Silence dans la salle de presse: Martin St-Louis abandonne Joshua Roy

Silence dans la salle de presse: Martin St-Louis abandonne Joshua Roy

Par David Garel le 2025-09-24

C'était le moment de Joshua Roy. Une soirée d’audition, un match crucial, un face-à-face avec la réalité. Et pourtant, il est sorti du Centre Bell comme un fantôme. Pire encore : Martin St-Louis a refusé d’en parler. Aucune mention, aucun mot, aucune défense.

Ce silence pèse plus lourd qu’une critique. Il tranche. Il condamne.

Dans une journée où chaque journaliste était prêt à entendre les réflexions de St-Louis sur le sort du jeune attaquant, le mutisme a été assourdissant.

Et ce n’est pas un oubli. C’était une décision.

« Il était invisible », a soufflé un membre de l'entourage du CH.

C'était comme si on voulait le rayer de l'histoire avant même qu'elle se termine. 

Tous les yeux étaient sur lui. Roy a amorcé la rencontre sur ce qui devrait être le troisième trio du CH avec Alex Newhook et Zachary Bolduc. Une opportunité rêvée. Une audition. Une clé vers la LNH.

Mais le Beauceron de 22 ans est passé à côté de son match. Une seule mise en échec, un tir au but, un revirement provoqué, et une tentative de passe interceptée lors d’une descente à deux contre un. Aucune mention dans les points de presse. Pas un mot de Martin St-Louis.

Ce n'est pas rien. C'est une cassure.

D'autant plus que St-Louis, lui, a pris le temps de vanter Juraj Slafkovsky, Cole Caufield, Nick Suzuki. Il a même répondu à des questions sur Florian Xhekaj. Mais Joshua Roy? Rien. Zéro. Silence radio.

Est-ce une directive du service des communications? Est-ce un message à peine voilé que le destin de Joshua Roy est scellé? On le sait, le CH a tenté de l’inclure dans plusieurs discussions de transaction, notamment avec Boston pour Pavel Zacha (avec Oliver Kapanen et Jayden Struble), Pittsburgh (Crosby), Nashville (O'Reilly), Seattle )McCann). 

Il sera échangé en 2025-2026. Il n’est même pas exclu qu’il soit échangé d’ici la fin du camp.

Le plus troublant, c’est la déception. Il avait promis un camp du tonnerre. Il avait perdu 15 livres, affirmant qu’il était en meilleure forme que jamais. Il avait affiché une confiance débordante en entrevue. Mais sur la glace, tout était lent, déconnecté. Et St-Louis, qui a pourtant toujours eu un mot d’encouragement pour ses jeunes, a choisi de l’ignorer.

Ce qui rend cette descente encore plus brutale, c’est qu’elle était évitable. On l’avait averti, Joshua Roy.

Pas en catimini, pas en douce. En public. Devant les micros. Devant les caméras.

Souviens-toi de cette soirée de mars à la Place Bell. Le Rocket venait de sécuriser la première place au classement de la Ligue américaine. L’ambiance était euphorique. Mais pendant que tout le monde célébrait, Joshua Roy traînait les pieds. Tête basse. Regard fuyant.

Et Pascal Vincent, sans détour, avait lancé l’alerte :

« Il peut le faire, mais pour le maintenir, il va devoir faire un gros été. Il va devoir travailler cet été pour créer ce rythme. »

« Quand il joue avec du rythme… wow, c’est un excellent joueur. Mais il faut que ça devienne partie intégrante de son ADN. »

Ce n’était pas un message subliminal. C’était un ultimatum.

Même Martin St-Louis, à ce moment-là, avait été cinglant. Il avait dit ceci, de façon tranchante :

« Nous n’allons pas le tenir par la main. »

« Roy ne doit pas s’attendre à ce qu’on le guide comme des parents le feraient avec leur nouveau-né. »

Roy devait se transformer. Il devait exploser cet été. Il devait revenir au camp comme un lion affamé, prêt à tout arracher. Il ne l’a pas fait.

Quand il a créé un hors-jeu par manque de synchronisme, Martin St-Louis a frappé sur la bande.

Quand il a brisé une montée en deux contre un en tentant une passe molle interceptée, St-Louis a regardé au ciel.

Il a jeté des rondelles dans des zones mortes. Il a fait des passes d’espoir, des “hope plays”, comme on les déteste dans le système de St-Louis. Et surtout, il a perdu presque tous ses duels. Battu le long des rampes. Battu dans l’engagement physique. Battu dans la lecture du jeu.

Un recruteur dans la loge l’a résumé ainsi :

« Roy a été trop lent pour penser, trop lent pour agir, trop lent pour survivre. »

Trop bon pour la ligue américaine, trop faible pour la LNH. C’est un joueur entre deux mondes. Un “tweener”.

Est-ce que Joshua Roy a perdu sa place dans la hiérarchie? Difficile de ne pas le croire. Owen Beck, lundi, a tout fait pour se remettre sur la map. Florian Xhekaj a volé le show mardi. Roy, lui, a coulé. Et cette descente n’a pas été amortie par le coach.

Et pourtant, Joshua Roy avait vu venir la tempête. Il avait été averti. Tout le monde dans l’organisation savait qu’il lui manquait une étape. Que son jeu manquait de pace. Que sa prise de décision, sous pression, n’était pas au niveau.

Et c’est ici qu’on doit quand même lui lancer des fleurs.

Nous avons reçu un message en privé de la personne la plus proche possible du jeune joueur, un ami et colocataire avec qui il a habité cet été avant le camp d’entraînement.

Cette source fiable et directe nous a fourni des détails qui démontrent que les critiques sur le comportement hors-glace de Roy sont non seulement injustifiées, mais totalement dépassées.

Il faut reconnaître nos erreurs et remettre les pendules à l’heure : Joshua Roy est plus sérieux que jamais et mérite qu’on lui donne crédit pour ses efforts.

Selon cette source, Roy a changé son mode de vie depuis des mois, bien avant le début du camp. Non seulement a-t-il quitté cette résidence, mais il a aussi tourné la page sur les soirées festives et les sorties nocturnes.

« Le gars n’est pas sorti au bar depuis plusieurs mois », nous a assuré son colocataire.

Roy a compris l’importance de ce camp pour sa carrière, et il s’est préparé avec un sérieux exemplaire. Régime strict, sommeil optimisé, alimentation calculée, taux de gras mesuré : il a fait tout ce qu’on attendait d’un jeune joueur voulant faire le saut dans la LNH.

Oui, Roy a eu ses dérapages par le passé, mais il a corrigé le tir depuis le printemps, déterminé à ne plus laisser ses habitudes hors glace compromettre son avenir.

« Je l’ai vu mettre les efforts comme jamais cet été, et là, il se fait ramasser pour des histoires de l’an passé. »

La plus grande tragédie dans cette histoire? Ce n’est pas que Roy ait échoué.

C’est qu’il a échoué... malgré ses efforts...

Le Canadien n’a pas été injuste. Pascal Vincent lui a dit les choses. Martin St-Louis l’a responsabilisé. Le personnel d’encadrement l’a soutenu.

Mais à la fin, Joshua Roy n’a pas livré.

Et quand un joueur ne transforme pas son ADN sur la glace, il se condamne lui-même... malgré tous ses efforts... hors-glace...