Martin Necas ne veut plus jouer au Colorado. C’était la bombe de la journée, signée Nick Kypreos, et elle a l’effet d’un véritable tremblement de terre à Denver.
L’Avalanche, qui avait tout misé sur lui en échange de Mikko Rantanen il y a cinq mois dans l'un des échanges les plus risqués de la saison, doit maintenant réparer les pots cassés.
Car Necas, malgré ses 28 points en 30 matchs en saison régulière avec le Colorado et une belle chimie avec Nathan MacKinnon sur la glace, n’est tout simplement pas heureux au sein de l’Avalanche.
Car sa chimie avec le capitaine à l'extérieur aurait frappé un mur, Derrière la façade glorieuse du vestiaire de l’Avalanche du Colorado se cache une réalité bien plus sombre pour certains joueurs : l’environnement ultra-contrôlé imposé par Nathan MacKinnon.
Le capitaine vedette est reconnu dans toute la LNH pour sa discipline extrême en matière de nutrition et de performance physique.
Mais pour Martin Necas, cette obsession frise la folie. McKinnon surveille ce que ses coéquipiers mangent, interdit pratiquement toute boisson sucrée, et refuse qu’on consomme du Coke ou toute collation transformée.
Il a déjà imposé une règle non officielle dans le vestiaire : pas de sucre, pas de gluten, pas de produits laitiers. Une pression invisible, constante, qui aurait grandement refroidi l’enthousiasme de Necas à l’idée de prolonger son séjour à Denver.
Selon ce qu’on murmure dans les couloirs du Ball Arena, Necas se sentait constamment épié, jugé sur ses habitudes de vie plutôt que sur sa production offensive.
Et quand un joueur aussi talentueux, aussi complet, aussi rapide que Martin Necas veut partir, il faut prévoir une commotion émotionnelle, surtout à Montréal.
Pourquoi? Parce que Martin Necas a déjà publiquement déclaré son amour pour le Canadien de Montréal. L’été dernier, alors que les rumeurs de transaction entre les Hurricanes et le CH faisaient rage, il avait carrément confirmé son désir de jouer pour le CH:
« Oui, j’ai entendu beaucoup de choses sur Montréal, avait-il avoué. Je crois qu’il y avait des discussions entre les deux équipes. »
Mais ce n’est pas tout. Necas ne cachait pas son admiration pour la ville et son organisation.
« Montréal est l’une des plus grandes équipes de la LNH, » avait-il ajouté.
« Tu vois la passion des partisans... et le Centre Bell est l’un de mes amphithéâtres préférés. C’est toujours bruyant. Quand t’es sur la glace là-bas, tu ressens vraiment que le hockey, c’est une religion »
Il avait également souligné à quel point il appréciait les conditions de jeu à Montréal :
« Vous savez, la glace n’est pas belle dans tous les arénas, particulièrement là où il fait chaud. À Montréal, c'est la meilleure glace au monde. »
« J’ai toujours aimé les équipes qui ont une histoire. Montréal, c’est spécial. J’ai grandi en regardant des vidéos de Kovalev, Saku Koivu… ce sont des noms qui te font rêver. »
On comprend donc que Montréal ne serait pas un plan de secours pour Necas. Ce serait un rêve.
Des propos qui résonnent d’autant plus aujourd’hui, alors qu’il cherche à quitter une équipe de haut niveau à cause d’un inconfort profond.
Le départ probable de Necas place le Canadien dans une position stratégique. Car l’Avalanche ne pourra pas se permettre de perdre deux superstars de suite (Rantanen et Necas) pour rien.
Et s’il est vrai que Colorado voulait absolument Necas en janvier, c’était avec l’espoir de le garder à long terme. Il ne leur reste maintenant qu’un an de contrat à 6,5 M$. Et le pire, c’est que Necas n’a jamais voulu signer à long terme, ni en Caroline, ni au Colorado. Il vise l’autonomie complète.
