Ils ont fait deux finales en deux ans. Ils ont le meilleur joueur de la planète. Et aujourd’hui, ils sont au bord de l’implosion.
Les Oilers d’Edmonton sont officiellement pris à la gorge par une masse salariale ingérable, une structure d’équipe déficiente et un Connor McDavid qui songe très sérieusement à la sortie.
Malgré les départs d’Evander Kane et Viktor Arvidsson cet été, la marge est quasi inexistante. À peine 150 000 $ d’espace sous le plafond à l’heure actuelle.
Et même si l’équipe vise un tampon de 1,5 à 2 M$ pour accumuler de la marge en vue de la date limite, il faut être clair : c’est une stratégie de survie, pas une stratégie de championnat.
Et le prix à payer pour ce maigre coussin pourrait être élevé. On parle sérieusement d’échanger Adam Henrique, un vétéran utile, intelligent, capable de jouer à toutes les sauces. Un joueur qui a bien fait en séries. Mais pour Bowman, il représente un luxe que l’équipe ne peut plus se permettre.
Même chose pour Mattias Janmark, dont le salaire de 1,45 M$ pourrait être évacué pour faire un peu d’espace. Il a une clause de non-échange, mais à Edmonton, on est rendu là : gratter les fonds de tiroir.
Tout cela, bien sûr, découle d’un enchaînement de décisions douteuses.
Darnell Nurse : 9,25 M$ jusqu’en 2030 pour un défenseur qui multiplie les erreurs et qui est impossible à échanger.
Leon Draisaitl : actuellement 14 M$ étalés sur huit ans.
Evan Bouchard : payé 10,5 M$ pour les quatre prochaines années.
Avec ces trois contrats, c’est près de 35 millions de dollars sur trois joueurs, et McDavid, lui, pourrait viser un contrat de 20 M$ par saison en vue de 2026 selon ce qui circule.
Résultat? Près de 55 M$ pour quatre gars. C’est exactement le cauchemar que Kent Hughes avait prédit en novembre 2023 (voir plus loin dans le texte). Et à Edmonton, on ne peut déjà plus construire autour de McDavid.
Stan Bowman, DG arrivé après sa disgrâce à Chicago, tente désespérément de bricoler une équipe compétitive avec 22 joueurs au lieu de 23 pour sauver de la masse salariale, des vétérans au salaire minimum et une structure fragile.
Sa solution? Miser sur une accumulation de cap space pendant l’année pour frapper un coup en février-mars à la date limite des transactions.
Mais qui croit encore que cette équipe, sans gardien élite, sans défensive stable, sans profondeur réelle, pourra vraiment rivaliser avec les Panthers, les Stars ou les Kings? McDavid n’y croit plus lui-même.
Sa citation à la fin de la saison « On continue de faire la même foutue chose encore et encore» était claire comme de l'eau de roche. Il est tanné. Et il commence à penser à sa famille, à sa carrière… à autre chose.
À l’automne 2023, alors que les Oilers connaissaient de grandes difficultés, Kent Hughes s’est attiré les foudres de plusieurs en lançant une flèche directe vers Edmonton.
Voici ce qu’il a dit, mot pour mot :
“Nous devons continuer à nous améliorer, sinon nous ne serions pas dans un processus de reconstruction. Nous avons quelques bons joueurs offensifs dans notre groupe, et nous en avons besoin de plus.
Avons-nous besoin d’une star ? Les Edmonton Oilers sont actuellement dans les bas-fonds du classement avec deux des plus grandes stars de la LNH. Il faut plus que cela pour gagner.”
À l’époque, cette déclaration avait mal vieilli. Les Oilers sont revenus de l’enfer, ont fait deux finales. Et Hughes a été accusé de se contenter de peu. D’être frileux. D’être né pour un petit pain.
Mais aujourd’hui? Il avait raison. Sur toute la ligne.
Regardez le CH. Nick Suzuki est payé moins de 8 M$ par année. Cole Caufield a accepté une entente en dessous de sa valeur de marché. Slafkovsky et Guhle ont tous été signés dans une structure claire.
Et même si Noah Dobson vient de devenir le joueur le mieux payé du club, à 9,5 M$/an, le contrat est parfaitement logique. Le plafond monte. Et Dobson est un défenseur numéro un en pleine ascension.
Le prochain qui va passe à la banque est Lane Hutson, mais parions que Kent Hughes saura s'arranger pour ne pas le surpayer. Il va utiliser le contrat de Noah Dobson pour essayer de convaincre Hutson d'accepter le même montant.
Cette échelle salariale permet à Hughes de conserver sa marge de manœuvre. Il peut bouger. Il peut prolonger. Il peut frapper sur le marché si nécessaire. Mais jamais, jamais, il ne va se mettre en prison pour un seul joueur.
Et c’est pour ça que Connor McDavid ne viendra jamais à Montréal via transaction. Ni sur le marché des agents libres.. Ni au prix de tout l’avenir de l’organisation.
La rumeur qui circule est simple : si McDavid devient autonome, il pourrait demander entre 17 et 20 M$ par saison. Et pour l’obtenir par transaction, Edmonton exigerait Demidov, Caufield, Hage et trois choix de première ronde selon Mathias Brunet.
C’est impensable.
Le CH ne sacrifiera pas son futur pour un joueur qui, seul, ne peut pas tout changer. Hughes l’a dit : il faut plus qu’une superstar. Il faut une équipe. Et c’est ce qu’il construit, lentement, méthodiquement.
Les Oilers continuent de courir après l’illusion qu’avec McDavid et Draisaitl, tout est possible. Même si tout autour d’eux s’effondre financièrement.
Le Canadien, lui, construit un édifice. Solide. Patient. Lucide.
“Il existe de nombreuses façons de construire une équipe qui peut connaître du succès. Dans ce marché, en raison de l’histoire de Maurice Richard, Jean Béliveau, Guy Lafleur ou Steve Shutt, beaucoup de gens veulent un joueur vedette.
Mais en fin de compte, notre travail consiste à prendre ce que nous avons en termes de repêchage et de choix de repêchage, et tout le reste, et essayer de construire une équipe capable de gagner.”
Il avait déjà repêché le prodige Lane Hutson quand il a tenu ces propos. Après, il a volé Ivan Demidov en 2024, il a utilisé ses choix de première ronde pour Noah Dobson en 2025 et a obtenu un jeune talent québécois (Bolduc) contre Logan Mailloux, un autre choix de première ronde.
Au final? Il avait raison sur toute la ligne. Le CH s'envole. Les Oilers vont couler.
Kent Hughes est vraiment devenu le "boss" de Montréal... et de la LNH...