Surprise à La Presse: Sidney Crosby se rapproche de Montréal

Surprise à La Presse: Sidney Crosby se rapproche de Montréal

Par Marc-André Dubois le 2025-06-23

L’excitation est à son comble à Montréal. Pour la première fois depuis le début de cette saga digne des plus grands feuilletons sportifs, Sidney Crosby semble vraiment à portée de main.

Selon Mathias Brunet de La Presse, le capitaine légendaire des Penguins de Pittsburgh se rapproche sérieusement du Canadien de Montréal. Et cette fois, ce n’est pas une illusion collective. C’est du concret. C’est du lourd.

Depuis plusieurs semaines, les partisans, les journalistes et même certains dirigeants du CH se frottent les mains devant un scénario encore inimaginable l’an dernier : voir Crosby enfiler l’uniforme bleu-blanc-rouge.

Oui, le Canadien serait prêt à sacrifier ses choix 16 et 17 du prochain repêchage, en plus d’un espoir comme Logan Mailloux, dans un package qui pourrait convaincre Kyle Dubas de céder.

Et il faut le rappeler : Sidney Crosby a un contrôle complet sur sa destinée. Sa clause de non-mouvement lui donne les pleins pouvoirs. Il décidera seul où il veut poursuivre sa carrière, ce qui fait baisser sa valeur. Et aujourd’hui, toutes les sources concordent : Montréal est sur sa liste. Non pas en bas. En haut.

Marc-André Fleury, ami intime de Crosby, l’a laissé entendre à demi-mot cette semaine :

« Je ne peux pas répondre pour lui, mais on dirait que je lui souhaite de partir. Je lui souhaite d’aller se battre pour une Coupe Stanley. C’est tellement un gagnant, un bon joueur. »

De son côté, Maxime Talbot n’a pas fermé la porte non plus. Il a affirmé que ce n’était « pas impensable » de voir Crosby à Montréal. Une déclaration prudente, mais lourde de sens.

La situation à Pittsburgh est catastrophique. Pierre LeBrun a révélé que Kyle Dubas écoute les offres pour presque tout le monde. La reconstruction est amorcée. Bryan Rust, Rickard Rakell, Erik Karlsson… Tous disponibles. Mais Crosby, lui, est pris entre la loyauté et la lucidité.

Et c’est là que Montréal entre en jeu. Kent Hughes multiplie les appels. Il tente de devancer ses rivaux, dont Los Angeles et le Colorado, qui surveillent aussi la situation de près.

Mais contrairement à ces clubs, le CH a quelque chose de différent à offrir : un projet de relance, un rôle de mentor, une ville francophone passionnée et une organisation prête à lui céder les clés du vestiaire.

Crosby a déjà goûté à la folie du Centre Bell lors de la Confrontation des 4 Nations en février. Il a vu, ressenti et absorbé l’amour du public montréalais. Il sait ce que ça représente.

Et les Penguins? Ils ne veulent pas prolonger son contrat à long terme. Ils ne veulent pas non plus le perdre sans rien. Ils savent que s’il leur annonce vouloir partir, ils auront tout intérêt à l’échanger… et vite. Car chaque jour qui passe, sa valeur diminue.

Mathias Brunet a été clair : les deux choix de premier tour du CH sont sur la table. Et si Logan Mailloux, voire un joueur comme Joshua Roy, devait être ajouté pour faire balancer l’offre, Hughes est prêt. Mais pas question de sacrifier Cole Caufield ou Juraj Slafkovsky. Ça, c’est non.

Il y a aussi la rumeur Vegas. Les Golden Knights cherchent à libérer de l’espace salarial. Le centre William Karlsson pourrait partir. Nicolas Hague, un défenseur gaucher robuste, est également dans la mire du CH. 

Et attention à Mike Matheson. Le vétéran défenseur du CH a eu une longue rencontre de 90 minutes avec Gorton et Hughes à Buffalo. Pourquoi? Le prévenir d’un échange imminent? Lui proposer une prolongation de contrat à rabais? L’informer que Crosby pourrait le rejoindre? Les spéculations fusent.

Pendant ce temps, le défenseur des Flames, Rasmus Andersson, reste aussi dans la mire du Canadien. Mais c’est clair que Crosby est la priorité.

Avec les choix 16, 17, 41 et 49, Montréal peut manœuvrer. Et comme le dit Chris Johnston (TSN 1050), Kent Hughes est « agressif » et parle avec tout le monde. C’est la première fois depuis longtemps que Montréal peut frapper un coup d’éclat au repêchage.

Depuis son arrivée, Hughes n’a jamais hésité à surprendre. Romanov pour le 13e choix au total pour Dach. Deux choix  (31e et 37e) pour Newhook. Laine sans rien donner. Chaque été, il pose un geste fort... pour le meilleur ou pour le pire.

Pour le pire surtout.

Mais cette fois, ce geste pourrait s’appeler Sidney Crosby.

Et si jamais l’échange se conclut, le monde du hockey va s’arrêter. Montréal redeviendra la capitale du hockey. Crosby, Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Hutson, Demidov… Imaginez l’alignement. Imaginez le Centre Bell. Imaginez les séries 2026.

C’est maintenant ou jamais. Hughes le sait. Crosby aussi. Il ne manque qu’un coup de fil. Et l’histoire pourrait basculer.

Et c’est là que réside toute la cruauté de ce que vit aujourd’hui Kris Letang... qui va finir par être bien seul dans cette chambre.

Parce qu’au fond, personne n’en veut. Ni les Penguins, qui ne savent plus comment justifier son temps de jeu et son salaire. Ni le Canadien de Montréal, pourtant en quête d’un défenseur droitier, mais qui ferme les yeux dès qu’on évoque son nom. Ni même les autres formations de la LNH, même celles désespérées à droite, qui considèrent Letang comme une bombe à retardement médicale et un "has been".

Dans les faits, il est déjà exclu, déjà mis de côté, déjà relégué à dans un sport qui l’a adulé pendant quinze ans mais qui, maintenant, l’ignore comme s’il n’avait jamais existé.

Imaginez à quel point il va pleurer de jalousie si Crosby prend le chemin de Montréal.

Et Letang n’est pas seul dans ce naufrage. Evgeni Malkin, son frère d’armes, subit le même sort. Jadis dominant, redouté, adulé, Malkin est aujourd’hui considéré comme un contrat à liquider, un gars fini qui va prendre sa retraite de la LNH l'été prochain et qui ne veut pas être transigé.

Son nom circule à peine sur le marché des transactions, tant il est devenu évident que personne ne veut s’attacher à un joueur de 38 ans au corps magané et au contrat encore imposant.

Même lui, dans ses propos récents, laisse filtrer la résignation. Il sait que la fin est proche. Il sait que cette dernière saison, il la jouera probablement dans l’indifférence générale, avant de tirer sa révérence sans hommage, sans parade, sans ovation.

Un dénouement amer pour un joueur qui a tout donné… et qui ne reçoit plus rien. À Crosby de débarquer au Centre Bell, loin de anciens amis indésirables.