Casey Mittelstadt serait devenu l’énigme qui pourrait ouvrir une porte au Canadien de Montréal
Les Bruins de Boston se retrouvent dans une drôle de position. Alors qu’on s’attendait depuis des mois à ce que Pavel Zacha soit la principale pièce de leurs discussions de transaction, c’est un autre nom qui revient avec insistance : Casey Mittelstadt.
Acquis à la date limite des transactions 2025, en provenance de l’Avalanche du Colorado, Mittelstadt devait incarner une bougie d’allumage offensive pour les Bruins. Or, quelques mois plus tard, voilà que son avenir à Boston est déjà remis en question.
Une transaction qui disait tout
Rappelons les faits. Le 7 mars 2025, Boston a mis la main sur Casey Mittelstadt, l’espoir William Zellers et un choix de 2e ronde en 2025, en cédant Charlie Coyle et un choix de 5e ronde en 2026 au Colorado.
Sur papier, c’était un coup intéressant : Mittelstadt, centre gaucher de 26 ans, venait s’ajouter à un alignement vieillissant, Zellers représentait un pari sur l’avenir, et le choix de 2e ronde renforçait une banque d’espoirs en reconstruction douce.
Mais dans les coulisses, un détail a tout changé : selon plusieurs sources, l’objectif principal des Bruins n’était pas Mittelstadt. Leur véritable obsession, c’était Zellers et ce fameux choix de 2e ronde. Mittelstadt, lui, n’était qu’un “ajout” pour équilibrer la transaction.
C’est là que les doutes surgissent.
Dès son arrivée, Mittelstadt a obtenu de bonnes minutes : plus de 17 minutes par match, souvent utilisé sur le deuxième trio et même sur la première unité d’avantage numérique. Pourtant, ses résultats offensifs sont restés timides : 4 buts et 2 passes en 18 matchs avec Boston.
Sur l’ensemble de la saison 2024-2025, il n’a récolté que 15 buts et 40 points en 81 matchs, après deux campagnes plus solides de 57 et 59 points. Bref, une régression au plus mauvais moment.
Pour un joueur payé 5,7 M$ par saison jusqu’en 2027, ça fait désordre.
Les rumeurs de plus en plus insistantes
Un dirigeant de la LNH a résumé la situation ainsi :
« On entend des rumeurs sur Mittelstadt depuis la fin de la saison. Plusieurs équipes s’attendent à ce que Boston le refile ailleurs. »
Le constat est sans pitié : Mittelstadt n’a jamais été perçu comme un pilier des Bruins. Il est vu comme un actif échangeable, susceptible de rapporter un autre choix ou un espoir plus jeune si Don Sweeney juge que son adaptation est insuffisante.
Boston doit choisir son timing.
C’est là que les opinions divergent.
D’un côté, certains estiment qu’il serait insensé de l’échanger maintenant, alors que sa valeur est au plus bas. La logique voudrait que Boston lui laisse une saison complète pour rebondir et, si nécessaire, le transiger à la prochaine date limite en 2026, moment où les prix explosent.
De l’autre, il y a ceux qui pensent qu’il vaut mieux couper court. Si Mittelstadt n’entre pas dans le plan à long terme (avec Elias Lindholm déjà solidement établi au centre et James Hagens en route vers la LNH la saison prochaine), pourquoi attendre?
Et c’est ici que le Canadien de Montréal entre en scène.
On le sait : le besoin grave du CH est un deuxième centre fiable pour épauler Nick Suzuki et, surtout, pour accompagner Ivan Demidov. Kirby Dach demeure un mystère médical et psychologique, et Joe Veleno ne sera jamais un 2e centre de qualité.
Mittelstadt, malgré ses défauts, correspond parfaitement à ce trou béant : un centre gaucher de gabarit (6’1, 195 lb), capable de produire 50-60 points lorsqu’il est bien entouré.
Ce n’est pas un sauveur, mais c’est exactement le type de solution de transition dont le CH pourrait avoir besoin pour deux ans.
Ajoutons un élément fascinant : le frère cadet de Casey, Luke Mittelstadt, appartient déjà au Canadien. Défenseur gaucher de 22 ans, coup de cœur de Francis Bouillon et Rob Ramage, il va débarquer à Laval après sa carrière universitaire au Minnesota.
Réunir les deux frères à Montréal, l’un au Centre Bell, l’autre à la Place Bell, créerait une énergie rare. Casey aurait un repère familial dans un marché difficile, et Luke bénéficierait d’une proximité motivante. Un atout psychologique que peu d’équipes peuvent offrir.
Combien ça coûterait?
Et c’est là que tout se joue.
Selon plusieurs observateurs, les Bruins ne demanderaient pas la lune pour Mittelstadt. On parle d’un retour du type : un espoir B et/ou un choix de milieu de repêchage.
Pour Montréal, ça pourrait signifier sacrifier un Joshua Roy ou un Owen Beck, deux jeunes en perte de vitesse dans la hiérarchie interne.
Des joueurs qui ne sont plus vus comme essentiels au plan Hughes-Gorton, mais qui pourraient séduire Boston dans leur quête de rajeunissement.
Le cas de Joshua Roy est devenu un cauchemar à ciel ouvert. Celui qu’on présentait comme un futur "prodige" québécois du Canadien est aujourd’hui perçu comme un poids mort dans l’organigramme.
L’arrivée de Zachary Bolduc, plus explosif, plus complet et déjà prêt pour la LNH, a relégué Roy au rang de figurant. Son profil de franc-tireur élégant mais timide dans les batailles n’impressionne plus personne, et sa rétrogradation à Laval ressemble à une condamnation déguisée.
Les partisans, eux aussi, ont commencé à décrocher : entre une absence remarquée à une séance d’autographes, des rumeurs de manque de professionnalisme et une blessure survenue au pire moment, son image est sérieusement entachée.
Aujourd’hui, Roy n’est plus vu comme un projet à développer, mais comme un simple « throw-in » qu’on ajoute dans une transaction pour aller chercher un vrai joueur de centre.
Son avenir à Montréal s’est évaporé. Reste à voir si une autre organisation croira encore en lui… ou si son nom sera bientôt oublié, perdu dans la longue liste des espoirs québécois sacrifiés par le Canadien.
Pour le Canadien, ce serait un pari à double tranchant :
Si Mittelstadt rebondit et donne deux saisons de 55 points, le trou du 2e centre est comblé et Demidov peut exploser.
Si Mittelstadt s’effondre, il devient un contrat échangeable à la date limite 2026, comme Charlie Coyle avant lui.
Dans les deux cas, le risque reste limité : deux ans de contrat seulement, un salaire gérable, et aucune obligation de le prolonger.
Casey Mittelstadt n’est pas une superstar. Il n’est pas non plus la solution idéale à long terme. Mais dans une LNH où les centres top-6 disponibles se comptent sur les doigts d’une main, il représente une rare fenêtre d’opportunité.
Boston doute de lui. Montréal a désespérément besoin de quelqu’un comme lui. L’équation est simple : si Hughes veut donner à Suzuki et Demidov une chance de briller dès 2025-2026, Mittelstadt pourrait être le chaînon manquant.
Parce que dans cette ligue, attendre trop longtemps pour combler un trou vital finit toujours par coûter cher.