Il entame la deuxième année de son contrat. Trois saisons, 9,45 millions de dollars. Un salaire annuel de 3,15 M$, sans clause de non-échange, sans protection, sans filet.
Samuel Montembeault est à la croisée des chemins… et il sait très bien que la fin approche. Ce n’est pas une question de performance. Ce n’est pas une question de loyauté.
C’est une question de planification froide et stratégique. Le Canadien de Montréal regarde devant. Et devant, ce n’est pas Samuel Montembeault.
Jacob Fowler est le gardien d’avenir de l’organisation. Tout le monde le sait. Jeff Gorton le dit. Même les partisans ne se posent plus la question.
Ce n’est pas “si”, c’est “quand”. Quand Fowler prendra-t-il le relais? Quand sera-t-il officiellement intronisé comme le prochain numéro un du Tricolore?
Et pendant ce temps, Montembeault patiente. Il joue. Il s’entraîne. Il fait ce qu’on attend de lui. Mais il sait qu’il n’y aura pas de prolongation.
Il sait que Kent Hughes ne le perdra pas gratuitement à l’été 2027. Et il sait que chaque arrêt effectué cette saison est peut-être un pas de plus vers… Edmonton, ou ailleurs.
Il faut le répéter clairement : Samuel Montembeault est actuellement sous contrat à un salaire bien en-dessous de sa valeur réelle sur le marché.
Trois saisons à 3,15 M$ l’an, c’est une aubaine dans la LNH. À 28 ans, après une saison de 31 victoires, une moyenne de buts alloués de 2,82 et un taux d’efficacité de .902 dans l’un des marchés les plus exigeants de la ligue, il a prouvé qu’il était un gardien numéro un capable de tenir un fort.
Mais au lieu d’investir sur lui à long terme, le CH a choisi d’empiler les options. Kaapo Kähkönen a été signé comme filet de sécurité à 1,1 M$ pour un an.
Jakub Dobes a reçu un contrat à un volet, deux ans à 965 000 $ par année. Et Jacob Fowler, le véritable projet de concession, a officiellement entamé sa carrière professionnelle.
La lecture est simple : le Canadien veut se donner de la profondeur pour encaisser le départ à venir de Montembeault. On prépare la suite, sans le dire ouvertement. Et le principal intéressé n’est pas naïf.
Dans son entrevue à RG Média, Jeff Gorton a dit tout ce qu’il avait à dire. Il respecte Montembeault. Il l’aime bien. Il trouve qu’il a bien performé, surtout après la pause des Quatre Nations, quand chaque match était un match de séries.
Il a vanté sa constance, sa résilience, sa capacité à élever son jeu dans les moments critiques. Mais il a aussi parlé de Dobes. Et surtout de Fowler.
« Sam s’est établi comme un très bon gardien dans la LNH, mais si un jeune montre qu’il est prêt, nous allons toujours trouver le moyen de lui faire de la place. »
Le message est brutal dans sa simplicité. Tu peux être bon, Sam. Tu peux être solide. Tu peux même nous sauver la saison. Mais si Fowler est prêt, tu dégages.
Jacob Fowler a tout ce que le CH recherche. Confiance. Technique. Maturité. Et il n’a que 20 ans. En trois matchs de saison régulière et plusieurs départs en séries avec le Rocket, il a conquis tout le monde.
Il a même volé la série contre Cleveland en demi-finale de conférence. Gorton a souligné son calme, sa présence, son “swagger”. Il n’est pas intimidé par la scène. Il veut gagner. Il veut grimper vite.
Et le plan, désormais, est de lui faire goûter à la LNH dès cette année.
Le journaliste Marco D’Amico a été clair sur TSN690 :
« Je ne serais pas surpris que Jacob Fowler joue des matchs à Montréal cette saison. » Pas juste en cas de blessure. Pas juste pour une urgence. Mais pour lui donner une première expérience à la fin de la saison si le CH est éliminé… ou qualifié.
On ne parle plus de Laval. On ne parle plus de développement. On parle d’exposition. On parle de transition.
Montembeault n’a que 28 ans, mais au rythme où vont les choses, il ne sera pas le gardien du CH à l’ouverture de la saison 2026-2027.
C’est un fait. Il n’y aura pas de prolongation de contrat. Son entourage le sait. Le Canadien le sait. Et surtout, Kent Hughes ne le perdra pas pour rien.
Cela signifie que deux scénarios sont sur la table :
Une transaction à la date limite en mars 2027 si le CH est hors du portrait des séries;
Une transaction estivale en 2026 : un échange contre des actifs avant la dernière saison de contrat.
Tout dépendra de la valeur perçue de Montembeault… et de la patience des Oilers.
