Le téléphone de Kent Hughes a sonné. À l’autre bout du fil, les Bruins de Boston. Et ils ne tournaient pas autour du pot :
« On veut Kirby Dach. »
Ce que les Bruins ont mis sur la table? Pavel Zacha.
Un centre de 28 ans, 6 pieds 4, 215 livres, capable d’amasser entre 45 et 60 points par année, fiable dans les trois zones, et sous contrat pour encore deux saisons à un cap hit raisonnable de 4,75 M$.
Le genre de joueur qui stabilise un alignement. Le genre de joueur que le Canadien cherche depuis trop longtemps derrière Nick Suzuki.
Et pourtant, Hughes a refusé. Il n’a pas voulu lancer la serviette sur Kirby Dach. Pas encore. Et surtout pas… à Boston.
Pourquoi refuser une offre aussi logique?
Parce que Dach a été un investissement lourd. Parce que le Canadien a sacrifié Alexander Romanov et indirectement Frank Nazar pour mettre la main sur lui.
Parce que Martin St-Louis y croit encore. Parce qu’il n’a que 24 ans. Parce que ses mains de velours font encore rêver.
Mais c’est une décision hautement émotive. Car sur le plan rationnel, il n’y a aucun débat : Pavel Zacha est un joueur plus utile que Kirby Dach aujourd’hui.
Et cette transaction refusée a lancé une onde de choc.
La fin d’Arber Xhekaj?
Selon Denis Gauthier, l’un des analystes les mieux branchés à RDS, si le Canadien veut bonifier une éventuelle offre à Boston, c’est Xhekaj qui partira.
« Il a encore une certaine valeur à travers la ligue. Pas assez pour un échange un contre un contre un défenseur top-4 ou un 2e centre, mais assez pour être la pièce déclencheuse dans une transaction plus grosse. Il a une aura. »
Un message clair, sec, brutal. Selon RDS, Montréal ne protégera pas Xhekaj à tout prix. Il est devenu une monnaie d’échange. Et Boston, qui veut ramener une mentalité “Big Bad Bruins”, ne dirait pas non à une telle acquisition.
Le contexte ne ment pas : Dach n’a plus de marge d’erreur.
Deux saisons quasi perdues. Une reconstruction physique. Un moral instable. Dach traîne une réputation de joueur à relancer.
Et ce n’est pas un hasard si le CH a tenté de l’échanger à Anaheim dans un package pour Mason McTavish, ou encore à St-Louis pour Jordan Kyrou, ou même à Pittsburgh si jamais Sidney Crosby levait sa clause après les Olympiques.
Le plan du CH est clair : ne pas se retrouver les mains vides si Dach s’effondre encore.
Des médias aveuglés par l’optimisme?
Pendant ce temps, tous les médias traditionnels vantent la forme de Kirby Dach. On parle d’un gars « affûté », « prêt », « motivé ». Mais ceux qui l’ont vu s’entraîner en privé sont moins optimistes.
« Il va avoir une fraction de seconde de retard sur tout, c’est inévitable. Il a manqué trop d’action. Il n’a pas joué les séries. Il s’est encore blessé », souffle un recruteur de la LNH.
Et le plus inquiétant? Il ne semble toujours pas à 100 % mentalement. La peur de se re-blesser plane. Et Martin St-Louis, qui n’a pas hésité à l’utiliser à l’aile l’an passé, doute encore de sa capacité à porter l’uniforme d’un vrai centre #2.
Et si Zacha était la solution idéale pour Ivan Demidov?
Parlons-en, de Demidov. L’ailier étoile russe refuse catégoriquement de jouer au centre. Il ne veut rien savoir des mises au jeu. Et le CH lui avait même demandé de s’entraîner avec Marc Bureau, ce qu’il a refusé, contrairement à Zachary Bolduc.
