Adam Engström est prêt...et ça va faire mal à quelqu’un...
Il y a des étés où tout se met en place. Et il y a des étés où tout explose.
À Montréal, l’été 2025 appartient à la deuxième catégorie. Et au cœur de cette bombe à retardement : un jeune défenseur suédois qui n’a même pas encore disputé un seul match dans la LNH. Adam Engström.
À Laval, il a tout cassé. 66 matchs, 27 points, une présence constante sur la deuxième vague de l’avantage numérique, une mobilité exemplaire, un jeu physique sous-estimé, et surtout, une capacité à absorber la pression.
En séries, il a ajouté cinq passes en 13 matchs, devenant le défenseur du Rocket le plus fiable défensivement dans une course éliminatoire acharnée.
Mais là n’est pas l’essentiel. Ce qui frappe dans le cas d’Engström, c’est le consensus qui s’est installé à son sujet, autant chez les dirigeants que chez les analystes.
John Sedgwick, DG du Rocket, l’a dit sans détour :
« Adam Engström est prêt. Il va jouer à Montréal cette année. »
Steven Ellis, du Daily Faceoff, va encore plus loin. Dans son classement des meilleurs espoirs du CH, il le place 10e au total, mais insiste :
« Pour bien des équipes, Engström serait leur meilleur espoir à la ligne bleue. »
Et pourtant, à Montréal, il est le cinquième gaucher sur la liste. Oui, cinquième.
Derrière Lane Hutson, Mike Matheson, Kaiden Guhle, Arber Xhekaj… et même Jayden Struble... du moins, pour l’instant.
Trop, c’est trop.
La ligne bleue à gauche est devenue un casse-tête ingérable.
Lane Hutson est intouchable. Trophée Calder, vedette instantanée.
Kaiden Guhle est considéré comme l’avenir du top 4.
Mike Matheson, vétéran québécois, est protégé par Jeff Gorton. Même si des offres sont sur la table (Oilers, Kings, Blues), on refuse de le sacrifier sans obtenir un centre top 6.
Arber Xhekaj est une icône populaire. Adoré par les partisans, polarisant sur la glace, mais toujours dans l’alignement... pour le moment.
Jayden Struble, lui, vient d’activer la bombe à retardement : une demande d’arbitrage qui force le CH à se positionner.
Et voilà Engström. Calme. Posé. Silencieux. Mais NHL-ready. Et supérieur à tous, sauf Hutson et Guhle.
C’est lui, le véritable troisième défenseur gaucher du futur. Et même du présent.
L’arbitrage de Struble devient alors bien plus qu’une simple négociation salariale. C’est une démonstration publique de hiérarchie interne.
Struble demande au moins 1,3 M$, peut-être 1,5 M$. Pourquoi? Parce qu’il a joué plus qu’Xhekaj. Parce qu’il croit que Martin St-Louis le préfère. Parce qu’il pense qu’il mérite son poste.
Mais voilà : le Canadien ne veut pas dépasser 1,3 M$. Et surtout, il a Engström en main, sous contrat d’entrée, pour une fraction du prix.
Et si tu étais Kent Hughes, qui choisirais-tu?
Un défenseur de 23 ans qui demande plus que son rôle?
Ou un défenseur de 21 ans, plus rapide, plus discipliné, plus complet… et moins cher?
L’arrivée d’Engström crée une pression directe sur trois joueurs :
Jayden Struble, évidemment. Coincé entre son rêve de percer et la réalité de l’organisation.
Arber Xhekaj, dont la popularité empêche le CH de l’échanger facilement, mais dont la place devient intenable.
Mike Matheson, qui bloque l’éclosion de jeunes et qui de toute façon, a seulement une année restante à son contrat.
Kent Hughes et Jeff Gorton sont devant un dilemme :
Qui doit partir?
Et pendant que la direction hésite, le clan Struble commence à perdre patience.
Ce n’est plus un secret. Struble sait que s’il signe pour pas cher, il va faire la navette. Que s’il demande trop, il sera largué. Il sait que son sort est scellé à cause… d’Engström.
Et Xhekaj, dans tout ça?
Le shérif est lui aussi dans l’eau chaude. Il revient d’un été mouvementé, bousculé par les rumeurs d’échange, l’intérêt du CH pour Nicolas Hague, le flirt avec Kaiden Aitcheson (Cash), les choix 16 et 17 qui ont failli l’éliminer (le CH aurait repêché Aitcheson, ce qui aurait signifié la fin de Xhekaj), et surtout : la montée en puissance de Jayden Struble dans l’estime de Martin St-Louis.
Mais voilà que Struble demande plus d’argent, et que Engström arrive par la grande porte.
Où mets-tu Struble? Où mets-tu Xhekaj?
À moins d’un coup de théâtre, il y aura un nom de trop.
Et le pire, c’est que l’arbitrage de Struble oblige Kent Hughes à décider… maintenant.
Le Canadien rêve toujours de frapper un grand coup.
Mason McTavish?
Sidney Crosby?
Anthony Cirelli?
Dans toutes ces hypothèses, le flanc gauche défensif du CH est mis sur la table. Et Engström ne fait jamais partie des discussions. Mais Struble, Xhekaj et même Matheson, eux, reviennent souvent.
Pourquoi? Parce qu’ils bloquent la voie. Et parce qu’Engström a surpassé leurs projections. Le défenseur suédois est en grande demande sur le marché des transactions, mais il est intouchable aux yeux de Kent Hughes et Jeff Gorton.
Le CH ne pourra pas garder tout le monde.
Un défenseur va partir.
Et Engström, lui, ne partira pas.
Trop précieux. Trop complet. Trop rare.
Le CH le protégera comme un joyau.
Il est le genre de joueur que Martin St-Louis adore : mobile, sobre, sans ego. Il joue à la suédoise : propre, efficace, intelligent. Un rêve de coach.
Et c’est pour ça que Struble ou Xhekaj est condamné à être sacrifié.
L’arbitrage va mettre tout ça sur la table. Le CH va dire :
« Pourquoi paierions-nous 1,5 M$ à Struble quand Engström gagne moins d’un million et est meilleur? »
Ou bien:
« Pourquoi paierions-nous 1,3 M$ à Xhekaj quand Struble ET Engström sont meilleurs? »
Struble sera probablement échangé.
Alors c’est Xhekaj ou Matheson qui sera sacrifié.
Parce qu’une chose est certaine :
Adam Engström est NHL-ready.
Et on ne l’enverra pas à Laval. Pas après tout ça.