Transaction Minnesota-Caroline: Kirill Kaprizov met le feu

Transaction Minnesota-Caroline: Kirill Kaprizov met le feu

Par David Garel le 2025-09-16

C’est la saga qui fait trembler la LNH en ce moment. Une rumeur qui enfle, s’accélère, puis devient une évidence : le Wild du Minnesota est au bord de la rupture avec Kirill Kaprizov.

 Et pendant que le DG Bill Guerin s’enfonce dans un silence de plus en plus gênant, les Hurricanes de la Caroline se préparent à bondir.

Guérin répète qu'il ne négocie avec aucune équipe et il refuse les appels, mais la réalité est que les rumeurs enflent entre la Caroline et le Minnesota.

Et le joueur que veut le Wild veut en retour… ne veut rien savoir.

Tout commence avec une gifle monumentale. Kirill Kaprizov a refusé une offre de prolongation de huit ans et 128 millions de dollars, soit 16 M$ par saison, le plus gros contrat proposé dans l’histoire de la LNH.

Un refus qui a mis le feu aux poudres dans le vestiaire du Wild, au moment même où la nouvelle a fuité dans les médias.

Selon Elliotte Friedman, Kaprizov était sur la glace avec ses coéquipiers quand la bombe a été larguée. De retour au vestiaire, tout le monde regardait ses téléphones. La nouvelle s’affichait partout : Kaprizov a dit non à 128 millions. L’ailier russe a mal réagi. Très mal. Embarras. Colère. Soupçons de trahison.

Et voilà que la relation déjà fragile entre la vedette et l’organisation est devenue un champ de ruines.

Pendant que le Wild tente tant bien que mal de reprendre le contrôle du récit, une équipe travaille en silence : les Hurricanes de la Caroline. 

Selon Michael Russo, journaliste extrêmement bien branché au Minnesota, la Caroline serait en contact indirect avec le Wild pour préparer un échange. Le nom ciblé par le Wild? Sebastian Aho.

Logique. Aho est un centre d’élite, un véritable pilier. Il est payé 9,75 millions $ par année jusqu’en 2032, et pourrait devenir la nouvelle pierre angulaire du Wild si Kaprizov devait quitter.

 Il est dans son prime à 28 ans, il a prouvé qu’il peut dominer en séries, il représente un retour crédible pour un joueur comme Kaprizov.

Mais il y a un obstacle de taille : Aho détient une clause de non-mouvement complète. Et selon plusieurs sources, il n’a aucune intention de la lever pour aller jouer au Minnesota.

Pourquoi? Pour toutes les raisons que Kaprizov veut partir : une organisation qui stagne, peu de vision offensive, et un avenir incertain.

Alors que le Wild rêve d’Aho, c’est un autre joueur qui fait jaser dans les discussions : Andrei Svechnikov. L’ailier russe, compatriote de Kaprizov, gagne 7,75 millions $ par saison jusqu’en 2029 et détient une clause de non-échange modifiée : il doit fournir une liste de 10 équipes où il accepte d'être échangé.

Le Wild du Minnesota pourrait faire partie de cette liste.

Pourquoi? Parce que Svechnikov, selon plusieurs sources, avait manifesté le désir de jouer avec Kaprizov. Il aurait donc ajouté le Wild en pensant rejoindre son ami… pas en étant échangé contre lui.

Imaginez l’absurde : Svechnikov, croyant s’approcher de Kaprizov, se retrouverait à le remplacer dans un marché froid, sans garantie de succès, loin des ambitions de Coupe Stanley. Ce serait cruel. Et peut-être suffisant pour qu’il revoie sa liste, si le scénario devenait sérieux.

Le problème est qu'il devait remettre sa liste le 1er juillet. Trop peu, trop tard.

Officiellement, le DG du Wild, Bill Guerin, ne retourne pas les appels. Pierre LeBrun l’a confirmé : le message envoyé aux autres clubs est clair: “on veut encore signer Kaprizov.”

Mais personne n’y croit. Parce que les gestes parlent plus fort que les mots.

Une offre de 128 M$ refusée.

Une clause de non-mouvement activée.

Une liste de clubs potentiels exigée par l’agent de Kaprizov.

Et une équipe, la Caroline, qui pousse plus fort que toutes les autres.

C’est un poker dans lequel Guerin est déjà à court de jetons. Et le temps joue contre lui.

La Caroline est une organisation moderne, structurée, ambitieuse. Mais dans ce dossier, elle ne contrôle rien. Elle ne peut forcer Aho à lever sa clause. Elle ne peut forcer Svechnikov à accepter un échange. Et surtout, elle ne peut pas garantir à Kaprizov qu’il prolongera son contrat s’il est acquis.

S’il échoue à convaincre Aho de rejoindre le Wild, Guerin sera coincé. Incapable de conclure avec la Caroline. Et confronté à une vedette en furie, dont la valeur diminue chaque jour.

Le public se retourne. Kaprizov est insulté d’avoir été exposé. Les fans sont divisés. Et la pression monte.

Certains analystes commencent même à croire que la fuite du refus de contrat a été orchestrée… pour forcer un échange.

Le Wild est en train de tout perdre. Sa vedette. Sa crédibilité. Son autorité. Il voulait jouer dur. Il a poussé trop loin. Et maintenant, la Caroline dicte les conditions.

Mais ce n’est pas une victoire pour autant.

Parce que si Aho refuse. Si Svechnikov hésite. Si Kaprizov décide qu’il n’a plus envie de prolonger, peu importe la destination… le Wild devra prendre une décision encore plus douloureuse : le perdre à rabais, ou le voir partir pour rien en 2026.

C’est peut-être juste une question de patience.

 Pierre LeBrun maintient que le Wild n’a pas abandonné. Selon lui, l’offre de 128 millions de dollars sur huit ans est toujours sur la table, et surtout : le Wild ne prend aucun appel d’autres équipes. Leur priorité unique reste de re-signer Kirill Kaprizov.

 LeBrun insiste : les dirigeants du Wild croient encore que le joueur veut rester. Ils ne voient pas son refus comme un « get me out of here » brutal, mais plutôt comme une manœuvre contractuelle orchestrée par son agent, dans l’espoir d’obtenir encore plus.

Jusqu’à preuve du contraire, Kaprizov n’a rien dit publiquement, et il s’adressera aux médias pour la première fois ce jeudi, à l’ouverture du camp, en même temps que Bill Guerin.

À moins d’un revirement spectaculaire ou d’un mot fort de Kaprizov lui-même, le Wild continue de croire qu’il a une chance.

Mais la vérité, c’est que le feu est pris. Et plus personne ne contrôle l’incendie.