Soirée catastrophique à TVA Sports: une bourde historique

Soirée catastrophique à TVA Sports: une bourde historique

Par David Garel le 2025-07-14

C’est une autre gifle monumentale. Une autre soirée de honte, de malaise et de colère.

Une soirée où TVA Sports aurait pu redorer sa réputation, prouver qu’il peut encore livrer du contenu de qualité, faire vivre de grandes émotions sportives aux Québécois.

Mais non. Le concours de circuits de la MLB 2025 s’est transformé en un désastre technique, sonore et visuel. Et cette fois, il n’y a plus d’excuse. Le public est à bout. Et les critiques sont sans appel.

Tout a commencé par un simple message. Une publication  cinglante, signé Alexandre Pratt de La Presse, l’un des chroniqueurs les plus respectés du milieu :

« Cool : @TVASports est sur place pour le concours de circuits. Moins cool : le son de ce qui se passe sur le terrain est horrible. »

Une phrase sans pitié.. Une phrase qui résume tout. Une phrase qui a mis le feu aux poudres.

Car il n’était pas seul. En quelques minutes à peine, les commentaires ont déferlé sur X comme une vague de frustration collective.

Des téléspectateurs outrés, dégoûtés, désabusés.

« C’est toujours horrible avec TVA Sports. »

« Ça ne me surprend pas. »

 « Le son est en effet horrible, on dirait qu’ils sont en studio… L’angle des caméras me semble moins bon cette année. »

Ce n’est pas qu’une erreur technique. Ce n’est pas qu’un problème ponctuel. C’est un symptôme. Le symptôme d’une chaîne à l’agonie, d’un empire qui s’effondre, d’une marque qui n’a plus les moyens, plus les effectifs, plus la rigueur pour faire ce métier correctement.

On aurait pu croire qu’après les compressions massives de l’an dernier, soit plus de 600 employés remerciés, des vétérans sacrifiés, des artisans pleurant leur départ, la direction de TVA Sports allait faire preuve d’humilité.

Qu’elle allait se concentrer sur la qualité. Qu’elle allait soigner ce qui reste. Mais non. La chaîne continue de faire des choix douteux. De se présenter à des événements majeurs sans préparation, sans test, sans plan de secours.

Le son était atroce. L’image, déroutante. L’ambiance, absente. Comment est-ce possible qu’en 2025, avec l’équipement disponible, une chaîne nationale ne parvienne même pas à faire entendre correctement les coups de bâton d’un concours de circuits? Comment peut-on rater une retransmission aussi simple, aussi festive, aussi attendue?

Ce n’est pas un détail. C’est l’essence même de l’événement. Le frisson du public. Le bruit sourd des balles frappées avec puissance. Les exclamations spontanées.

Le crescendo des applaudissements. La magie du direct. Tout ça, disparu. Étouffé. Noyé dans une captation minable, dans un son compressé, flou, creux, comme si l’équipe technique s’était branchée sur une ligne téléphonique de 1998.

Et le pire, c’est que tout le monde l’a vu. Tout le monde l’a entendu. Sur les réseaux sociaux, c’était la honte nationale.

TVA Sports, déjà mal-aimée, est devenue la cible favorite des amateurs frustrés. On disait tout haut ce que plusieurs pensaient tout bas :

« TVA Sports, c’est comme un resto cinq étoiles qui sert du Kraft Dinner à 45 $. »

L’ironie, c’est qu’ils étaient sur place. Oui, sur place. TVA avait déployé une équipe à l’événement. Ils ont payé des billets d’avion. Loué des chambres d’hôtel. Mobilisé des gens. Et malgré tout ça, ils ont réussi à livrer un produit inférieur à celui qu’un ado de 16 ans aurait pu diffuser en direct sur TikTok avec un cellulaire.

Comment justifier ça? Comment expliquer qu’un réseau qui perd déjà des dizaines  et des dizainesde millions par année,  continue de gaspiller les rares ressources qu’il lui reste dans des échecs aussi monumentaux?

