Transaction de deux attaquants: le silence de Kent Hughes veut tout dire

Transaction de deux attaquants: le silence de Kent Hughes veut tout dire

Par Marc-André Dubois le 2025-06-30

Le marché des transactions explose. Toronto vient d’ajouter Mattias Maccelli pour un choix de troisième ronde conditionnel.

Vladimir Tarasenko, lui, passe de Detroit au Wild du Minnesota pour des considérations futures (absolument rien).

Partout dans la LNH, à moins de 24 heures de l’ouverture du marché des joueurs autonomes, les directeurs généraux bougent, réagissent, préparent leur attaque.

Sauf un.

Kent Hughes est silencieux. Trop silencieux.

Pendant que les rumeurs circulent et que les téléphones surchauffent, le directeur général du Canadien de Montréal garde le cap.

Rien ne filtre. Aucune annonce. Aucun échange. Aucune signature. (Christian Dvorak est déjà parti). Le calme plat. Et à Montréal, ce silence commence à inquiéter.

Ce n’est pas comme si le CH était dans une position de force. Il n’a ni deuxième centre établi, ni ailier gauche dominant.

Et voilà que les cibles secondaires disparaissent les unes après les autres. Maccelli était justement un de ces noms identifiés depuis plusieurs semaines par le CH.

Un joueur créatif, jeune (24 ans), sous contrat pour trois autres saisons à un prix de 3,425 M$ par année. Une aubaine potentielle. Une acquisition à faible risque, avec un potentiel de 50 points et plus.

À 24 ans, l’ailier gaucher (le besoin du CH) avait inscrit 49 et 57 points lors de ses deux premières campagnes complètes dans la LNH, avant d’être relégué à un rôle beaucoup plus limité par André Tourigny, qui l’a envoyé dans sa « niche »

Toronto a sauté sur l'occasion. Un simple choix de troisième ronde conditionnel qui peut devenir un deuxième si Maccelli atteint 51 points et que Toronto fait les séries. C'est tout. Le CH, lui, a passé. Refusant même d’offrir ce minimum. Pourquoi?

Cela signifie qu’il a d’autres plans. Des cibles plus haut placées. Car refuser Maccelli à ce prix-là, ce n’est pas une hésitation… c’est un calcul.

Clairement, Kent Hughes a autre chose en tête. Quelque chose de plus gros. Peut-être une offre hostile pour Mason McTavish.

Peut-être une transaction d’envergure pour un centre de premier plan ou un ailier top 6. Ou encore une signature à la dernière minute pour un joueur comme Mikael Granlund ou Pius Suter demain dès que le marché des agents libres s'ouvre.

Mais pour l'instant, il n'y a rien.

Et c'est ce "rien" qui inquiète.

Car Maccelli n'était pas qu'un nom sur une liste. Le CH était activement en discussion avec le HC Utah depuis des semaines.

La presse locale, les informateurs, tout pointait vers un intérêt concret. Joshua Roy aurait même été mentionné comme monnaie d'échange possible.

L'entraîneur André Tourigny avait publiquement vanté Roy pour son sens du jeu et sa polyvalence. Tout était en place. Et pourtant, au moment de conclure, Hughes a reculé. À Toronto, on rit. Parce que le prix était ridicule.

Le cas Tarasenko est tout aussi éloquent. L’attaquant de puissance a été cédé pour des miettes. Un ailier droit expérimenté, encore capable de marquer 20 buts, aurait pu être un ajout parfait sur un deuxième trio du CH. Mais encore une fois, silence radio.

Alors que se passe-t-il?

Plusieurs évaluent que ce silence cache une offensive planifiée. Selon TVA Sports, Kent Hughes songerait à préparer les papiers pour une offre hostile. Le joueur ciblé? Mason McTavish.

Le centre des Ducks d'Anaheim, joueur de puissance gaucher, équilibrerait parfaitement l’échiquier montréalais. Il a le profil exact que cherche le Canadien : un joueur jeune, robuste, capable de produire offensivement, et encore sous les règles de compensation.

Or, pour une offre hostile, il faut frapper fort. Voici les seuils pour 2025-2026 :

Jusqu'à 1 658 458 $ : aucune compensation

1 658 458 $ à 2 509 663 $ : choix de 3e ronde

2 509 663 $ à 5 019 337 $ : choix de 2e ronde

5 019 337 $ à 7 021 456 $ : choix de 1re + 3e ronde

7 021 456 $ à 9 361 963 $ : choix de 1re, 2e, 3e ronde

9 361 963 $ à 11 702 489 $ : deux 1res, un 2e, un 3e

Plus de 11 702 489 $ : quatre choix de 1re ronde

Si Hughes veut vraiment secouer Anaheim, il devra soumettre une offre autour de 8,5 à 9,3 M$ par saison pour McTavish, ce qui le placerait dans la tranche des 1re-2e-3e. C’est cher, mais logique. Et ce serait le genre de geste spectaculaire qui expliquerait ce silence présent.

Autre hypothèse : une transaction d’envergure pour un centre. On sait que les noms de Jordan Kyrou, Nick Schmaltz et même Ryan Nugent-Hopkins circulent toujours, alors que selon The Athletic, la priorité de Kent Hughes en ce moment est d'obtenir Bryan Rust à Pittsburgh.

Le nom de Kirby Dach a été inséré dans certaines discussions. Logan Mailloux aussi, tout comme le choix de première ronde 2026 ou 2027.

On est peut-être en train de monter un échange à deux ou trois équipes qui se finalisera demain. Ce qui expliquerait la retenue de Hughes aujourd’hui.

Mais s’il n’y a rien demain?

Si le CH n’ajoute ni centre ni ailier?

Alors on parlera d’un échec cuisant. D’un manque de vision. D’un refus d’agir quand les portes étaient ouvertes.

Mattias Maccelli était disponible. Tarasenko était abordable. Le CH ne peut pas se permettre de ne pas améliorer son attaque.

Le silence de Kent Hughes est peut-être une stratégie.

Ou peut-être le prélude d’un été raté à l'offensive (il est déjà un succès pour Dobson et la ligne bleue).

La réponse viendra dans les prochaines 24 heures. Mais une chose est certaine : l’inaction n’est plus une option. Pas avec ce qui s’est passé aujourd’hui dans la LNH. Pas avec ce que le CH a entre les mains.

La fenêtre est ouverte. Le CH est à un joueur de centre et un ailier gauche de premier plan d'être prétendant à la Coupe Stanley.

Kent Hughes le sait trop bien pour ne pas bouger. Oui, son silence veut tout dire.