Tom Wilson perd la tête: Montréal au 7e ciel

Tom Wilson perd la tête: Montréal au 7e ciel

Par Marc-André Dubois le 2025-04-25

Il y a des soirs où le destin d’une équipe bascule. Des soirs où un geste anodin, à peine perceptible pour ceux qui ne savent pas lire entre les lignes, fait exploser tout l’édifice d’arrogance de l’adversaire.

Ce soir, au Centre Bell, tout a commencé… à la période d’échauffement.

Oui, bien avant que la première mise au jeu ne soit déposée sur la glace, Arber Xhekaj – enfin inséré dans la formation – est allé narguer Tom Wilson.

Des paroles cinglantes. Des coups de patin appuyés en direction de Wilson. Une provocation froide, calculée. Le shérif de Montréal venait d’envoyer son message :

“Ce soir, tu ne régneras pas sur notre glace.”

Et Tom Wilson, pour la première fois de la série, a mordu à l’hameçon.

Tout a basculé.

À partir de ce moment, Wilson a perdu la tête. Chaque présence sur la patinoire est devenue une tentative désespérée de retrouver le contrôle perdu dès l’échauffement. Le colosse des Capitals s’est dispersé, frustré, incapable de dominer comme il l’avait fait dans les deux premiers matchs.

La première période n’était même pas terminée que l’odeur de la guerre flottait déjà dans l’air.

Josh Anderson, voyant son coéquipier Xhekaj monter au front, est monté au front à son tour. Wilson s’en est pris à Suzuki et Caufield, tentant d’intimider les jeunes. Mais cette fois, la réponse a été immédiate et brutale.

Anderson a sauté sur Wilson. Et Xhekaj, en vrai shérif, était prêt à suivre. Le Centre Bell, déjà volcanique, a explosé dans une intensité jamais vue depuis 2017.

Ce n’était plus un match. C’était une révolution.

Les gants ont volé, les bancs se sont vidés. Les coups de poing pleuvaient plus vite que les tirs au but. Wilson, l’homme invincible de Washington, s’est retrouvé le visage en sang, ramené au vestiaire humilié.

Même si Wilson est revenu plus tard dans le match, il n’était plus le même. Blessé physiquement. Blessé psychologiquement.

Ce moment de pure folie, où Wilson et Anderson se sont retrouvés projetés dans le banc des Capitals, a tout changé. Une scène surréaliste digne des plus grandes batailles de l’histoire du hockey.

Pris par les caméras en train de faire semblant de pleurer sur le banc, mimant des sanglots pour se moquer du Canadien… alors qu’il venait lui-même de perdre la tête comme un gamin frustré.

Sérieusement, il avait l’air ridicule comme jamais, une caricature pathétique du dur-à-cuire qu’il prétend être. Lui qui traitait Montréal de “crybaby team”, c’est lui qui a pleurniché, gesticulé et pété les plombs toute la soirée. La vraie blague, ce n’était pas l’arbitrage. C’était Tom Wilson lui-même.

Et au fond de tout cela : Arber Xhekaj. Montréal reprend son honneur à cause du Shérif. 

Pendant ce temps, le Canadien jouait le meilleur hockey de sa saison.

Inspirés par la bravoure de Xhekaj et Anderson, les Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Demidov, Hutson ont joué avec un cran qu’on ne leur connaissait pas.

Ils n’avaient pas peur. Ils étaient investis.

Et même lorsque Samuel Montembeault a dû quitter après une blessure mystérieuse – vraisemblablement une blessure à l'aine dans un déplacement malchanceux – Jakub Dobes a pris la relève comme un "boss".

Le jeune gardien tchèque, qui n’avait jamais disputé un match aussi important, n’a pas bronché. Pas de nervosité. Pas d’hésitation, même si les Caps tentaient de l'intimider.

Il a fermé la porte.

Le score final? 6-3 pour Montréal. Ce soir, le CH a pris l'âme des Capitals.

Tom Wilson, ce soir, est devenu une caricature de lui-même. Poussé à bout. Dépassé. Ridiculisé.

Et au micro de Renaud Lavoie, Jakob Chychrun, incapable de contenir sa frustration, a lâché cette phrase d’anthologie :

« C’est une farce. On dirait que les arbitres ont été achetés par Montréal. »

Un commentaire désespéré, honteux, qui témoigne surtout d’une équipe qui a perdu la guerre psychologique.

Ce soir, nous avons assisté à la renaissance d’une équipe et d’une province

Ce soir, le Canadien a fait plus que gagner un match. Il a repris son honneur. Il a repris son identité.

Grâce à Arber Xhekaj. Grâce à Josh Anderson. Grâce à l’orgueil d’une équipe qui refusait de mourir.

Les séries sont maintenant 2-1. Montréal a ramené le momentum pour un match 4 qui s’annonce complètement fou. Et cette victoire? Elle porte la marque du Shérif. Une victoire qui va au-delà du hockey

La beauté du sport, c’est qu’il transcende parfois les résultats. Ce soir, il ne s’agissait pas seulement de gagner. Il s’agissait de reconquérir un peuple.

Depuis le début de la série, la province était en colère. Frustrée de voir ses joueurs intimidés, humiliés, maltraités. Ce soir, cette rage collective s’est transformée en fierté.

Le Centre Bell a retrouvé sa voix. Montréal a retrouvé son âme. Et la suite? Attention. La série est loin d’être terminée.

Jakob Dobes devra tenir le fort si Montembeault est incapable de revenir. Les Capitals ont aussi perdu leur gardien numéro un.

Logan Thompson, qui a subi une blessure au genou, ne reviendra pas dans cette série et Washington devra faire confiance à l'ancien du CH, Charlie Lindgren.

Washington voudra répliquer. Ils auront une journée pour panser leurs plaies, pour recoller Wilson et calmer Chychrun.

Mais ce soir, Montréal a frappé un grand coup.

Le message est clair : Vous ne viendrez pas dominer notre patinoire. Vous ne viendrez pas humilier notre jeunesse. Et tant que le Shérif sera là… personne ne fera la loi au Centre Bell.

AMEN.