Transaction au Centre Bell: Joshua Roy sur toutes les lèvres

Transaction au Centre Bell: Joshua Roy sur toutes les lèvres

Par David Garel le 2025-09-25

Le Centre Bell sera plein ce soir. 

Pas seulement pour le match. Pas seulement pour l’ambiance. Non : pour observer Joshua Roy. Son auditoire sera composé de recruteurs, de directeurs généraux adjoints, d’intermédiaires qui veulent voir si le garçon mérite encore une place.

Parce qu’en dessous des vestes et des casques, on lit une vérité crue : Joshua Roy est devenu un “throw‑in” parfait sur le marché des transactions.

Depuis des semaines, son nom circule déjà dans les scénarios de transactions. Joshua Roy est présentement dans plusieurs rumeurs d’échange.  

Tony Marinaro, sur The Sick Podcast, est cinglant. Il a déclaré :

« On lui a donné une occasion en or de jouer avec de bons joueurs en Alex Newhook et Zachary Bolduc… je pense de plus en plus que Joshua Roy , et j’espère que ça va fonctionner ici pour lui, son futur est ailleurs. »  

« Trop peu, trop tard. »  a affirmé Marinaro, en référence au fait que Roy n’aurait pas su saisir ses occasions.

Quand ton futur est déjà évoqué dans des podcasts et des scénarios d’échange, tu ne joues plus pour prouver. Tu joues pour te vendre.

Pourquoi Roy est une “monnaie d’échange” idéale?

Ce n’est pas un hasard s’il est inclus dans les listes de chances à Boston pour Pavel Zacha, dans les négos pour Sidney Crosby, ou pour d’autres gros coups. Voici quelques raisons pour lesquelles Roy s’y prête :

Contrat souple : son salaire n’est pas bloquant ni extravagant vu qu'il est encore sur son contrat d'entrée et qu'il va coûter des peanuts lorsqu'il devra renégocier un contrat cet été. On peut l’intégrer dans un “package deal” sans craindre de toucher le plafond.

Potentiel perçu : malgré les performances irrégulières, il a un profil “espoir” encore crédible. Il peut être ajouté comme bonus de transaction en espérant qu’un change de décor le relance.

Remplacement déjà préparé : le CH a déjà embauché Zachary Bolduc pour remplir un rôle similaire de marquer des buts. Et Bolduc frappe... contrairement à Roy.

Rumeurs externes : certains observateurs affirment qu’il est déjà sur le marché. Après tout, il a été proposé aux Bruins dans diverses offres durant tout l'été.

L’échange de Logan Mailloux, l’été dernier, est vu comme un précédent : on sacrifie des espoirs pour des besoins immédiats, et Roy pourrait être le prochain sur la planche.

Jamais il n’avait été aussi évident que Roy est un actif que le CH est prêt à utiliser dans un "package deal" pour obtenir ce qu’il manque: un centre établi.

Ce qui frappe dans ce dossier, c’est que Roy n’est pas seulement un cas isolé. Il fait partie d’un trio ciblé par la direction : Oliver Kapanen, Jayden Struble et lui ont été proposés noir sur blanc aux Bruins de Boston pour Pavel Zacha.

L’information a fuité, et tout à coup, leur gestion publique devient évidente : si ces joueurs ne se retrouvent pas en conférence de presse, s’ils sont « réservistes » au camp, c’est précisément parce qu’on ne veut pas les exposer inutilement.

On préfère les montrer sur la glace, en vitrine, plutôt que devant un micro où les questions sur leur avenir les mettraient dans l’embarras. Et ce silence est éloquent : à Montréal, on cache ceux qui sont déjà sur le marché.

Pas pour rien qu'on ne les a pratiquement pas entendus de tout l'été.

Ce contexte crée une équation brutale : chaque bonne performance de Roy ne lui garantit pas une place à Montréal, mais gonfle sa valeur comme monnaie d’échange.

Les Bruins, eux, savent déjà qu’ils adorent le profil d’Owen Beck, au point où certains pensent qu’un swap Beck–Kapanen dans le fameux package pourrait relancer les discussions.

Bref, ce soir, tout est décisif.

Chaque présence sera analysée. Chaque mouvement, chaque duel.

Les recruteurs voudront voir s’il a encore le feu, la constance, l’âme d’un joueur à appeler “régulier”.

Si Roy ne sort pas du match avec des séquences positives, le verdict sera implacable : il sera confirmé comme l’élément à sacrifier.

Et s'il offre une belle performance, sa valeur augmentera... et il sera aussi échangé.

Ce qui rend la situation encore plus cruelle, c’est que le CH le met en valeur uniquement pour le vendre. À l’interne, on sait déjà qu’il n’a plus de siège réservé à Montréal. Martin St-Louis, lui-même, l’a dit : les gars qui s’imposent, on n’a pas à leur donner leur place.

Et Roy, malgré les efforts visibles, n’a pas « arraché » sa place. Le fait qu’il soit placé avec Rohrer et Mesar ce soir n’est pas anodin. Ce n’est pas un test : c’est une exposition contrôlée.

On veut montrer sa polyvalence, sa capacité à jouer dans un rôle de soutien. Exactement le type de rôle qu’un club comme Boston, Pittsburgh, Nashville ou Seattle recherche dans un échange à plusieurs éléments.

Le match contre Toronto est plus qu’un match préparatoire. C’est une vitrine pour Roy. Une audition composée d’un jury impitoyable.

En l’alignant dans un trio de troisième vague, avec Rohrer et Mesar, plutôt qu’avec Newhook/Bolduc samedi, la direction envoie un message : on ne te croit plus assez pour te donner une chance en haut. C’est une rétrogradation symbolique, mais puissante.

Boston pourrait demander Roy comme “sweetener” dans une offre pour Zacha, surtout si le CH veut convaincre les Bruins sans offrir un espoir perçu comme plus précieux.

Le dossier Crosby pourrait impliquer des espoirs à donner, et Roy est dans la liste des noms qui circulent dans ce contexte.

Des équipes comme Nashville (O'Reilly) ou Seattle (McCann), en quête d’espoirs à bas coût, pourraient voir en Roy une option intéressante de pari comme cerise sur le sundae dans un "package deal".

Roy incarne le rôle parfait de la jeune pièce qu’on peut bouger sans grand danger : profil offensif modéré, faible garantie de succès, mais encore “in the mix”.

Le CH veut clairement :

Finir de bâtir son noyau, sans Roy.

Avoir des options à proposer pour bouger des actifs.

Ne pas garder des espoirs “résistants” à la transformation.

Donc oui, beaucoup de yeux seront sur Roy ce soir à Montréal.

Mais le fait qu’il soit là, en uniforme, signifie qu’il est exposé… plus que soutenu.