Et pendant ce temps, la direction de Québecor se tait. Pierre Karl Péladeau, comme toujours, accuse les autres. Le gouvernement. Radio-Canada. Les plateformes numériques. Tout le monde sauf lui. Sauf son propre modèle. Sauf ses décisions catastrophiques. Sauf sa gestion aveugle.

Rappelons que c’est ce même Péladeau qui, l’an dernier, a annoncé que TVA Sports n’avait plus d’avenir. Que sa fermeture était envisagée. Que la chaîne avait, au mieux, un an à vivre.

C’était une sorte de préavis de décès, lancé en pleine tempête. Une claque en pleine figure pour les employés. Un coup de massue pour les passionnés de sport québécois.

Et pourtant, les employés continuent de faire des miracles. Malgré la peur, l’incertitude, la colère. Malgré la direction qui coupe dans tout, sauf dans les salaires de ses patrons. Malgré l’absence de vision. Malgré la fuite des talents.

Mais là, cette fois, c’est trop. Ce concours de circuits aurait pu être une bouffée d’air. Une pause dans la spirale. Une démonstration de compétence. Une preuve que TVA Sports est encore capable. Au lieu de ça, on a eu droit à une leçon d’incompétence. Une humiliation en direct. Une autre tâche sur un dossier déjà souillé.

Et le public, lui, n’oubliera pas. Ce sont les mêmes téléspectateurs qui avaient pardonné les erreurs lors de la Coupe Stanley, les pannes pendant les matchs du CF Montréal, les coupures de son pendant les matchs du Rocket.

Mais là, même les plus fidèles jettent l’éponge. Même ceux qui voulaient encore croire se tournent vers Sportsnet, vers ESPN, vers RDS. Même ceux qui aimaient TVA Sports n’y croient plus.

La chaîne n’est plus crédible. Ni sur la forme, ni sur le fond. Les erreurs techniques s’accumulent. Les ratés sont devenus la norme. Et chaque événement raté n’est plus une surprise : c’est un running gag.

Et pendant ce temps, les actionnaires de Québecor applaudissent. L’action grimpe. Les profits du conglomérat montent en flèche. Mais c’est une illusion. Une bulle. Car à l’intérieur, tout s’effondre. L’image publique de TVA est détruite. La confiance du public est brisée. Et la colère monte. Chaque soir. Chaque diffusion.

Ce qui s’est passé hier n’est pas anecdotique. C’est symbolique. C’est un point de bascule. Un moment où le mépris technique devient mépris tout court. Où l’incompétence devient mépris envers les téléspectateurs. Où chaque dollar de publicité devient un dollar mal investi.

Et surtout, c’est une preuve. Une preuve que TVA Sports, dans sa forme actuelle, n’a plus de raison d’être. Si on ne peut même pas couvrir un concours de circuits correctement, alors à quoi bon?

Il reste un an. Un an, peut-être moins, avant que la chaîne ne soit débranchée pour de bon. Et d’ici là, chaque soirée comme celle-ci accélère la chute. Chaque son pourri, chaque image mal cadrée, chaque diffusion ratée, c’est une pelletée de plus sur le cercueil.

Il n’est pas trop tard pour changer le cap. Mais il faudrait d’abord avoir le courage de regarder la vérité en face. Et surtout, d’écouter.

Car les cris de colère du public ne sont plus des murmures. Ce sont des hurlements. Et ils ne pardonneront plus.

Ce n’est plus une série de gaffes. C’est un effondrement en direct. Une agonie médiatique diffusée en haute définition, où chaque erreur devient une mauvaise blague, chaque raté un symbole du naufrage.

TVA Sports ne couvre plus les événements : elle les enterre. Et pendant que les caméras tremblent et que le son grésille, les amateurs zappent, rient, puis tournent la page. Définitivement.