Les médias russes l’avaient pourtant prévenu : Demidov n’est pas un centre, il est un artiste. On le compare à Kirill Kaprizov, un joueur de finesse, qu’on doit laisser libre en zone offensive et ne pas encombrer de responsabilités défensives.
D’ailleurs, il avait l’air complètement perdu dans sa zone contre Washington, durant son passage en séries. Un talent pur, oui. Mais pas un centre. Pas un leader défensif.
Résultat? Il faut lui trouver un vrai pivot stable.
Et là, Pavel Zacha devient le fit parfait.
Boston a un plan. Et il commence par Kirby Dach.
Pourquoi Zacha est-il disponible? Parce que Boston veut tourner la page. Le noyau est démantelé. Marchand, Coyle, Carlo, tous partis. Le nouveau visage des Bruins, ce sont Mittelstadt et Lindholm. Zacha est de trop.
Et dans leur stratégie, Kirby Dach est un pari logique.
Il est jeune. Gros. Talentueux. Parfait pour relancer une équipe sans pression médiatique. À Boston, il pourrait fleurir.
Mais à Montréal, on ne veut pas le voir exploser ailleurs. Encore moins à Boston. L’ennemi juré. Le club qui a torturé les partisans pendant des décennies.
Et Arber Xhekaj dans tout ça?
Il est devenu celui qu'on va sacrifier selon Boston.
Privé de son rôle de policier. Mis de côté. Xhekaj ne fait plus partie des plans selon Gauthier. David Reinbacher, Jayden Struble, Adam Engström, tous ont dépassé le Shérif dans la hiérarchie selon Gauthier.
Et la valeur de Xhekaj commence à chuter. Alors s’il faut l’inclure pour obtenir Zacha? C’est le prix à payer.
Et Denis Gauthier est cinglant :
« C’est lui qui va partir. Pas les autres. Il a encore une valeur. Et c’est ce genre de joueur qui débloque une transaction. »
Un échange historique?
Rappelons que le dernier échange entre Boston et Montréal remonte à 2001. C’était Eric Weinrich contre Patrick Traverse. Une transaction aussi oubliable que dénuée d’impact.
Mais cette fois, ce serait un coup de tonnerre.
Un centre part. Un autre arrive. Un jeune shérif quitte. Et les deux équipes redéfinissent leur identité.
Mais soyons clairs : peu importe ce que dit Denis Gauthier, il est absolument impensable qu’Arber Xhekaj prenne le chemin de Boston.
Le Shérif est, à l’heure actuelle, le joueur le plus populaire du Canadien, toutes positions confondues. Il incarne l’identité montréalaise, l’attachement populaire, la robustesse adorée au Centre Bell.
Envoyer Xhekaj à Boston, c’est envoyer le cœur du vestiaire chez l’ennemi juré. Ce serait un suicide médiatique. Une trahison identitaire.
Il y a des lignes qu’un DG ne peut pas franchir sans tout faire exploser. Même dans un deal alléchant, Kent Hughes sait que Boston est une zone interdite pour un joueur populaire comme Xhekaj.
La ligue est peut-être un « business », mais le Canadien, c’est une religion. Et les fidèles ne pardonneraient pas un tel affront.
De toute façon, c'est Kirby Dach que les Bruins veulent... et Kent Hughes ne veut rien savoir...
Bref, si Kirby Dach échoue encore, c’est toute la structure du CH qui va s'effondrer.
Et Pavel Zacha pourrait être cette bouée de sauvetage : fiable, imposant, complémentaire à Demidov, prêt à livrer la marchandise dès octobre.
Kent Hughes doit maintenant trancher : jouer la carte de la fidélité, ou tirer la ligne et combler un besoin urgent.
Car si rien ne bouge… et que Dach retombe… le Canadien pourrait payer cher pour sa patience.
Et si jamais la transaction a lieu? Ce serait l’un des échanges les plus significatifs entre Boston et Montréal en 25 ans.
À suivre… et de très près.