Le vent a tourné pour Patrik Laine, et il souffle fort. À peine un an après son arrivée à Montréal, l’attaquant finlandais se retrouve à la dérive, exclu du top 6, rayé de la première unité d’avantage numérique, moqué pour sa condition physique, ignoré par ses coéquipiers… et désormais considéré comme un indésirable à échanger.
Ce qui devait être une renaissance vire au cauchemar. Et le pire? La saison n’a même pas commencé.
L'huile sur le feu? La photo de trop.
C’est une image simple, presque banale : deux joueurs de hockey en vacances, profitant de l’été. À gauche, Alexander Barkov, capitaine des Panthers et double champion de la Coupe Stanley. À droite, Patrik Laine, lunettes de soleil, sourire discret, chandail ample.
Mais les réseaux sociaux n’ont vu qu’une chose : Barkov a l’air d’un athlète affûté. Laine, lui, d’un joueur de garage en déclin.
Peau blême, bras mous, posture nonchalante. Aucun muscle apparent, aucune tension dans le regard. Comme si le corps criait ce que la bouche n’ose avouer : l’homme ne s’entraîne pas.
Les commentaires ont fusé.
« Barkov a l’air prêt pour un troisième championnat, Laine pour une retraite anticipée. »
« Il est out of shape. On dirait qu’il n’a pas touché à un gym depuis décembre. »
Ce qui devait être une simple escapade entre compatriotes est devenu un symbole : même en vacances, Laine semble déconnecté de la réalité du sport professionnel.
Et pendant ce temps, les partisans et les dirigeants du Canadien observent avec de moins en moins de patience.
Les prédictions se multiplient dans les médias. Daily Faceoff, The Athletic, Sportsnet, TVA Sports, tout le monde y va de sa version de la formation du Canadien de Montréal pour le début de la saison 2025-26. Et une constante ressort : Patrik Laine n’est pas dans le top 6.
Ligne 1 : Cole Caufield – Nick Suzuki – Juraj Slafkovský
Ligne 2 : Zachary Bolduc – Kirby Dach – Ivan Demidov
Et Laine? Il glisse sur une troisième ligne bâtarde, aux côtés de Jake Evans et Alex Newhook. (la 4e ligne sera formée de Josh Anderson, Joe Veleno et Brendan Gallagher.
Pire encore : certains experts, comme Dom Luszczyszyn (The Athletic), suggèrent même que Samuel Blais ou Oliver Kapanen pourraient gruger du temps de jeu à sa place.
Mais pourquoi ce déclassement?
La deuxième ligne du Canadien sera assurément formée de Zachary Bolduc, Kirby Dach et Ivan Demidov. Ce n’est pas un pari, c’est une certitude. Et cela condamne Patrik Laine.
Kirby Dach est droitier. Bolduc est gaucher. Les deux peuvent alterner les mises au jeu selon le côté de la glace, ce qui donne une flexibilité précieuse à Martin St-Louis.
De plus, les deux sont responsables défensivement, ce que Laine n’a jamais été, et ne sera probablement jamais.
Demidov, pour sa part, est un pur ailier offensif. Il a besoin de coéquipiers qui vont faire le sale boulot en fond de territoire, sécuriser les relances, et lui créer de l’espace. Dach et Bolduc sont faits pour ce rôle.
Ajoutez à cela le fait que Bolduc a surpris tout le monde l’an dernier avec son jeu défensif en plus de produire offensivement, et que Dach est dans une année cruciale pour obtenir un contrat à long terme… et vous comprenez pourquoi Laine n’est plus dans les plans.
Il n’apporte rien à cette ligne. Rien que Demidov ne puisse faire mieux. Rien que Bolduc ou Dach ne puissent faire en plus.
Si être exclu du top 6 est une chose, être évincé du premier powerplay en est une autre. Et là encore, Patrik Laine est un homme de trop.
Martin St-Louis songe sérieusement à construire son unité d’avantage numérique autour de cinq joueurs :
Noah Dobson – Lane Hutson
Ivan Demidov – Cole Caufield – Nick Suzuki
C’est rapide, fluide, talentueux. Dobson est asseù talentueux pour briser la formation à quatre attquants. Hutson est un génie créatif. Suzuki contrôle le tempo. Caufield est la menace de tir. Et Demidov est le maître de la passe transversale.
Où mettre Laine là-dedans?
Même en retirant un défenseur pour faire de la place à un quatrième attaquant, c’est Juraj Slafkovsky qui obtient les faveurs. Slaf est gros, fort, habile, bon pour déranger le gardien. Il complète parfaitement l'unité avec sa présence physique et sa capacité à récupérer les rondelles libres.
