Transaction Montréal-Boston-Philadelphie: Arber Xhekaj délaisse son burger

Transaction Montréal-Boston-Philadelphie: Arber Xhekaj délaisse son burger

Par David Garel le 2025-09-12

Il n’y a jamais de fumée sans feu dans le hockey montréalais. Et quand les rumeurs autour de Jayden Struble ont refait surface ces derniers jours, les partisans ont immédiatement pensé à un autre nom : Arber Xhekaj.

Car oui, même si son nom n’a pas été officiellement discuté avec les Bruins de Boston dans le dossier Pavel Zacha, il est évident que l’intérêt pour Xhekaj est réel ailleurs dans la LNH.

Les Flyers de Philadelphie l’adorent. Les Bruins le surveillent depuis longtemps. Et chaque fois que Struble est évoqué dans une transaction, l’ombre du « Shérif » plane dans le vestiaire du Canadien.

Quand RG Media a révélé que Struble faisait partie d’un « package deal » proposé aux Bruins, c’est tout un choc qui a traversé le vestiaire. Struble est un joueur respecté par Martin St-Louis, un défenseur robuste qui avait accepté son rôle sans se plaindre.

Mais cette révélation a eu un effet collatéral inévitable : le dossier Xhekaj s’est rallumé. Les dirigeants de la LNH savent que Montréal ne pourra pas garder tout le monde du côté gauche.

Lane Hutson est intouchable. Kaiden Guhle aussi. Adam Engström cogne à la porte. Mike Matheson est encore là. Il reste donc deux noms qui circulent : Struble et Xhekaj.

Et c’est là que l’été 2025 prend toute son importance.

Contrairement à l’an dernier, on n’a presque pas vu Arber Xhekaj dans des campagnes publicitaires. Fini le « Shérif Burger », fini les séances photo à répétition. Cet été, Xhekaj s’est tenu tranquille. Très tranquille.

Pourquoi? Parce qu’il a senti le vent tourner. Parce qu’il sait que chaque détail compte. Parce qu’il est conscient que son avenir immédiat se joue maintenant.

Pendant que Struble a dû encaisser la claque publique de son nom associé aux Bruins, Xhekaj s’est enfermé dans le gym avec son frère Florian.

« Il marche les fesses serrées », comme le disent certains proches. Moins de marketing, plus d’entraînement. Moins de distractions, plus de sueur.

Les Bruins de Boston adorent Struble, c’est connu. Mais ils aiment aussi Xhekaj. Son profil leur rappelle les défenseurs durs, intimidants, capables de faire basculer un match en séries.

À Philadelphie, Daniel Brière est littéralement amoureux de son style. Les Flyers ont toujours voulu des défenseurs intimidants, et Xhekaj cadre parfaitement avec leur identité historique.

Autrement dit, même si Struble est le nom qui circule publiquement, il est clair que d’autres DG n’attendent qu’une ouverture pour tester la patience de Kent Hughes avec Xhekaj.

Mais le facteur qui bouleverse tout, c’est Adam Engström.

Le Suédois de 21 ans a éclaté au camp des recrues. Ses qualités sont incroyables : coup de patin fluide, relance spectaculaire, vision de jeu supérieure. « Showtime », comme ses coéquipiers l’appelaient en Suède, n’est pas là pour regarder.

Il est NHL-ready. Il force la main à l’organisation.

Et quand un jeune comme Engström cogne à la porte avec autant de conviction, les cartes changent. Struble devient inutile. Xhekaj devient échangeable. La hiérarchie explose.

On ne parle plus seulement de surplus à gauche, on parle d’une véritable bagarre féroce pour les places disponibles.

C’est là que Martin St-Louis entre en jeu. Le coach a toujours eu un faible pour Jayden Struble. Il aime son professionnalisme, sa rigueur, sa patience. Struble est son genre de joueur : fiable, obéissant, sans frasques.

Xhekaj, à l’inverse, l’a toujours dérangé. Le surnom du « Shérif »? Il l’a publiquement nié :

« Vous l’appelez le shérif, mais personne ne le surnomme comme ça dans notre vestiaire. » Une phrase cinglante, répétée sans émotion, qui en disait long sur son agacement.

Et les campagnes de marketing de Xhekaj n’ont jamais aidé. Pour St-Louis, ça donnait l’image d’un joueur plus concentré sur son image que sur sa mission.

Le fameux « Shérif Burger » restera à jamais l’étincelle du divorce entre le coach et le défenseur. L’entraîneur-chef n’a jamais accepté cette initiative marketing lancée avec La Belle et La Bœuf. Il n’a pas daigné se présenter au lancement, refusant de cautionner un produit qui, à ses yeux, symbolisait tout ce qu’il déteste : le surnom du « Shérif », la mise en avant de l’image avant le hockey, les distractions qui éloignent un joueur de sa mission première.

Pour St-Louis, ce burger est devenu l’incarnation d’un malaise profond. Et c’est dans la même logique qu’il refuse aujourd’hui catégoriquement d’expérimenter Xhekaj à l’attaque, même si certains rêvent d’un trio composé des deux « frères de la terreur ».

L’histoire récente de la LNH regorge d’exemples de défenseurs reconvertis en attaquants, de Dustin Byfuglien à Brent Burns, en passant par Mark Streit ou Mathieu Dandenault, mais St-Louis s’y oppose fermement. Pour lui, donner cette chance à Xhekaj reviendrait à valider un personnage et un parcours qu’il rejette depuis le premier jour.

Le problème, c’est que même si St-Louis préfère Struble, le marché n’a pas la même logique. Struble vend peu de chandails, Xhekaj en vend beaucoup. Struble est apprécié, Xhekaj est adoré.

Dans les bureaux de la haute direction, l’équation est différente : le « Shérif » attire les foules, fait lever le Centre Bell, incarne une histoire inspirante.

Alors qui aura le dernier mot? Le coach qui veut Struble et rejette Xhekaj? Ou la direction qui sait qu’échanger Xhekaj contre une bouchée de pain serait une erreur monumentale?

Tout cela mène à une conclusion brutale : Montréal ne pourra pas garder Struble, Xhekaj, Hutson, Guhle, Matheson et Engström. Un ou deux devront partir.

Et la rumeur Zacha n’a fait que mettre le feu aux poudres.

Aujourd’hui, Struble est le nom en première ligne. Mais demain? Si une offre sérieuse arrive pour Xhekaj, Kent Hughes devra l’écouter. Parce que la congestion est trop forte. Parce qu’Engström est prêt. Parce que St-Louis ne veut plus gérer les écarts de son « Shérif ».

La réalité est simple : Jayden Struble et Arber Xhekaj ne finiront probablement pas la saison ensemble à Montréal. L’un des deux tombera. Peut-être les deux.

Et ce n’est pas une question de talent. Ce n’est pas une question de potentiel. C’est une question de hiérarchie, de perception et de politique interne.

Engström pousse, les rumeurs enflent, et le Canadien devra trancher.

Mais peu importe la décision, une vérité demeure : cette saga laissera des cicatrices profondes dans le vestiaire.

Car Struble et Xhekaj, deux guerriers, méritaient mieux que de devenir des pions dans un jeu qui les dépasse.