Et s’il devient agent libre à l’été 2026, le Canadien pourrait se positionner comme un véritable aspirant pour ses services. Il faudra voir si Kent Hughes est prêt à attendre. Ou s’il veut agir maintenant.
Car avec Ivan Demidov qui a besoin de talent autour de lui, Necas serait le deuxième centre idéal. On le sait : même s’il évoluait à l’aile en Caroline et au Colorado, Necas est un centre naturel. Et il rêve de le redevenir.
Ce que Necas cherche, c’est une équipe qui va lui donner les clés. Un environnement qui respecte sa vision du jeu. Un système qui le laisse créer. Il l’avait dit l’an dernier, en parlant de son entraîneur Rod Brind’Amour :
« Je dois lui donner un peu plus de ce qu’il veut et, en retour, il me donnera la liberté dont j’ai besoin pour pratiquer mon style de jeu. »
Cette liberté, il l’avait espérée au Colorado. Mais Nathan MacKinnon n’est pas un coéquipier facile. Il est intense, exigeant, parfois même oppressant avec ses coéquipiers. Est-ce que cette pression a étouffé Necas? Absolument.
Le Canadien a des atouts. Logan Mailloux, Kirby Dach, deux choix de premier tour... Une transaction est possible. Mais il faudra payer le prix fort. Surtout que d’autres équipes, comme les Penguins de Pittsburgh, les Devils du New Jersey et les Flames de Calgary, sont également sur les rangs.
Le DG de L'Avalanche, Chris MacFarland, ne se laissera pas berner. Il veut aussi un attaquant établi. Et malheureusement, le Canadien de Montréal n’a pas ce luxe à offrir.
Mais s’il y a un nom que Kent Hughes tente de sortir de son vestiaire à tout prix, c’est bien celui de Patrik Laine. Avec son contrat de 8,7 millions $ encore valide, et un talent pur pour marquer des buts, Laine pourrait intriguer l’Avalanche, surtout sur un avantage numérique orphelin depuis le départ de Mikko Rantanen.
Imaginez Laine installé dans le cercle droit, aux côtés de MacKinnon et Makar. Soudainement, le profil devient intéressant.
Le problème? Laine est un pari risqué, un joueur imprévisible. Mais si Kent Hughes est prêt à ajouter un jeune défenseur comme Logan Mailloux, plus un choix de première ronde, peut-être que MacFarland écoutera.
Après tout, il veut éviter de perdre Necas pour rien. Il n’est pas exclu que l’Avalanche du Colorado cherche à rééquilibrer sa banque d’espoirs. Après avoir sacrifié leur meilleur jeune centre, Calum Ritchie, ainsi qu’un choix de première ronde pour mettre la main sur Brock Nelson à la date limite des transactions, Chris MacFarland sait qu’il ne peut pas se permettre de continuer à vider ses coffres.
L’avenir frappe à la porte, et le Colorado devra bientôt rretrouver des choix et repêcher avec intelligence s’il veut éviter une chute brutale dans trois ou quatre ans.
Et c’est là que Kent Hughes entre en scène avec ses deux choix de première ronde en 2025. Si le Colorado veut rajeunir sans faire une croix sur le présent, Montréal devient subitement un partenaire de transaction beaucoup plus crédible.
Hughes pourrait bâtir une offre avec un de ses choix, Mailloux et Laine, ce qui comblerait le besoin d'un attaquant établi et le fait de penser au futur aussi.
Le CH n’a pas grand-chose à perdre. Parce que s’il n’obtient pas Necas maintenant, il pourrait l’avoir gratuitement en juillet 2026. Mais dans l’immédiat, Colorado doit réagir. Surtout avec le retour annoncé de Gabriel Landeskog et la possibilité de re-signer Jonathan Drouin à moindre coût.
Tout cela place Kent Hughes dans une position d’avantage psychologique. Il peut forcer la main de l’Avalanche. Il peut attendre. Il peut foncer.
Mais ce qui est certain, c’est que Necas aime Montréal. Il l’a dit. Il l’a répété. Il l’a ressenti au Centre Bell.
À Kent Hughes de jouer.