Laine? Il est statique. Il n’aime pas les batailles le long de la rampe. Il attend que la rondelle lui vienne. Il ne va pas la chercher.
Et quand tu n’es ni dans le top 6 à forces égales, ni sur la première unité d’avantage numérique, tu n’es plus un pilier de cette équipe. Tu es une pièce rapportée.
Le divorce entre Martin St-Louis et Patrik Laine est maintenant évident. Il ne sera jamais public, mais tout le monde au Centre Bell le sent.
L’attaquant finlandais a été "benché" en séries l’an dernier. Officiellement blessé, mais disponible, il n’a même pas été utilisé à 6 contre 5 en fin de match décisif. Une gifle déguisée.
Lors du mariage de Laine en Floride, aucun vétéran du Canadien n’a fait le déplacement. Ni Suzuki. Ni Caufield. Ni Guhle. Ni Anderson. Seuls Ivan Demidov, la recrue russe, et l'autre "rookie" akub Dobes étaient présents. Un autre message silencieux.
Et maintenant, à peine revenu de sa lune de miel, Laine découvre qu’il est déjà rayé des projections d’alignement, exclu des premières combinaisons à l’entraînement informel, et ciblé par les moqueries de la radio montréalaise.
Martin St-Louis l’a déjà placé dans la niche. Tout ce qui reste, c’est le moment du coup de téléphone de Kent Hughes.
La mission: le sortir de là.
Le DG du Canadien, Kent Hughes, multiplie les appels. Selon les informations de Mathias Brunet, il tente activement d’échanger Laine. Il ne s’agit plus de sonder le marché. Il s’agit de le vider à tout prix.
Pourquoi? Parce que Laine coûte 8,7 millions de dollars sur la masse salariale. Pour un ailier marginalisé, c’est intenable. Et surtout, ce montant bloque les ambitions de l’organisation sur le marché des échanges pour un 2e centre.
Mais pour bouger, il faut de l’espace. Et Laine est un boulet.
Les destinations possibles:
San Jose:
Mike Grier a du cap. Beaucoup de cap. Et il adore les vétérans en quête de rachat. Après Jeff Skinner, pourquoi pas Laine? Il coche toutes les cases pour remplir les gradins sans trop coûter en actifs.
Chicago:
Connor Bedard a besoin d’un buteur. Avec plus de 22 M$ de cap, les Blackhawks peuvent absorber Laine pour un an, en échange d’un choix tardif. Montréal peut même retenir du salaire pour rendre le tout plus attrayant.
Caroline:
Nikolaj Ehlers, le meilleur ami de Laine, vient de signer à long terme. Mais les Hurricanes manquent d’espace et de patience. Peut-être dans un échange croisé avec un contrat indésirable?
Anaheim:
Si Mason McTavish est toujours ciblé, Laine peut servir de pièce complémentaire dans un méga-transaction à plusieurs éléments pour équilibrer les salaires.
Washington:
Chris Patrick, DG des Capitals, a avoué avoir raté une cible à l’ouverture du marché (probablement Ehlers). Il veut un ailier top-6. Laine pourrait entrer dans ce profil… à condition que Montréal retienne du salaire.
Il faut dire les choses comme elles sont : la situation est humiliante. Pour un joueur qui revient d’un épisode de santé mentale, être ainsi écarté, ridiculisé, ignoré, ça fait mal.
Son mariage a été déserté. Son anniversaire, ignoré. Son passage en séries, effacé. Sa forme physique, moquée. Son rôle, réduit à néant.
Patrik Laine est devenu un fantôme dans sa propre organisation. Une ombre trop chère, trop lente, trop différente pour survivre dans la culture du CH version 2025-26.
Et pourtant, derrière le joueur, il y a un homme. Un homme en lune de miel. Un homme qui croyait relancer sa carrière dans une nouvelle ville. Un homme qui croyait encore pouvoir marquer 30 buts.
Mais l’heure n’est plus à l’illusion.
Patrik Laine ne jouera pas dans le top 6. Il ne jouera pas sur la première vague du powerplay. Il ne sera pas un moteur offensif du Canadien. Il est devenu, littéralement, un corps étranger.
Sur toutes les prédictions d’alignement: Daily Faceoff, The Athletic, TVA Sports, il est écarté.
Pas ralenti. Pas rétrogradé.
Écarté.
Et Montréal ne veut pas attendre octobre pour que le malaise explose.
Kent Hughes n’a plus le luxe du temps. Il doit agir. Pour sauver sa masse salariale. Pour protéger son vestiaire. Pour libérer sa vision.
Le sort de Patrik Laine est scellé. Reste à savoir où il rebondira. Et surtout, si quelqu’un, quelque part, croit encore en lui.
Mais à Montréal? C’est terminé.