La récente publication de Corey Pronman sur The Athletic a déclenché une véritable tempête médiatique à Montréal.
En classant Lane Hutson au 39e rang des meilleurs joueurs de moins de 23 ans, Pronman a mis le feu aux poudres dans une ville où le hockey est une religion, surtout lorsque l’un des leurs est visiblement sous-évalué.
Imaginez. Placer le prodige derrière 11 autres défenseurs, il faut vraiment être déconnecté de la réalité.
Dans son évaluation, Corey Pronman a décrit Lane Hutson comme un défenseur de petite taille dont la vitesse n’est pas son principal atout et dont les capacités défensives laissent à désirer.
Selon lui, Hutson reste un joueur compétitif, mais sans plus, qui risque de coûter plusieurs buts en raison de sa fragilité défensive.
« C’est un petit défenseur dont la vitesse des pieds ne constitue pas le plus grand atout, et il n’est pas très robuste. Il y a des doutes sur sa capacité à défendre, » écrivait Pronman dans son rapport, insistant sur le fait qu’Hutson pourrait aspirer à un rôle dans un top 4 maximum, mais avec des limites significatives.
Cette évaluation, basée sur des données "passés date" ou des préjugés persistants, a heurté de plein fouet l’opinion publique montréalaise.
Pour beaucoup, Pronman ignore tout simplement l’évolution fulgurante d’Hutson depuis son arrivée dans la LNH, où il s’impose déjà comme l’un des meilleurs jeunes défenseurs de la ligue.
Mathias Brunet a tout simplement été cinglant avec ses mots pour démonter l’évaluation de Pronman. Dans un article percutant, Brunet s’est fait le porte-parole de nombreux partisans et analystes montréalais.
Brunet souligne que le défenseur américain est déjà au sommet des recrues avec une récolte impressionnante de 35 points en 45 matchs et une moyenne de 0,82 point par match, la meilleure de sa cuvée.
Pour Brunet, refaire le repêchage de 2022 placerait Hutson au premier rang sans équivoque, devant des joueurs comme Juraj Slafkovsky, Logan Cooley ou Cutter Gauthier. Il va même jusqu’à affirmer qu’Hutson pourrait légitimement prétendre au titre de joueur le plus utile du Canadien cette saison, aux côtés de Nick Suzuki.
Brunet rappelle qu’Hutson est plus qu’un simple défenseur offensif : il est l’incarnation d’une nouvelle génération de joueurs intelligents et dynamiques, capables de redéfinir le rôle de défenseur dans la LNH.
Dans ce contexte de controverse, Félix Séguin a lui aussi pris position en faveur de Hutson.
Sur les ondes de TVA Sports, Séguin a expliqué qu’il comptait donner son vote pour le trophée Calder au jeune défenseur du Canadien. Toutefois, il a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’un geste chauvin.
« Quand un joueur québécois ou du Canadien est en lice, je m’assure de ne pas porter de lunettes roses dans mon analyse, » a-t-il affirmé.
Pour Séguin, c’est l’ensemble du travail de Hutson qui justifie cette décision, notamment son habileté à éviter les mises en échec et son intelligence de jeu comparable à celle de Duncan Keith.
Montréal, toujours passionnée, a trouvé en Hutson un joyau qu’elle défendra bec et ongles, face à quiconque osera minimiser son talent. Corey Pronman en fait aujourd’hui l’amère expérience.
Cette décision a provoqué une vague d’indignation. Félix Séguin et Mathias Brunet ne se sont pas arrêtés là.
Rarement a-t-on entendu Félix Séguin être aussi cinglant.
Sur le plateau de Jean-Charles Lajoie, il s’est ouvertement émerveillé de l’habileté de Hutson à éviter les contacts physiques. Voilà poourquoi il l'a comparé à Duncan Keith, une ancienne légende des Blackhawks de Chicago.
Selon Séguin, Hutson est un joueur insaisissable, capable de neutraliser les mises en échec grâce à une intelligence et une mobilité exceptionnelles.
« Ce que Hutson fait actuellement avec son patin et son intelligence est incroyable. Je n’ai pas le choix de lui donner mon vote de première place avant Mack;in Celebrini, » a-t-il déclaré avec conviction.
C’est toutefois Mathias Brunet, journaliste de La Presse, qui a livré l’attaque la plus virulente contre Pronman.
« Maintenir un tel constat en janvier 2025 relève du déni total, » écrit Brunet.
Depuis le début de la saison, Hutson est une révélation. Il domine dans presque toutes les catégories statistiques, notamment avec une moyenne impressionnante de 0,82 point par match, la meilleure de sa cuvée.
Depuis décembre, il se classe parmi les meilleurs pointeurs de la ligue, toutes positions confondues, devançant même des joueurs comme Connor Bedard et Quinn Hughes.
Son temps de jeu moyen de 22 minutes et 42 secondes le place également au sommet parmi les recrues, et il est le deuxième défenseur le plus productif de la LNH depuis six semaines.
Des chiffres qui devraient suffire à faire taire les critiques.
À Montréal, Lane Hutson est déjà considéré comme l’un des joueurs les plus précieux du Canadien, un exploit remarquable pour un défenseur de 20 ans.
Pourtant, des analyses comme celle de Corey Pronman continuent de polariser les débats.
Pour les journalistes comme Séguin et Brunet, il est clair que Hutson dépasse largement les attentes. Si Pronman voit encore en lui un défenseur limité, Montréal, elle, voit déjà l’étoffe d’un joueur générationnel.
Le fossé entre ces deux visions prouve l’intensité de l’amour que la métropole porte à son hockey et à ses héros.
Lane Hutson, un éventuel défenseur du top 4 dans la LNH ? Pour Montréal, la question ne se pose plus : Hutson est déjà bien plus que cela.
Il va non seulement gagner le Calder...mais il va gagner le Norris dans un avenir rapproché...