dach est l’élément le plus séduisant à insérer dans un package. On le cache, on le protège, parce qu’on veut préserver sa valeur. Mais tout le monde sait que sa carrière à Montréal est sur la corde raide.

À tout cela s’ajoute le spectre du ballottage. Le Canadien ne peut pas se permettre de perdre Struble gratuitement. Jamais Hughes et Gorton n’oseront risquer un tel scénario.

Le Canadien préfère donc préparer une transaction plutôt que de risquer des pertes sèches.

Et pendant ce temps, Engström affiche une assurance glaciale. Il s’en fout s'il ne doit pas passer par le ballottage : il sait qu’il est NHL-ready, qu’il finira par percer, même si ça prend un détour par Laval. Le contraste avec Struble est violent : l’un a tout à perdre, l’autre tout à gagner.

Regardons l’alignement d'aujourd'hui :

Caufield – Suzuki – Slafkovský

Laine – Dach – Demidov

Bolduc – Newhook – Beck

Gallagher – Evans – Anderson

Défense :

Matheson – Dobson

Guhle – Hutson

Xhekaj/Struble – Carrier

Martin St-Louis confirme donc la future transaction. Sur papier, tout est clair. Mais en coulisses, tout est instable. Beck, Roy, Kapanen, Struble… tous circulent dans les rumeurs. Tous sont interchangeables dans l’optique d’un deal.

Au fond, ce camp d’entraînement ne sera pas un laboratoire. St-Louis a fixé ses trios, Gorton et Hughes ont fixé leurs pions. Mais l’instabilité vient d’ailleurs : des transactions sur le feu, des joueurs protégés des médias parce qu’ils savent qu’ils ne font déjà plus partie du futur, ces mêmes joueurs écartés déjà de l'alignement.

Les noms sont là, clairs comme de l’eau de roche : Kapanen, Struble, Roy, Beck, Dach.

Boston a dit non pour Zacha. Pittsburgh pourrait dire oui pour Crosby. Et entre-temps, ces joueurs vivent avec une étiquette invisible collée sur le front : « disponible ».

Le vestiaire le sait. Les médias le savent. Les recruteurs le savent. Et les joueurs eux-mêmes le savent.

C’est ce qui rend l’atmosphère du camp si lourde, si étrange, si différente. Ce n’est pas un camp de préparation. C’est un camp où l’on trie les actifs.

Et quand la bombe explosera, ce ne sera pas une surprise. Ce sera juste la suite logique d’un plan déjà amorcé.