Tension à New York: Anthony Duclair dégoûté que Patrick Roy demeure le coach

Tension à New York: Anthony Duclair dégoûté que Patrick Roy demeure le coach

Par Marc-André Dubois le 2025-06-02

C’est un destin cruel pour deux pauvres Québécois.

Alors que Patrick Roy vient d’obtenir un appui retentissant de Mathieu Darche, son nouveau directeur général, pour continuer son travail à la barre des Islanders de New York, deux joueurs québécois, Anthony Duclair et Jean-Gabriel Pageau, voient leur avenir s’effondrer.

Et ce n’est pas une spéculation. C’est maintenant confirmé : Anthony Duclair serait dégoûté du retour de Patrick Roy derrière le banc, selon le New York Post.

Quant à Pageau, il est non seulement sur le marché des transactions, mais il est littéralement “à donner”. Aucun intérêt de la part de Darche. Zéro volonté de Roy de le ramener dans son alignement.

Le problème est que personne ne veut de l'attaquant et son salaire de 5 M$ encore valide pour une dernière saison. Et les DG autour de la LNH veulent encore moins Duclair, signé pour encore trois saisons à 3,5 M$ par année.

Un Québécois qui va rejeter deux autres Québécois? Voilà la dure loi de la LNH, dans ce qui s’annonce comme une fracture identitaire et une mise à l’écart brutale d’Anthony Duclair, victime d’un conflit qui ne s’est jamais vraiment réglé avec Patrick Roy.

Derrière les sourires de façade et les réponses toutes faites des conférences de presse, une vérité brûle : Duclair voulait le départ de Roy. Il ne l’a pas eu. Et il en est profondément horripilé, rapporte sans détour le New York Post. Ce que tout le monde savait dans les coulisses devient maintenant public.

La tension entre les deux hommes a explosé en fin de saison, alors que Roy a publiquement critiqué le manque de constance et de fiabilité de Duclair, notamment dans les replis défensifs. Le message était sans pitié : Duclair ne collait pas à la mentalité exigée par l’ancien numéro 33.

À l’interne, les frictions étaient constantes. Roy, connu pour sa rigueur, ne tolérait pas l’attitude plus relâchée du joueur dans les entraînements. Il voulait qu’il joue à 200 pieds. Duclair, lui, sentait qu’il ne recevait jamais le crédit mérité pour ses efforts offensifs.

Le plus douloureux dans cette affaire, c’est que Patrick Roy et Anthony Duclair se connaissent depuis quatorze ans.

Les deux hommes ont vécu une aventure marquante ensemble à Québec, alors que Roy dirigeait les Remparts et que Duclair faisait partie de ses jeunes vedettes montantes. Une complicité semblait s’être développée. Mais aujourd’hui, cette relation est en miettes.

La sortie publique de Roy contre Duclair en fin de saison a choqué tout le monde, surtout considérant leurs liens du passé. Ce jour-là, Roy ne s’est pas contenté de critiquer : il a littéralement humilié son joueur.

« Il était vraiment mauvais, vraiment mauvais », a lancé Roy en pleine conférence de presse, avant d’ajouter que Duclair était “chanceux d’être dans la formation”, et qu’il ne faisait pas l’effort requis pour être un joueur de la LNH. C’était cinglant. Et, pour Duclair, ce fut la goutte de trop.

Quelques jours plus tard, Anthony Duclair quittait l’équipe pour des raisons de santé mentale. Selon plusieurs sources, il souffrait d’un épuisement psychologique, lié non seulement à sa saison décevante, mais aussi au stress permanent imposé par Roy, qui n’a jamais ménagé ses mots à son endroit. Le vestiaire était au courant. Le personnel médical aussi. Et pourtant, Roy a continué de le traiter comme un moins que rien.

Il faut dire que la saison de Duclair a été un enfer. Blessé au bas du corps en début d’année, il n’a jamais retrouvé sa forme. Son rendement, 11 points en 44 matchs, avec un différentiel de -15, ne reflétait pas son potentiel. Mais plutôt que de le soutenir, Roy a publiquement déchiqueté la confiance de son ancien protégé.

Le fait que le New York Post confirme que Duclair est “dégoûté” du retour de Roy n’a donc rien de surprenant. Ce qui l’est, en revanche, c’est que ces tensions explosent maintenant au grand jour.

Cette déclaration publique, dans l’un des journaux les plus lus du pays, vient mettre le feu aux poudres. Ce n’est plus une rumeur. Ce n’est plus une impression. C’est un conflit public officialisé.

Et il faudra que les deux hommes se parlent dans le blanc des yeux. Impossible de commencer un camp d’entraînement avec un tel nuage au-dessus de l’équipe. Si Roy reste — ce qui est confirmé — et que Duclair n’est pas échangé d’ici là, le choc frontal est inévitable.

Pour Duclair, le sentiment de trahison est immense. Il s’attendait à de la loyauté. Il a reçu du mépris. Il espérait une main tendue. Il a récolté des claques verbales en plein visage. Le fait que cela vienne d’un homme qu’il considérait presque comme un mentor ne fait que multiplier la douleur.

