Samuel Montembeault est envoyé au bûcher contre les Sénateurs d'Ottawa : le plan cruel de Martin St-Louis est sans pitié.
Samuel Montembeault croyait sans doute qu’après la tempête d’Edmonton, le pire était derrière lui. Mais à peine le temps de souffler, Martin St-Louis l’a de nouveau jeté dans la gueule du loup.
Ce samedi soir, c’est lui qui est envoyé à Ottawa, dans un match à haut risque, au terme d’un retour de voyage éreintant, face à une équipe qui déteste Montréal et qui attend ce duel depuis des semaines.
C’est un scénario cauchemardesque, et ce n’est pas un hasard. On commence sérieusement à se demander si St-Louis ne cherche pas, consciemment ou non, à provoquer la chute définitive de Montembeault.
Car tout, absolument tout dans ce choix, va à l’encontre de la logique. Nous ne sommes pas devant un simple roulement de gardiens.
Ce n’est pas une question de “donner du millage” ou de “répartir la charge de travail”. Non. C’est un geste calculé. Un geste qui expose Montembeault à un effondrement prévisible.
Les faits sont clairs : Martin St-Louis savait parfaitement que Montembeault allait se faire transpercer contre Edmonton, après un back-to-back où Jakub Dobes avait reçu le match facile contre les Flames de Calgary.
Résultat? Une défaite humiliante face à la machine offensive la plus redoutable de la LNH. Il sait aussi que le retour de voyage à Ottawa sera l’un des moments les plus piégeux du calendrier. Et pourtant, c’est lui qu’il envoie.
À chaque fois que Montembeault a été testé dans des circonstances similaires, il a flanché. Contre les Oilers, il a été dépassé par le rythme des McDavid, Draisaitl et compagnie, s'effondrant en 3e période comme un enfant qui avait perdu sa maman.
Et voilà que St-Louis choisit, encore une fois, de le jeter dans la fosse, alors que tout le monde sait qu’Ottawa joue ce genre de match comme une guerre de tranchées.
On en revient presque à la même stratégie que celle d’Edmonton : un “piège calculé”. Et ce n’est pas une théorie sortie de nulle part. Cogeco Média l’avait déjà annoncé: Montréal voulait envoyer Montembeault à Ottawa, malgré les signaux rouges.
Pourquoi ? Parce que, derrière le discours officiel, la direction du Canadien semble avoir choisi son camp. Le véritable numéro un, c’est désormais Jakub Dobeš. Et tout le reste ressemble à un processus de transition déguisé en rotation.
Le problème, c’est que le traitement infligé à Montembeault dépasse la logique sportive. On parle d’un gardien qui vient de fêter ses 29 ans, qui a signé un contrat jusqu’en 2027, et qui pensait enfin avoir gagné la confiance de son entraîneur.
Mais depuis le début du mois, tout s’écroule. Les départs de Dobeš s’enchaînent, les victoires aussi, et à chaque fois, St-Louis évite soigneusement de confirmer qui est son numéro un. Puis, dès que Montembeault trébuche, on le renvoie au front dans le pire contexte possible.
C’est là où la question devient inévitable : St-Louis cherche-t-il à provoquer un effondrement pour justifier une décision déjà prise ?
Parce que, soyons honnêtes : aucun entraîneur, surtout à Montréal, n’ignore la portée symbolique de ces choix. Envoyer Montembeault à Ottawa, après Edmonton, c’est l’exposer à un massacre médiatique si ça tourne mal. Et St-Louis, lui, sait très bien que le moindre faux rebond, la moindre erreur, va déclencher une tempête.
Il y a aussi un aspect politique là-dedans. Depuis des mois, une partie des médias francophones, de Jean-Charles Lajoie à Mario Langlois, en passant par Bruno Gervais, défendent Montembeault bec et ongles, au nom du “gardien québécois qu’il faut protéger”.
