Tensions à la table des négociations: Jake Evans sur le choc

Tensions à la table des négociations: Jake Evans sur le choc

Par Marc-André Dubois le 2025-01-15

Le dossier Jake Evans prend une tournure inattendue, pour ne pas dire dramatique d'un point de vue du joueur et de son agent.

Un véritable choc pour l'attaquant et son entourage.

Alors que Renaud Lavoie affirmait qu’une entente entre Evans et le directeur général des Canadiens, Kent Hughes, était imminente, les récents propos de Pierre LeBrun viennent brouiller les cartes.

Hughes semble inflexible : il ne veut pas offrir à Evans un contrat dépassant quatre ans, ni s’approcher du seuil des 3 millions de dollars par année, ce qui place l’avenir du centre two-way dans un état de grande incertitude.

Jake Evans, qui connaît la meilleure saison de sa carrière avec une projection de 40 à 45 points, est à un moment charnière.

À 28 ans, il sait que cette opportunité pourrait être la seule de sa carrière pour obtenir un contrat lucratif à long terme.

Toutefois, selon Pierre LeBrun, les Canadiens ont clairement fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas conclure un « coup de circuit » dans cette négociation :

« Les Canadiens ont fait savoir à Evans qu’ils sont intéressés à le garder, mais que ce ne sera pas un contrat qui représente un coup de circuit. »

Cette approche a suscité la déception et la colère dans le camp d’Evans. Déjà sous-payé avec son contrat actuel de 1,7 million $ par saison, l’attaquant et son agent s’attendaient à une reconnaissance plus généreuse de la part du CH.

Le point de friction dans ces négociations semble être la durée du contrat. Selon LeBrun, Evans et son clan souhaitent un engagement à long terme pour assurer sa sécurité financière, mais Hughes refuse de s’engager au-delà de quatre ansé

« Je ne suis pas convaincu que les Canadiens sont à l’aise d’aller à cinq ou six ans. Evans est à un âge où cette sécurité pourrait être importante pour lui. »

Cette position ferme de Hughes pourrait être interprétée comme un manque de foi en la capacité d’Evans à maintenir son niveau de performance à long terme.

Avec un taux de conversion de tirs de 28 % cette saison, bien au-dessus de sa moyenne en carrière, il est légitime de se demander si ses chiffres actuels sont durables.

Pour le clan Evans, ces négociations avortées résonnent comme un manque de respect. Déjà, ils estiment qu’Evans a été sous-payé lors de son dernier contrat, et cette nouvelle impasse vient amplifier les tensions à la table des négociations.

Evans, qui a toujours été un joueur discret mais efficace, se retrouve soudainement sous les projecteurs, mais pas pour les bonnes raisons.

La situation est d’autant plus délicate que les Devils du New Jersey se montrent de plus en plus agressifs dans leur intérêt pour Evans.

Selon LeBrun, les Devils, qui cherchent à renforcer le centre leurs trios inférieurs et leur désavantage numérique, ont déjà entamé des discussions exploratoires pour acquérir l’attaquant :

« Les Devils du New Jersey font partie des équipes qui ont déjà manifesté leur intérêt. »

Kent Hughes joue une carte risquée en adoptant cette position. Si les Canadiens échangent Evans, ils pourraient récupérer un choix de première ronde ou un espoir prometteur, mais ils risquent aussi de fragiliser leur alignement à court terme.

À noter que les Devils n'ont pas de choix de première ronde en 2025.

Evans est un joueur clé en désavantage numérique et un leader respecté dans le vestiaire, des qualités qui ne se remplacent pas facilement.

Cependant, Hughes a toujours prôné une gestion prudente de la masse salariale, et prolonger Evans à un salaire proche de 3,5 à 4 millions $ par année pourrait compromettre cette philosophie.

« Malgré la position des Canadiens au classement, selon les offres de transaction reçues, ils devront peut-être écouter attentivement si Evans n’est pas prolongé d’ici le 7 mars. » 

Les Devils du New Jersey voient en Evans une pièce parfaite pour compléter leur alignement.

Avec son petit salaire actuel et ses compétences two-way, il serait un atout majeur pour une équipe aspirant aux grands honneurs.

Cependant, le manque d’actifs de qualité chez les Devils pourrait compliquer les négociations. Sans choix de première ronde en 2025 et avec des prospects limités disponibles (comme Seamus Casey ou Lenni Hämeenaho), New Jersey devra convaincre Hughes avec une offre alléchante, ce qui semble peu probable à ce stade.

Évidemment, le défenseur format géant, Anton Silayev, (10e choix au total en 2024), est intouchable. 

C'est là que le Seamus Casey fait jaser à Montréal. Le défenseur droitier, 5'9", 162 livres, est un choix de 46ᵉ ronde en 2022, qui a joué à l’université du Michigan (NCAA).

Il est en feu dans la ligue américaine. (2 buts, 12 passes pour 14 points en 17 matchs).

Le défenseur offensif, souvent comparé à Lane Hutson, excelle en transition et en supériorité numérique. Mais attention. Il ne fait pas partie de la catégorie élite de Lane Hutson.

Sa petite taille le limite défensivement, mais on le prendrait demain matin avec le CH.

Lenni Hämeenaho, lui, n'est pas un espoir de premier plan. L'ailier droit, 6'0", 173 livres. Choix de 58ᵉ ronde en 2023, il évolue dans la Liiga finlandaise avec Assat Pori. 

Avec 14 buts et 16 passes pour 30 points en 38 matchs, Hämeenaho est un joueur de profondeur, mais assez habile en possession de rondelle.

Il manque d’explosivité et on ne le voit pas percer dans la LNH. On parle d'un joueur qui n'est pas assez impressionnant pour justifier un échange incluant Evans.

Sans choix de 1ère ronde, New Jersey devra offrir Casey pour convaincre Kent Hughes.

La situation d’Evans prouve parfaitement les dilemmes auxquels le DG du CH est confronté dans la gestion de la reconstruction des Canadiens.

D’un côté, conserver Evans permettrait de stabiliser l’équipe à court terme et de préserver un joueur clé pour les unités spéciales. De l’autre, échanger Evans au sommet de sa valeur pourrait rapporter des actifs cruciaux pour l’avenir.

Pour Evans, l’incertitude est totale. Entre la possibilité de signer un contrat à long terme ailleurs et le risque d’être échangé à la dernière minute, l’attaquant se retrouve dans une situation inconfortable qui pourrait affecter son rendement sur la glace.

On le sent déjà moins en feu qu'au retour des fêtes.

Les récentes déclarations de Pierre LeBrun ont jeté une lumière cruel sur les tensions entourant le dossier Jake Evans. A

lors que Renaud Lavoie prédisait une prolongation imminente, les faits semblent indiquer tout le contraire.

Hughes, inflexible, mise sur une stratégie prudente à lomng terme, mais risque de se mettre à dos un joueur respecté et aimé dans le vestiaire.

Pour Evans, c’est une opportunité manquée de sécuriser son avenir dans une organisation qui l’a vu grandir. Pour Hughes, c’est un test de plus dans sa quête pour reconstruire les Canadiens tout en maintenant leur place dans la course aux sériesé

D’ici la date limite des transactions, le cas Jake Evans sera l’un des dossiers les plus suivis de la LNH. 

Et Kent Hughes devra prouver qu’il peut tirer le maximum de cette situation complexe, sans compromettre ni l’avenir ni le présent des Canadiens.

Et surtout, sans froisser le vestiaire.