Ce divorce n’a jamais été consommé. Il a été reporté. Enterré. Et aujourd’hui, il ressurgit en pleine lumière.

Duclair espérait un vent nouveau. Une réinitialisation. Il espérait que l’arrivée de Mathieu Darche entraînerait un changement derrière le banc.

Mais non seulement Roy reste, il gagne du pouvoir, en obtenant le droit de choisir ses propres adjoints. Une humiliation de plus pour Duclair, qui comprend que son sort est désormais scellé.

Le cas Jean-Gabriel Pageau est tout aussi brutal. À 32 ans, le centre québécois est sur la pente descendante. Son contrat est devenu un fardeau sur la masse salariale. Et plus grave encore : ni Roy, ni Darche ne veulent le garder.

Imaginez pour l'ego de Pageau. On ne parle même plus d’un joueur “disponible” sur le marché. On parle d’un joueur que les Islanders veulent donner. Gratuitement. Prends son salaire, et il est à toi. Et personne n'en veut. Ouch.

Pageau, pourtant un guerrier reconnu dans les séries, un joueur de centre fiable en désavantage numérique, a perdu tout appui.

La saison dernière, il n’a pas su convaincre Patrick Roy de son utilité. Roy lui reprochait un manque d’impact offensif, un manque d’explosivité. Et Darche, de son côté, voit déjà plus grand, plus jeune, plus rapide.

Le plus triste dans tout cela? Pageau était l’un des rares joueurs respectés du vestiaire, un vétéran apprécié pour sa rigueur et sa discrétion. Mais les nouvelles orientations à Long Island ne laissent aucune place à la nostalgie.

Tout ceci est aussi l’héritage empoisonné de Lou Lamoriello, l’ex-DG qui a imposé Roy à mi-saison dans un contexte de guerre froide.

Le New York Post rappelle que la relation entre Roy et Lamoriello était si toxique que les deux hommes passaient leur temps à se chicaner en privé, tout en prétendant le contraire en public.

Roy avait dû faire avec des joueurs qu’il ne voulait pas. Et Lamoriello accusait Roy de l'avoir convaincu d'avoir signé Duclair pour 4 ans. Cette animosité malaisante a nourri un climat de suspicion généralisée, qui se confirme aujourd’hui avec la confirmation que Roy a désormais les pleins pouvoirs sur son banc.

Les adjoints de Lamoriello, John MacLean et Tommy Albelin, ont été congédiés. Seul Benoît Desrosiers, adjoint choisi par Roy, est maintenu. Darche a même pris le blâme en public, expliquant que c’était sa décision, pour protéger son entraîneur. Une démonstration de loyauté qui en dit long.

Les probabilités sont maintenant très élevées que Duclair et Pageau ne commencent pas la saison 2025-2026 à Long Island.

Les équipes à la recherche de profondeur et de vétérans pourraient mordre à l’hameçon, mais les Islanders devront probablement retenir du salaire pour faciliter une transaction.

Mais la vérité, c’est qu’ils sont devenus des rejets dans leur propre vestiaire. Et que deux Québécois vont être trahis par deux autres Québécois. Une ironie douloureuse qui fait mal.

Pageau et Duclair, deux joueurs qui rêvaient de contribuer à une équipe québécoise de cœur, se retrouvent maintenant à chercher une sortie de secours.

Pendant ce temps, Mathieu Darche contrôle le narratif. Il a affirmé publiquement qu’il “ne reconstruira pas”, qu’il veut “gagner maintenant”, et que Roy était “le meilleur entraîneur pour Long Island”.

Darche et Roy forment un duo soudé. Il n’y a aucune place pour les doutes. Et surtout, aucune place pour les déceptions comme Duclair, qui incarne aux yeux de Roy l’ancienne ère, celle qu’il veut purger une bonne fois pour toutes.

Ce qui se joue ici est plus grand que deux simples transactions. C’est une fracture entre générations, entre visions du hockey, entre identités culturelles.

Duclair, qui rêvait de se refaire une réputation à Long Island, est aujourd’hui écarté sans ménagement. Pageau, guerrier silencieux, voit sa loyauté piétinée. Et pendant ce temps, Roy et Darche, deux Québécois issus d’un moule différent, refont l’équipe à leur image. Et tant pis pour les autres.

À Long Island, les choses bougent vite. Très vite. Patrick Roy est désormais le maître du banc. Mathieu Darche, le stratège de l’avenir. Et dans cette reconfiguration brutale de l’identité des Islanders, il n’y a plus de place pour l’héritage de Lamoriello, ni pour ses chouchous.

Anthony Duclair et Jean-Gabriel Pageau sont les premiers à en faire les frais.

Et l’histoire retiendra qu’ils ont été rejetés non pas par des étrangers, mais par deux compatriotes. C’est cruel. C’est froid. C’est la LNH.

Et ce n’est que le début.