Le cauchemar de Joshua Roy donne des sueurs froides dans le dos.
Comment le rêve s’est transformé en rejet?
C’est l’histoire d’un jeune espoir qui devait devenir un pilier du Canadien de Montréal. Une étoile montante, un franc-tireur québécois adoré des partisans, un « feel good story » comme la LNH les aime tant.
Mais aujourd’hui, Joshua Roy vit un véritable cauchemar. Et ce cauchemar, il porte un nom : Zachary Bolduc.
Depuis que le CH a mis la main sur Bolduc dans un échange monstre impliquant Logan Mailloux, les projecteurs se sont déplacés.
En une seule transaction, le Tricolore a acquis un ailier plus explosif, plus intense, plus physique, plus complet, et surtout, plus NHL ready. Et soudainement, Joshua Roy est devenu… superflu.
Zachary Bolduc, c’est le genre de joueur qu’on envoie en mission. Il patine, il frappe, il dérange, il crée de l’espace, il marque des buts.
Il a été formé dans l’exigeante organisation des Blues de St. Louis, et son arrivée à Montréal a été perçue comme un cadeau empoisonné pour tous ceux qui espéraient encore une place dans le top-6 du CH. À commencer par Roy.
Car la vérité, c’est que Joshua Roy est tout ce que Bolduc n’est pas : un joueur de finesse, qui excelle lorsqu’il a de l’espace, mais qui disparaît dès que le jeu devient trop serré.
Le genre de profil qui a besoin de jouer avec des créateurs pour briller. Et à Montréal, ces créateurs sont maintenant occupés ailleurs.
Le chemin de croix de Roy n’a pas commencé hier. Depuis plusieurs mois, les signes étaient là. Une rétrogradation à Laval que personne n’a voulu appeler une sanction, mais qui en avait toutes les allures.
Une implication timide en séries avec le Rocket. Et surtout, une adaptation douloureuse à un rôle qui ne lui colle pas à la peau dans la LNH : celui de joueur d’énergie dans le bottom 6.
Dans le junior, Roy faisait peur aux gardiens. À Laval, il se découvre une nouvelle identité. Il se jette dans les coins, tente de gagner des batailles à un contre un. Il essaie de jouer un hockey de tranchées. Mais rien n’est naturel. Tout semble forcé. Et ça se voit.
La conclusion est brutale : Joshua Roy est coincé. Pas assez dominant pour s’imposer dans le top 6. Pas assez intense pour se tailler une place dans le bottom-6. Et pendant ce temps, Emil Heineman, lui, grimpe dans l’organigramme à vitesse grand V.
Dans une déclaration fracassante sur les ondes de BPM Sports, Georges Laraque avait été cinglant cette saison :
« Joshua Roy, on ne le reverra plus à Montréal. Il va devenir un outil de transaction. Il n’y a pas de place pour lui. »
Pour Laraque, l’arrivée de Demidov sur le deuxième trio scelle le sort de Roy.
« Demidov est là, à temps plein. Il va devenir un joueur de troisième trio éventuellement. Il n’y a plus de place pour Roy. C’est fini. »
Ce genre de déclaration, lorsqu’elle vient d’un ancien joueur respecté et bien connecté, n’est jamais anodine. Elle reflète un malaise réel. Une décision déjà prise dans les coulisses du Centre Bell.
Mais si les performances de Roy sur la glace ont déçu, c’est hors glace que son image a réellement pris un coup. Le 14 janvier, une soixantaine de fans l’attendaient à une séance d’autographes chez Universe Collectibles à Vaudreuil.
Certains avaient payé, d’autres s’étaient déplacés de loin. Mais Roy ne s’est jamais présenté. Aucun appel. Aucun message. Un silence total.
Le scandale a éclaté sur les réseaux sociaux. Les fans se sont sentis trahis. L’événement a dû être remboursé. Et quand l’agent de Roy, Olivier Fortier, a été contacté, il a d’abord nié être au courant de l’événement, avant de parler d’une mésentente contractuelle. Une version contredite par les organisateurs, qui ont prouvé que Roy avait été informé.
