Transaction d'un centre: Martin St-Louis dévoile son plan

Transaction d'un centre: Martin St-Louis dévoile son plan

Par David Garel le 2025-09-16

Martin St‑Louis a refusé de dévoiler ses cartes, contrairement à Patrick Roy qui a surpris tout le monde avec ses alignements en plein tournoi de golf.

Saint‑Louis n’a pas confirmé ses trios ou son alignement complet, mais il a donné un indice lourd, net, presque un ultimatum à Kirby Dach :

« J’ai déjà une idée claire, ça va être comme ça, tant que ça marche ». Et ça, ça change la donne pour des gars comme Oliver Kapanen ou Owen Beck.

Lors d’une entrevue avec Marc Denis (RDS), St‑Louis a dit ceci :

« Nous avons une opportunité d’évaluer pendant le camp et tout, mais c’est sûr j’aimerais partir avec quelque chose que je pense que ça va être comme ça, jusqu’à ce que ça ne marche pas. C’est sûr qu’on va essayer de mettre là quelqu’un de constant le plus rapidement possible et de lui donner un “runway” (chemin). »  

Il donne le poste de centre du deuxième trio à Kirby Dach... à condition qu’il livre la marchandise. C’est un contrat moral : le job est à toi, jusqu’à ce que tu l’échappes.

Et dans un contexte où Laine et Demidov forment ses deux ailiers, c’est une opportunité en or. Ce n’est plus un test, c’est une vraie responsabilité, avec une vraie pression. Et si ça ne marche pas, Martin St-Louis n’attendra pas Noël pour briser le trio.

Avec ce contexte, Kapanen ou Owen Beck se retrouvent dans une position difficile.

Joe Veleno a signé un contrat d’une saison, à un volet. Cela veut dire qu’il aura un rôle NHL, qu’il aura sa vraie chance au centre du 3e ou 4e trio.

Jake Evans a sa place assurée au centre du 3e ou 4e trio. 

Maintenant, on comprend pourquoi Beck et Kapanen sont proposés dans divers scénarios de transaction, que ce soit à Boston (Zacha), Pittsburgh (Crosby), ou ailleurs.

Kapanen a été projeté dans des alignements potentiels sur le 2e, 3e ou 4e trio, comme il a été proposé aux Bruins avec Jayden Struble et Joshua Roy pour Paval Zacha.

Beck, lui, a été proposé aux Islanders, qui ont préféré Emil Heineman dans la transaction pour Noah Dobson. Il est jeune, utile en profondeur, mais pas encore “confirmé” pour un rôle régulier.

Et surtout, il est devenu un actif indésirable, autant sur le marché des transactions... que dans son propre vestiaire.

Le fait que St‑Louis dise avoir “quelqu’un de constant” en tête avant le camp signifie que ceux qui ne montrent pas de constance vont être laissés pour compte. Kapanen et Beck devront livrer un camp extrêmement fort pour rester dans les plans.

Contrairement à Patrick Roy (et à ce que beaucoup attendaient), Saint‑Louis ne dévoile pas ses trios, ne confirme pas publiquement que “X sera au trio 2” ou “Y sera sur l’avantage numérique”. Il évite de s’engager avec des noms précis, mais ses indices le trahissent :

Il veut un “runway” : une période où le joueur est mis en confiance, mais cette période ne sera pas infinie.

Il parle de constance comme critère déterminant.

Celui qui ne prouve pas sa constance va être remplacé. Ce scénario met tous les joueurs dans une sorte de “tribunal silencieux” : chaque entraînement compte, chaque séquence, chaque trio formé.

D’autres éléments renforcent que l’alignement offensif est déjà en cours de figement :

On a vu Kirby Dach s’entraîner avec Demidov et Laine à la fin de l’été. Cela suggère que Dach est fortement considéré comme centre offensif dans un trio de haut calibre.

Zachary Bolduc, acquis comme attaquant offensif et possiblement un centre surprise, fera pression sur Dach.

Les joueurs comme Anderson, Evans, Gallagher restent utiles pour la profondeur et bouchent des trous.

Des trous que ne peuvent remplir les Beck, Roy et compagnie. Voilà pourquoi les rumeurs de transaction explosent autour de ces joueurs.

Ce refus de dévoiler l’alignement, tout en donnant des indices fermes, c’est typique de la manière dont St‑Louis veut garder une main ferme sur son vestiaire. Ce n’est pas un jeu de bluff : il a un plan, et il est prêt à le mettre en action.

Ceux dont le nom circule pour des transactions (Kapanen, Beck, Roy) ne sont pas juste dans des rumeurs de fans. Ils sont dans la ligne de mire de la direction.

Et le plus en danger... est assurément Owen Beck. Après tout, le CH a tout fait pour s'en débarrasser cet été. Même Mathieu Darche n'en a pas voulu.

« C’est dur à dire, mais Owen Beck va  peut-être jouer leur dernier camp à Montréal. Il ne déçoit pas, mais il n’excite pas non plus. Et dans un vestiaire comme celui-là, ça ne suffit plus. »

Cette phrase, que plusieurs ont chuchoté à Brossard sans oser la dire trop fort, résume parfaitement l’inquiétude croissante autour du jeune centre de 21 ans.

À mesure que le Canadien monte en puissance et aligne les espoirs explosifs, certains profils plus sobres comme celui de Beck commencent à s’effacer.

Et pourtant, Owen Beck n’a rien fait de mal. Il continue d’être sérieux, discipliné, appliqué. Il est même bon. Mais dans un alignement en mutation rapide, “bon” n’est plus assez.

Est-ce que Beck pourrait percer dans la LNH? Bien sûr. Il a tout ce qu’il faut pour jouer sur une quatrième ligne dans une organisation moins congestionnée. 

Mais à Montréal, la porte se referme. 

Le plus troublant dans tout ça, c’est qu’on sent que le verdict est déjà tombé. Personne ne parle de Beck. Personne ne le met en valeur. Il ne fait pas partie des alignements projetés, des spéculations de trio, ou même des discussions de Laval.

À Montréal, quand la lumière s’éteint sur toi… c’est rarement temporaire.