Jacob Fowler n’a que 20 ans, mais il donne déjà des cauchemars aux directeurs généraux de la Ligue nationale.
Le jeune cerbère du Rocket de Laval est en train de montrer à toute l’Amérique du Nord qu’il n’a plus sa place dans la Ligue américaine.
C’est un gardien d’élite en devenir, calme comme un moine bouddhiste, positionnement chirurgical, réflexes de félin, et surtout, des statistiques qui donnent le vertige.
En séries éliminatoires dans la LAH, Fowler a joué trois matchs.
Trois victoires. Trois buts alloués. Un pourcentage d’efficacité de .953.
Une moyenne d’un but alloué par match.
En langage de gardien, ça veut dire que tu goales ta vie. Il a volé deux matchs à Cleveland avec un blanchissage et une performance de 23 arrêts sur 25 tirs.
Et pendant ce temps-là, dans le camp d’en face? C
ayden Primeau, qui a pourtant gagné le premier match contre Rochester, a été cloué au banc pour le deuxième. Pourquoi? Parce que Pascal Vincent sait ce qu’il fait. Il voit ce que tout le monde voit : Jacob Fowler est l’avenir.
Mais parlons d’Edmonton.
Sérieusement, qu’est-ce qu’ils attendent? Chaque année, les Oilers se présentent en séries avec la meilleure attaque de la ligue… et un gardien digne de la ECHL.
Stuart Skinner est un gardien numéro trois dans une équipe normale. Calvin Pickard n’est qu’un bouche-trou. Et pendant ce temps, Connor McDavid et Leon Draisaitl se tuent à la tâche pour voir leurs efforts ruiner par un puck faible entre les jambières.
Edmonton vit dans une fenêtre. Une vraie. Une fenêtre de deux ans maximum.
C’est maintenant ou jamais. Et pourtant, personne n’a encore fait le move pour solidifier les buts.
Tu veux gagner une Coupe Stanley? Il te faut un gardien. Tu veux traverser Dallas? Il te faut un gardien. Tu veux battre Vegas? Il te faut un gardien. Mais Edmonton a préféré miser sur la foi et la prière plutôt que sur un vrai numéro un.
Résultat? Chaque printemps, c’est le même film. Le même cauchemar.
Et là, pendant que Fowler bloque tout à Laval, on se dit : c’est lui que ça prend à Edmonton?
Non. C’est Montembeault.
Le vétéran québécois, pas spectaculaire, mais fiable. Le gars qui ne te coûte jamais un match.
Le gars qui ne panique pas. Le gars que tu veux dans ton filet quand la patinoire commence à brûler.
Le gars qui, comme Price à l’époque, respire la constance et la maturité.
Mais voilà le problème : à Montréal, on est pris avec un ménage à trois. Dobes, Montembeault, Fowler.
Trois bons gardiens. Trois contrats différents.
Et un règlement stupide : si tu veux envoyer un gardien dans la Ligue américaine, il doit passer au ballottage… sauf s’il a un contrat à deux volets et moins de 60 matchs de LNH.
Résultat : impossible de jongler intelligemment. Impossible de faire jouer tout le monde. Et c’est là que la convention collective doit évoluer.
Imaginez un monde où une équipe peut faire tourner ses deuxièmes gardiens entre la LNH et la LAH sans passer par le ballottage.
Le rêve. Les jeunes resteraient en game shape. Le vétéran se reposerait.
Et les entraîneurs pourraient composer avec des gardiens affamés, pas rouillés. Une rotation intelligente. Une gestion humaine et sportive à la fois. Un système de trois gardiens où tu alternes intelligemment.
Parce qu’un gardien, ça doit goaler. Les pratiques ne remplacent pas la vraie game.
Être assis sur le banc deux semaines d’affilée? C’est une recette pour l’échec.
Et ça, Cayden Primeau l’a appris à ses dépens en début de saison.
Un match par semaine, c’est pas assez. Il était rouillé. Pendant ce temps, Jakob Dobes brulait la LAH.
Ce n’est pas pour rien qu’on soulève cette idée de rotation active entre la LNH et la LAH pour les gardiens numéro deux.
Il suffit de regarder ce qui s’est passé cette saison avec Cayden Primeau et Jakub Dobeš.
Primeau, coincé au poste de substitut à Montréal, voyait très peu d’action, parfois un seul départ par semaine.
Résultat : ses chiffres étaient catastrophiques en début de saison, visiblement rouillé par le manque de rythme.
Pendant ce temps, à Laval, Dobeš enchaînait les départs et connaissait ses meilleurs moments.
Quand le Rocket a dû faire appel à lui, il était prêt. Parce qu’un gardien, pour performer, a besoin de jouer.
Et jouer, ce n’est pas patiner dans des entraînements matinaux — c’est disputer des matchs avec de la pression, du trafic devant le filet et des tirs de la ligne bleue.
Voilà pourquoi l’alternance entre la LNH et la LAH pour les backups devrait être non seulement autorisée, mais encouragée.
Donc, que fera Kent Hughes? Il devra faire un choix.
Primeau ou Montembeault devront partir.
Parce que Fowler est là pour rester. Il est trop bon. Il est trop prêt. Il a trop faim. Et ce serait criminel de le renvoyer à Laval une autre saison.
Et là, on arrive au nœud du casse-tête : qui tu gardes entre Cayden Primeau et Jakub Dobeš?
Parce que les deux deviennent agents libres avec restriction cet été.
Le hic, c’est que Dobeš a clairement devancé Primeau dans la hiérarchie.
Il a prouvé cette saison qu’il peut goaler dans la LNH avec des performances solides quand on l’a lancé dans la gueule du loup.
Ce n’est pas parfait, mais il a montré plus de sang-froid, plus de constance que Primeau.
Et pendant ce temps-là, t’as Primeau qui joue au yo-yo entre le banc du CH et des départs mal synchronisés, avec un contrat que tu dois renégocier… mais pourquoi, exactement?
Dans le fond, t’as déjà ton numéro un : Samuel Montembeault. T’as ton futur numéro un : Jacob Fowler. Et t’as Dobeš, qui est prêt à tenir le fort si Monty tombe. Ça en fait quatre, quatre gardiens pour deux postes, et deux contrats à re-signer.
Bonne chance, Kent Hughes. T’as pas fini de jongler.
Et si jamais Edmonton appelle?
Si les Oilers veulent enfin régler leur problème de gardien, c’est Montembeault qu’il leur faut.
À 28 ans, c’est exactement le genre de gardien qui peut t’aider à gagner maintenant.
Il entre dans son prime, il garde son calme dans les moments clés, pis surtout : il ne coûte que 3.15 millions par année jusqu’en 2027.
Pour un club comme les Oilers, qui ont une fenêtre de deux ans avec McDavid et Draisaitl avant que tout explose, ce contrat-là est un vol.
Et pour Kent Hughes, c’est une opportunité en or d’aller chercher un retour significatif avant qu’il devienne agent libre dans deux ans.
Montembeault, c’est la stabilité que les Oilers n’ont jamais eue devant le filet depuis des lunes.
Hughes pourrait exiger un bon prix.
Et le Canadien en sortirait gagnant.
Parce que Jacob Fowler, c’est l’avenir. Et l’avenir, c’est maintenant.
AMEN