Et ça, St-Louis le sait. Il sait qu’à chaque fois que Dobeš brille, ces commentateurs tentent de minimiser son impact. Il sait aussi que, pour imposer une hiérarchie claire, il devra d’abord briser cette illusion médiatique. Et quelle meilleure façon de le faire qu’en laissant Montembeault s’effondrer sous ses yeux ?
Le coach du Canadien n’a jamais vraiment été un adepte des symboles québécois. Il l’a prouvé plus d’une fois dans sa gestion. Et dans le cas de Montembeault, son attitude est cinglante : il ne croit pas en lui comme gardien numéro un. Il le dit entre les lignes, il le montre par ses décisions.
Le match d’Ottawa, c’est un test, mais c’est surtout une sentence. Si Montembeault s’écroule encore, St-Louis aura toute la légitimité du monde pour officialiser la passation des pouvoirs.
Il pourra dire que “la performance parle d’elle-même”. Il pourra fermer le débat médiatique. Et Kent Hughes, lui, pourra tranquillement entamer les discussions de transaction qui circulent déjà depuis des semaines.
Parce que, dans les coulisses, tout indique que la direction du CH évalue déjà le marché. Les Hurricanes de la Caroline continuent de sonder les options. Les Oilers d’Edmonton, encore traumatisés par la situation Skinner-Pickard, seraient prêts à bouger.
Et les Flyers de Philadelphie font partie des rares équipes très agressives pour Montembeault. Trois destinations logiques, trois marchés où un gardien comme lui pourrait encore retrouver une place.
Mais à Montréal ? L’heure tourne. La patience s’épuise. Et la comparaison avec Dobeš est sans pitié. Le jeune Tchèque dégage une sérénité que Montembeault n’a jamais vraiment eue.
Il ne panique pas. Il ne cherche pas d’excuses. Il gagne. Et pendant que le public se range tranquillement derrière lui, Montembeault continue de chuter dans un rôle ingrat : celui du gardien de rechange que plus personne ne voit comme une solution.
La scène est donc prête pour Ottawa. Et tout le monde le sait. Si Montembeault s’effondre encore, la hiérarchie sera définitivement scellée.
St-Louis pourra dire qu’il lui a “donné une autre chance”. Les médias pourront continuer de débattre. Mais le message, lui, sera clair : Montréal a tourné la page.
Le plus cruel dans tout ça, c’est que Montembeault paie pour un contexte qu’il n’a jamais vraiment contrôlé. Pendant des années, il a porté le fardeau d’un club en reconstruction, avec une défense jeune et fragile devant lui.
Il a subi les comparaisons avec Carey Price, les critiques sur sa technique, les attentes liées à son passeport. Et aujourd’hui, alors qu’il aurait dû récolter le fruit de ses efforts, il sert de bouc émissaire pour faciliter la transition vers la jeunesse.
Dobeš et Fowler incarnent l’avenir. Montembeault, lui, incarne le passé. C’est aussi simple que ça. Et si le Canadien veut clore le chapitre sans drame, il doit désormais assumer le choix. Ou, à tout le moins, cesser de le dissimuler derrière des décisions de calendrier qui ressemblent à des pièges déguisés.
Ce match à Ottawa pourriat être le début de la fin. Si Montembeault craque encore, la majorité des partisans ne le défendront plus. Le vestiaire, lui, suivra la tendance naturelle : on se rallie à celui qui gagne. Et St-Louis, d’un air détaché, pourra dire que la décision s’est imposée d’elle-même.
Mais dans les faits, ce n’est pas le hasard. C’est un plan. Un plan calculé pour effacer la dernière protection symbolique de Montembeault : celle des médias et du public francophone. Une fois qu’il aura échoué à Ottawa, même ses défenseurs les plus loyaux auront du mal à continuer de croire qu’il est encore le numéro un.
Et c’est peut-être exactement ce que Martin St-Louis voulait depuis le début.