Les Oilers sont en détresse. Après une autre défaite crève-cœur en finale de la Coupe Stanley, l’état-major de Connor McDavid est en crise. Stuart Skinner a affiché un pourcentage d’arrêt de .899. Calvin Pickard, .886. Aucun n’a su livrer la marchandise.
Stan Bowman le sait. Il a tenté Jeremy Swayman. Refus catégorique de Boston.
Il a regardé du côté de Juuse Saros. Nashville ne veut rien savoir.
Et voilà que le nom de Montembeault circule de plus en plus.
Il est Québécois. Il est calme. Il a une fiche de 31 victoires dans un marché de feu. Et surtout, il ne coûte que 3,15 M$.
Les Oilers, qui n’ont pas de réels espoirs de premier plan, sont dos au mur.
Et pendant qu’Edmonton s’enlise dans l’urgence, un autre club garde un œil attentif sur la situation à Montréal : les Flyers de Philadelphie.
Contrairement aux Oilers, les Flyers disposent d’un véritable coffre au trésor. Plusieurs espoirs de qualité, une abondance de choix de repêchage, et surtout, une volonté affirmée de terminer leur reconstruction bientôt.
L’organisation ne ferme pas la porte à l’idée d’ajouter un gardien établi comme Samuel Montembeault pour stabiliser sa reconstruction.
Et aux yeux de Kent Hughes, c’est exactement le type de partenaire qui peut transformer une transaction en chef-d’œuvre.
Car si les Oilers sont désespérés mais à sec, les Flyers sont stratégiques et bien équipés. Voilà pourquoi Montréal pourrait en profiter pour transiger avec Philadelphie.
Peu importe la destination, Kent Hughes doit en profiter le jour où il échangera Montembeault. Il doit faire payer le juste prix.
Sinon? Il raccroche. Parce que cette fois, c’est le CH qui est en position de force.
Et Dobes?
Pendant que Fowler monte, que Montembeault est sur le départ, que Kähkönen est un bouche-trou, Jakub Dobes devient… un pion oublié.
Le problème? Dobes ne semble pas faire partie du plan à long terme. Il a pourtant signé un contrat à un volet, preuve que l’organisation craint de le perdre au ballottage. Mais dans les faits, il ne joue pas. Il attend.
Les médias n’en parlent plus. Les dirigeants ne le mentionnent presque jamais. Le clan Dobes le sent. Et ce n’est pas un hasard si certaines rumeurs affirment que l’entourage du gardien commence à remettre en question son avenir dans l’organisation.
Il ne sera jamais numéro un. Ce rôle appartient à Fowler. Et tant que Montembeault est encore là, il n’a même pas l’assurance d’un poste permanent dans la LNH.
Alors il reste quoi? Attendre. Espérer. Ou demander un échange.
Une chose est sûre : Kent Hughes ne laissera pas partir Samuel Montembeault gratuitement. Il l’a déjà prouvé.
En décembre 2023, plusieurs équipes (les Oilers, les Flyers, les Coyotes) ont cogné à sa porte. Elles voulaient Montembeault. Il était sur une lancée. Le CH aurait pu encaisser un actif. Mais non. Hughes a préféré prolonger Montembeault à bas prix pour trois ans.
C’était une décision logique à court terme. Une façon de stabiliser la position pendant que Fowler se développait.
Mais aujourd’hui, ce même contrat devient une monnaie d’échange irrésistible.
Et Hughes ne le laissera pas partir pour un choix de troisième ronde.
Il attendra. Il écoutera. Et il exigera le gros prix.
Parce qu’il sait qu’il ne prolongera pas Montembeault. Et il sait que sa valeur est à son sommet.
Ce n’est pas une question d’émotion. C’est une question de gestion.
Le Canadien a Jacob Fowler.
Le Canadien ne prolongera pas Montembeault.
Et pourtant… il joue. Il gagne. Il livre.
Mais ça ne suffira pas.
Son sort est déjà scellé.
La seule question qui reste : à quel moment Hughes appuiera-t-il sur la détente?
La saison 2025-2026 sera peut-être la dernière de Samuel Montembeault à Montréal. Ce sera sa dernière chance de hausser sa valeur. De convaincre une équipe comme Edmonton qu’il peut voler des matchs au printemps. De se rendre indispensable à l’heure où les gardiens se font rares.
Mais il ne faut pas se faire d’illusions : son avenir est ailleurs.
Jacob Fowler s’en vient.
Et au sein de l’organisation, tout est déjà en marche pour l’installation du jeune prodige.
Montembeault n’est pas un problème.
Mais il est une solution pour les autres.
Et c’est justement pourquoi son départ est inévitable.