Ce manque de professionnalisme a choqué. Et à ce jour, aucune séance de remplacement n’a été organisée. Le mal est fait. L’image est entachée à jamais. Roy a brisé la confiance d’une base partisane qui, jusqu’alors, voulait l’adopter comme l’un des leurs.
Le 26 janvier, Roy est violemment projeté contre la bande dans un match face aux Comets d’Utica. L’impact est brutal. Il quitte la glace en douleur. Résultat : une blessure à l’épaule gauche qui l’éloigne pour 4 à 6 semaines.
Cette blessure arrive au pire moment. Non seulement il rate le Match des étoiles de la AHL, mais il perd une précieuse opportunité de regagner du terrain dans la hiérarchie. Pendant ce temps, Heineman brille et Roy est tassé à vie.
L'arrivée de Bolduc ne fait que confirmer l'inévitable. Roy… disparaît.
Aujourd’hui, Roy n’est plus vu comme un espoir à développer. Il est perçu comme un « throw-in ». Une pièce d’appoint qu’on ajoute à une transaction (avec Mike Matheson ou le 1er choix 2026?) pour aller chercher un deuxième centre, que ce soit à Anaheim (Ryan Strome?), à Tampa Bay (Anthony Cirelli) ou même à Pittsburgh dans le rêve Crosby.
Le Canadien sait qu’il ne peut pas espérer beaucoup en retour. Roy n’a pas de niche. Il n’a pas de rôle clair. Il n’est pas une menace défensive. Il n’est plus une promesse offensive. Il flotte entre deux mondes. Et dans la LNH, cette indécision coûte cher.
Pour Roy, la situation est critique. Il n’a plus de filet. Son rappel dans la LNH n’est pas un vote de confiance. C’est une vitrine. Un dernier regard avant l’expulsion.
S’il veut sauver sa carrière, il doit urgemment se redéfinir. Comprendre que le talent ne suffit pas. Qu’il faut du grit, de la constance, une éthique irréprochable. Et surtout, il doit se reconstruire une réputation. Redevenir un professionnel fiable, sur la glace comme à l’extérieur.
Parce que l’histoire du hockey est pleine de gars talentueux qui n’ont jamais compris que le chemin vers la LNH est pavé de sacrifices invisibles. D’efforts dans l’ombre. De respect des engagements, petits et grands.
Roy a encore une chance. Mais elle ne passera plus par Montréal. Le CH a tourné la page. Le prochain chapitre, s’il existe, devra s’écrire ailleurs.
Il faut espérer qu’une équipe lui tende la main. Qu’elle croie encore à son tir, à sa vision, à son instinct offensif. Mais cette équipe voudra aussi voir autre chose : un joueur prêt à faire le sale boulot, à être un professionnel, à racheter ses erreurs.
Sinon, Joshua Roy restera à jamais ce que Montréal commence à penser de lui : un talent gaspillé, emporté par sa propre paresse.
Et ça, dans la LNH, c’est la pire fin imaginable.
Joshua Roy ne fera plus partie de l’avenir du Canadien de Montréal dans un avenir à court ou moyen terme. Pour lui, pour ses proches, pour l’organisation, il est temps de tourner la page.
Le malaise est évident, la confusion est totale, et l’attente ne fait qu’amplifier un inconfort devenu insupportable pour tous les membres de sa famille.
Il ne s’agit plus d’un simple espoir en perte de vitesse. Il s’agit d’un joueur coincé entre deux identités, dans un système qui n’a plus de place pour lui.
Chaque jour passé dans cette indécision brise sa valeur, son moral, et l’image qu’il projette. Le Canadien, de son côté, doit avancer. Roy aussi.
Alors oui, l’inévitable est arrivé. Cette transaction, c’est une nécessité. Pour lui redonner un souffle, pour nous soulager d’un dossier devenu lourd, pour permettre à tout le monde de passer à autre chose.
Il faut que ça se fasse. Et que ça se fasse vite. Pour lui. Pour nous. Pour tout le monde.