On a regardé Logan Mailloux vivre son pire cauchemar. Une ouverture locale à Saint-Louis qui devait marquer le début d’une belle aventure en LNH s’est transformée en humiliation nationale, pendant que Zachary Bolduc, lui, brillait sous les projecteurs à Détroit.
La rivalité est violente.
Le Québécois n’a pas perdu de temps. À ses deux premiers matchs avec le Canadien, Bolduc a fait exactement ce qu’on attendait... et même plus.
Il a marqué deux buts en deux matchs, en plus d’imposer sa présence dans la zone offensive. Martin St-Louis l’a immédiatement placé sur la première vague de l’avantage numérique, et le jeune répond avec brio... à 5 contre 5...
Son lancer foudroyant, sa vitesse, son énergie contagieuse : tout y est.
À Brossard, il a été clair dès le début :
« C’est un rêve de porter ce chandail. Je suis ici pour contribuer, je suis ici pour gagner. »
Mission accomplie.
Alors que les projecteurs de Montréal brillent plus fort que jamais sur Bolduc, ceux de Saint-Louis ont cruellement mis à nu les failles de Logan Mailloux.
On attendait ce moment avec impatience. Logan Mailloux avait connu un camp de présaison éblouissant. Quatre passes en autant de matchs. Une présence physique imposante. Un poste gagné à la sueur de son front.
Mais jeudi soir, contre le Wild du Minnesota, tout s’est effondré.
Le Wild a écrasé les Blues 5-0. Et Mailloux a coulé avec le navire.
Il a terminé le match avec un différentiel de moins 2, mais surtout, il a été directement impliqué dans le premier but du match, un but de Ryan Hartman où il a littéralement été déculotté devant les caméras nationales.
Le pauvre voulait aider son coéquipier, Dylan Holloway, qui avait perdu son homme.
Sur la séquence, Mailloux avait initialement le bon joueur. Puis, dans une tentative de sauver un but, il a plongé dans le vide, touchant la rondelle qui a touché Hartman.. pour un but horrible. Et la caméra n’a pas manqué son visage, figé, complètement déboussolé.
Cet extrait vidéo va faire pleurer la famille de Logan Mailloux:
Dire que ses proches s'étaient déplacés à St-Louis pour l'encourager.
Ce n’était que le début.
Pendant tout le match, Mailloux a semblé en retard. Les décisions hésitantes, les passes manquées, les lectures défensives approximatives, les erreurs de positionnement : tout y est passé. Il n’a jamais paru en contrôle.
Pas pour rien qu'il fut le défenseur le moins utilisé des siens avec 14 maigres minutes et douze petites secondes de temps de jeu.
La réalité est dure, mais inévitable : Logan Mailloux a "choké" sa vie lors de ce match d’ouverture.
On avait mal pour lui. Les Blues s’étaient battus pour l’acquérir. Ils lui avaient demandé de se trouver un appartement à Saint-Louis. Ils lui avaient promis un rôle régulier. Et pour son grand soir… il a coulé.
Pendant ce temps-là, à des milliers de kilomètres, Zachary Bolduc est en feu. Il marque, il distribue les mises en échec, il devient le nouveau visage francophone du Canadien.
La comparaison est cruelle, mais elle est aussi inévitable.
Rappelons que les deux joueurs ont été échangés l’un contre l’autre. Une transaction qui avait divisé les partisans à Montréal. Certains voyaient Mailloux comme le prochain pilier défensif du CH. D’autres saluaient l’arrivée d’un joueur intense, offensif et engagé comme Bolduc.
Aujourd’hui, Bolduc gagne la guerre des perceptions haut la main lors de la première manche.
Voilà la preuve que le calendrier présaison ne veut rien dire.
Le cas Mailloux est la démonstration parfaite que la calendrier préparatoire, aussi prometteur soit-il, ne garantit rien. Ce qu’on veut, c’est performer quand ça compte.
Et jeudi soir, Mailloux s’est écroulé.
Sur les réseaux sociaux, Mailloux se fait envoyer sous l'autobus par les fans des Blues, qui regrettent leur favori Zachary Bolduc.
Certes, ce n’est qu’un match. Mais le message est clair : la LNH, c’est une autre planète, et l’indulgence n’existe pas. Les erreurs coûtent cher. Les caméras ne pardonnent pas.
Et les partisans non plus.
Comme si ce n’était pas suffisant, la veille du match, les réseaux sociaux des Blues ont ajouté une couche de malaise.
Dans une tentative de présentation sympathique, le gestionnaire a publié un « Five fun facts about Logan Mailloux ». Rapidement, les commentaires se sont remplis de rappels de l’affaire suédoise de 2020. Le passé judiciaire de Mailloux a ressurgi, forçant les Blues à supprimer la publication.
La séquence a ajouté au climat pesant autour de lui. Alors qu’il aurait dû célébrer le début de sa carrière professionnelle, il s’est retrouvé au cœur d’un tourbillon négatif, sur la glace comme en ligne.
Voilà pourquoi ce soir, il ne semblait pas avoir la tête de jouer au hockey.
Le lien entre Bolduc et Mailloux est désormais indélébile. L’un a pris la place de l’autre. L’un est en train de devenir une idole. L’autre peine à survivre à son premier match.
Ce sont deux trajectoires opposées, mais liées.
À Montréal, on parle déjà de Bolduc comme du nouveau « roi francophone » du CH. Il incarne cette fierté locale, cette énergie de fou... cette fougue québécoise.
À Saint-Louis, Mailloux doit maintenant se battre pour ne pas être envoyé en bas après une seule performance.
Est-ce qu’on doit s’inquiéter?
Non. Pas encore.
Mailloux a du talent. Son camp l’a prouvé. Il est encore jeune. Mais il doit vite comprendre que la marge d’erreur est mince dans la grande ligue.
Et surtout, il doit apprendre à se relever. Car après une chute aussi spectaculaire, la pression sera immense. Et les comparaisons avec Bolduc… inévitables.
Martin St-Louis, de son côté, a toujours cru en Bolduc, malgré un camp qualifié de « moyen » par plusieurs. Il a dit :
« On voulait du grit. Il a ça. Il a aussi un bon tir. Il est prêt. »
Et il l’a prouvé.
Pendant ce temps à Saint-Louis…
Logan Mailloux n’a pas parlé aux médias après le match. Il est rentré dans le vestiaire la tête basse. Une première impression manquée. Une première déception.
Il lui reste 81 matchs pour montrer que jeudi soir, ce n’était qu’un accident. Il lui reste 81 matchs pour faire taire les critiques.
Pendant ce temps, à Montréal, Bolduc flotte sur un nuage, et les partisans en redemandent.
Pincez-nous quelqu'un.