Le retour de l’exclu est sur toutes lèvres.
Patrik Laine fait mentir tout le monde… et crée un casse-tête pour Martin St-Louis...
Il n’aurait jamais dû être là.
Il ne devait plus faire partie du vestiaire. Il ne devait plus enfiler le chandail du Canadien de Montréal. Il devait être échangé « contre n’importe quoi », comme l’a martelé Mathias Brunet. Et pourtant… Patrik Laine est encore là.
Mieux : il est au cœur du groupe. Au centre des photos. Présent à Brossard chaque jour. Présent à Osheaga avec Nick Suzuki, au mariage du capitaine, dans tous les rassemblements de l’équipe. Il rit, il danse, il s’entraîne. Il patine tous les matins avec Ivan Demidov. Il envoie un message clair :
Je suis dans la gang. Je suis revenu. Et je ne bougerai plus.
Ce revirement est spectaculaire. Il y a quelques semaines à peine, Frank Seravalli révélait que le CH avait sérieusement envisagé d’échanger Laine pour libérer de la masse salariale.
Mais aujourd’hui, Seravalli a confirmé que l’échange est mort. Laine va commencer la saison à Montréal.
Et il le mérite.
L’an dernier, tout semblait pointer vers une sortie humiliante pour Laine. Il avait été écrasé médiatiquement : mis de côté en séries, ignoré par certains vétérans, exclu des cercles sociaux, même son mariage avait été déserté par les vétérans du CH. Seuls Ivan Demidov et Jakub Dobes y avaient assisté.
Les rumeurs fusaient : Laine était incompatible avec Martin St-Louis. Il traînait les pieds. Il ne voulait plus jouer ici. Il vivait mal la pression. Il ne faisait pas les efforts demandés. Il coûtait trop cher. Son temps était révolu.
Mais plutôt que de plier, Laine a relevé la tête.
Il s’est présenté à Brossard avant tout le monde. Il a chaussé les patins. Il a enchaîné les entraînements, il s’est rapproché des jeunes, notamment Demidov. Il a pris sa place sans faire de bruit. Et au fil des semaines, il est devenu… l’un des gars.
La preuve? Il est dans toutes les vidéos virales. Il est dans le « dancefloor » au mariage de Suzuki, torse nu, souriant, entouré de Struble, Caufield, Slafkovsky, Guhle, Xhekaj.
Il est avec Nick Suzuki, Noah Dobson, Jakub Dobes, Jayden Struble, Jake Evans et Kaiden Guhle à Osheaga. Il fait partie du groupe.
Et ça, ça ne se fabrique pas. Ça se mérite.
Ce revirement est aussi un désaveu magistral pour tous ceux qui l’avaient enterré. On se souvient des mots durs de Mathias Brunet, qui disait que Laine devait partir « coûte que coûte ». On se souvient des journalistes qui rapportaient que Martin St-Louis ne voulait plus jamais le coacher.
Et pourtant.
Aujourd’hui, le CH le garde. Le groupe l’adopte. Et il s’impose naturellement dans le top 6 offensif. Même la première unité en avantage numérique semble désormais possible.
Il a créé une chimie inattendue avec Demidov, et les deux forment déjà un tandem qui fait saliver les partisans.
Pendant ce temps, Zachary Bolduc, censé occuper une place clé avec Kirby Dach et Demidov, est invisible. Pas vu à Brossard. Pas vu aux événements sociaux. Pas vu avec les boys.
Pourtant originaire du Québec, logé à proximité, jeune joueur prometteur fraîchement acquis par le CH… mais aucune trace de lui dans les soirées d’équipe ou au festival Osheaga.
Dans un vestiaire aussi soudé que celui du Canadien, où l’intégration sociale est souvent aussi cruciale que la production sur la glace, le silence autour de Bolduc est étrange.
Est-il mal accueilli? Est-il simplement timide? Ou pire, est-il déjà marginalisé par le groupe? Une chose est claire comme de l'eau de roche : alors que Laine envoie un message clair, “je suis des vôtres”, Bolduc, lui, n’a encore rien dit. Ni avec ses mots, ni avec sa présence.
La réalité est sans pitié : Laine a pris la place.
Et c’est là que tout devient délicat. Parce que Martin St-Louis, lui, ne voulait plus de Laine. Il l’avait sorti de ses plans. Il préparait déjà son camp d’entraînement sans lui. Il avait accepté l’idée d’un échange. Il avait tourné la page.
Mais voilà que Kent Hughes n’a pas bougé. Que Laine est resté. Et qu’en plus, il s’impose.
Pour St-Louis, c’est un véritable cauchemar tactique.
Il le sait : il n’a plus le droit à l’erreur. Il ne peut pas envoyer Laine sur la troisième ligne sans provoquer une nouvelle tempête médiatique.
Il ne peut pas l’écarter sans désorganiser tout l’équilibre du vestiaire. Et il ne peut pas simplement ignorer son intégration réussie au groupe.
Et pourtant, il ne voulait pas de ce joueur. Il voulait construire autour des gars qui plongent pour bloquer un tir en novembre contre Columbus, pas autour de ceux qui lèvent les yeux au ciel quand on parle d’effort.
Ce qui attend Martin St-Louis, c’est une partie d’échecs constante. Si Laine performe dès le début, il faudra le garder dans le top 6, malgré ses absences défensives. S’il flanche, il faudra le sortir… mais sans tout faire exploser.
Et surtout, il faudra composer avec l’imprévisible. Laine a déjà traîné les pieds. Il a déjà boudé. Il a déjà été une distraction.
La question est simple : peut-on faire confiance à Laine pour une saison entière? Peut-il garder le cap mentalement? Peut-il soutenir l’effort? Peut-il accepter les critiques et rebondir sans éclater?
Personne ne le sait. Pas même lui.
Aujourd’hui, Patrik Laine a gagné la première bataille. Il a brisé l’image du rejet. Il a réintégré le groupe. Il a fait mentir les rumeurs. Il s’est imposé dans l’alignement. Il a sauvé son poste.
Mais la guerre n’est pas finie.
La pression sera énorme. Il devra marquer. Être constant. Être utile à cinq contre cinq. Être discipliné. Être un vrai joueur d’équipe. Parce que le moindre faux pas, le moindre relâchement, et les couteaux vont ressortir.
Martin St-Louis, lui, marche sur des œufs. Il n’aura pas la liberté de dire ce qu’il pense. Il devra composer avec une bombe émotionnelle, tout en gardant le cap avec les jeunes, tout en gérant les ego, les minutes de jeu, les attentes.
Le CH s’apprête à vivre la saison la plus excitante de sa reconstruction. Demidov. Hutson. Dobson. Slafkovsky. Suzuki. Caufield. Guhle. Bolduc. Le noyau est jeune, dynamique, soudé. L’ambiance est bonne. Les attentes sont élevées.
Mais dans ce tableau prometteur, une fissure persiste : Patrik Laine.
Il peut être l’élément déclencheur d’une saison exceptionnelle… ou le grain de sable qui fait tout dérailler.
Et c’est ce suspense-là qui rend la saison 2025-2026 absolument fascinante.