Patrik Laine est de trop. Il le sait. Le Canadien le sait. Le marché le sait.
Et maintenant, même les partisans en parlent comme un secret de polichinelle. L’attaquant finlandais, payé 8,7 millions de dollars cette saison, est devenu le principal obstacle au plan de relance du Canadien de Montréal.
À l’interne, Kent Hughes et Jeff Gorton tentent par tous les moyens de s’en départir. Ce n’est pas une rumeur. Ce n’est pas une supposition. C’est la priorité du calendrier du Canadien à l’aube du camp d’entraînement.
Le cas Laine, c’est un boulet salarial, une anomalie dans l’alignement, et un boulet total avec la culture que Martin St-Louis tente d’implanter.
Et même si Laine tente actuellement de sauver les apparences avec une présence bien visible à Brossard, tout le monde sait qu’il ne fait plus partie des plans.
Commençons par les faits sans oitié. Le Canadien dépasse présentement le plafond salarial. Le contrat de Carey Price (10,5 M$) est toujours dans les livres, même si tout le monde s’attend à le voir transféré à une équipe comme San Jose ou Chicago en septembre pour libérer de la marge grâce à la liste des blessés à long terme.. Mais cette transaction n’est toujours pas faite.
Dans ce contexte, le contrat de Patrik Laine devient doublement problématique. Car lui, contrairement à Price, prend un poste actif dans l’alignement et surtout, ne le mérite plus.
Eric Engels, au Sick Podcast de Tony Marinaro, a été cinglanti :
« Le CH a encore des problèmes de masse salariale. On verra ce qui arrive avec Patrik Laine. »
Ce n’était pas le sujet principal. C’était une réflexion presque banale. Mais venant d’un gars bien branché comme Engels, c’est tout sauf anodin.
Il sait que Laine est sur le marché. Il sait que Kent Hughes est en mode panique douce. Et il sait que garder ce contrat dans l’alignement en octobre serait une erreur monumentale.
Laine, dans sa forme actuelle, n’a plus sa place sur le deuxième trio. Ce poste, il l’a perdu sans même livrer bataille. Zachary Bolduc l’a supplanté. Bolduc a un tir aussi foudroyant que le sien, une implication défensive supérieure, une éthique irréprochable, et surtout : il est dans la fleur de l’âge.
Selon Pierre Dorion, son tir est « dans le top 10 % de la LNH ». À sa première saison complète dans la grande ligue, il a inscrit 19 buts sans temps de jeu significatif en avantage numérique.
Depuis son arrivée à Montréal, il s’entraîne tous les jours avec Marc Bureau. Il fait tout ce que Laine ne fait pas.
Alors que Laine est vu sur des yachts avec Barkov à Miami, Bolduc transpire chaque jour. Il veut sa place. Il l’a gagnée. Il la mérite.
La conséquence est directe : Laine est maintenant projeté sur la troisième ligne. Dans un rôle de soutien. Un rôle qu’il n’a jamais aimé. Un rôle qu’il n’a jamais su jouer. Un rôle dans lequel il est inutile.
Laine ne fait plus peur à personne.
Oui, il peut encore marquer des buts en avantage numérique. Mais même cette force unique est maintenant menacée.
L’arrivée de Bolduc combinée à la progression de Lane Hutson, de Demidov, de Caufield et de Suzuki a complètement transformé la première unité du CH. On parle maintenant d’un powerplay potentiel à 4 attaquants avec :
Hutson – Bolduc – Demidov – Caufield – Suzuki.
Ou avec deux défenseurs:
Hutson-Dobson-Demidov-Caufield-Suzuki.
Même Slafkovský pourrait sauter son tour. Laine? Il regarde tout ça… et il est déjà exclu. Il pourrait finir sur une deuxième vague sans réel impact.
Et comme le résume si bien Michel Therrien, ce n’est pas une question de talent brut. C’est une question d’attitude :
« Son comportement et son je-m'en-foutisme sont inacceptables. Je le renverrais à la maison. »
Laine a tenté de sauver la face.
Oui, le Finlandais est allé à Brossard aujourd'hui. Oui, il a pratiqué ses tirs avec Suzuki. Oui, il essaie d’envoyer un signal de présence.
Mais c’est trop peu, trop tard.
Ce n’est pas cette photo Instagram qui va effacer les mois de paresse, de désengagement, et d’isolement. Ce n’est pas une séance de "one-timers" avec Suzuki qui va réparer les dégâts laissés par son absence de leadership, son corps en déclin, sa réputation de boudeur.
Et ce n’est surtout pas suffisant pour justifier 8,7 millions de dollars sur la masse salariale d’une équipe qui rêve à Crosby, McTavish, Kyrou ou Cirelli.
Il faut aussi parler de ce que personne n’ose dire publiquement.
Laine est seul. Il n’a pas d’alliés dans la chambre. Lors de son mariage, aucun vétéran n’était présent, sauf Jakub Dobes et Ivan Demidov. Il n’a même pas envoyé un message de bienvenue à Zachary Bolduc.
Il sait que Bolduc est là pour prendre sa place. Il sait que personne ne se battra pour lui.
Il a été "benché" en séries. Ignoré dans les moments décisifs. Écarté à 6 contre 5. Il n’a même pas été utilisé à l’aile d’un trio offensif. Et personne n’a levé le petit doigt pour le défendre.
C’est un rejet silencieux. Mais total. Complètement assumé par Kent Hughes et Jeff Gorton.
Martin St-Louis tente de bâtir une culture. Une vraie. Une basée sur le travail, la responsabilisation, la solidarité.
Et dans cette culture, Patrik Laine est une fausse note. Il ne se fond pas dans le moule. Il n’a pas l’éthique attendue. Il n’a pas le niveau de cardio. Il n'a aucune masse musculaire. Il n’a pas la constance. Il n’a pas la voix dans la chambre. Il n’a que son nom.
Et à Montréal, le nom ne suffit plus.
C’est pour toutes ces raisons que le Canadien tente désespérément de l’échanger. Selon Mathias Brunet, les appels sortent. Ils sont constants. Ils sont insistants. On offre Laine à tout le monde. San Jose. Chicago. Washington. Caroline.
On est prêt à retenir du salaire. À absorber un contrat en retour. À inclure un espoir secondaire.
Tout, pour effacer ce 8,7 M$ du cap.
Pourquoi c’est urgent
Parce que tant que Laine est là, le CH est coincé.
Impossible de rêver à une grosse transaction. Impossible de libérer assez d’espace pour manœuvrer. Impossible d’intégrer un nouveau contrat lourd à court terme. Impossible d’avoir une flexibilité si Carey Price n’est pas échangé en septembre.
Et si Laine commence la saison à Montréal?
Ce sera un malaise. Un poids dans la chambre. Une source de tension.
Patrik Laine est au bout de la route à Montréal.
Il n’est plus dans le top 6.
Il n’est plus dans le powerplay principal.
Il n’est plus dans les plans du vestiaire.
Il n’est plus une valeur sur la glace.
Il n’est plus qu’un nom sur un chèque, une ligne de trop sur le "cap hit", un élément encombrant que l’on tente d’écouler discrètement.
Et maintenant, tout le monde le sait. Les journalistes. Les partisans. Les joueurs. Les agents. Les autres DG.
Kent Hughes veut le sortir de l’équation avant le camp. Parce qu’il sait ce qui s’en vient si ce n’est pas fait :
Une présence inutile. Une distraction médiatique. Un malaise permanent. Et un joueur, autrefois vedette, réduit à une ombre dans une organisation qui regarde vers l’avenir.