Signature à Montréal: grosse surprise chez les agents libres

Signature à Montréal: grosse surprise chez les agents libres

Par David Garel le 2025-09-22

Le masque est en train de tomber.

À force de repousser l’évidence, Kent Hughes semble enfin en venir à la conclusion que le Canadien de Montréal n’a pas de deuxième centre fiable à l’aube de la saison. Et selon le très crédible Chris Johnston, l’état-major du CH aurait finalement approché Jack Roslovic.

Oui, ce même Roslovic que Martin St-Louis ne veut pas. Ce même Roslovic jugé trop “soft”. Ce même Roslovic que tout le monde disait exclu du plan. Eh bien, les temps changent.

Et parfois, la réalité du camp d'entraînement est plus forte que les principes.

Sur les ondes du Chris Johnston Show, le journaliste de The Athletic et TSN a révélé que le CH fait partie des équipes qui ont approché Roslovic récemment. Il mentionne même que le duel se jouerait entre le Canadien et les Canucks de Vancouver.

C’est la première fois qu’une source crédible confirme un intérêt réel de Montréal pour le centre droitier de 28 ans. Et ça change tout.

Parce que si l’organisation, qui s’est tant obstinée à ignorer Roslovic, fait enfin le pas, c’est que l’inquiétude autour de Kirby Dach atteint un point critique.

Depuis le début du camp, Kirby Dach ne rassure personne.

Pas de grande explosion sur la glace. Un langage corporel incertain. Des hésitations. Et surtout, aucun signe d’un centre prêt à affronter une saison complète dans un rôle de premier plan.

Les entraîneurs le protègent. Les journalistes le surveillent. Les partisans s’inquiètent.

Et pendant ce temps, le camp d’entraînement avance.

Aujourd’hui avait lieu le premier match préparatoire du Canadien. Une belle vitrine pour tester les plans de Martin St-Louis. Et surtout, pour évaluer qui peut vraiment prétendre à un rôle au centre.

Oliver Kapanen, qui a eu la chance d’évoluer au centre d’Ivan Demidov et Lane Hutson, n’a pas su saisir sa chance. Positionnement timide, prises de décision lentes, impact limité.

Son but en fusillade ne change rien.

Rien pour inspirer la confiance.

Owen Beck, lui, a marqué. Et ça, c’est une excellente nouvelle.

Mais ce n’est pas un joueur qu’on veut développer comme centre de deuxième trio cette année. L’état-major veut qu’il évolue à l’aile du troisième trio, avec Alex Newhook et Zachary Bolduc. Un rôle énergique, à haute intensité, mais à basse responsabilité défensive.

Le message est clair : le poste de centre #2 n’a pas de titulaire crédible pour débuter la saison. Pas si Dach continue à patiner sur une jambe. Pas si Kapanen ne décolle pas. Pas si Beck est destiné à l’aile.

Alors, que reste-t-il?

Jack Roslovic, malgré tout.

Et c’est là que le nom de Jack Roslovic revient par la bande. À contrecœur. Presque en chuchotant.

Mais il revient.

Et c’est révélateur.

Il y a quelques semaines à peine, Roslovic était persona non grata dans les cercles montréalais. Jugé trop fluide, pas assez robuste, trop discret physiquement.

Seulement 14 mises en échec en 81 matchs. Une honte pour Martin St-Louis, dont le système exige que chaque joueur se sacrifie physiquement, bloque des tirs, entre dans les coins et dérange.

Mais voilà.

Quand le plan A est blessé, le plan B est trop jeune et le plan C est inexistant… le plan Roslovic devient soudainement une option.

Chris Johnston ne mentionne pas que Montréal. Les Canucks de Vancouver seraient également dans le portrait.

Et là, il y a urgence.

Parce qu’à ce stade-ci, Roslovic ne coûtera pas cher. Il veut jouer. Il attend un contrat. Il n’a pas de camp d’entraînement officiel. Et il pourrait signer pour un an, à prix réduit, simplement pour relancer sa carrière.

L’équipe qui bougera la première mettra la main sur un centre droitier de 22 buts, capable de jouer dans un top 6.

Le CH ne peut pas se permettre d’attendre trop longtemps.

C’est là que Kent Hughes entre en scène. Parce que pour convaincre Martin St-Louis, il faudra un discours fort. Il faudra rappeler que Roslovic a marqué 22 buts sans avantage numérique, qu’il a joué dans trois systèmes en deux ans, qu’il mérite une chance de stabilité.

Et surtout, il faudra souligner que les options sont limitées.

Mason McTavish? Pas disponible.

Pavel Zacha? Trop cher pour l'instant (les Bruins ont refusé Jayden Struble, Joshua Roy et Oliver Kapanen).

Owen Beck? Un ailier pour le moment.

La réalité est impitoyable. Et Roslovic devient un pari mesuré. Moins risqué que Dach blessé. Moins improvisé que Newhook au centre. Moins brouillon que Veleno.

Martin St-Louis fléchira-t-il?

On connaît la rigueur de Martin St-Louis.

Il ne veut pas de joueurs “soft”. Il veut des soldats. Des gars qui bloquent avec le visage s’il le faut. Qui plongent sur la rondelle. Qui dérangent. Qui saignent.

Mais il est aussi un homme intelligent. Stratège. Et il sait qu’une saison de 82 matchs, ça ne se gagne pas en septembre, mais ça peut se perdre très vite sans structure.

Si Kent Hughes lui met Roslovic sur la table, à faible coût, avec un rôle précis, peut-être cédera-t-il. Peut-être acceptera-t-il un compromis temporaire.

Parce qu’en ce moment, la deuxième ligne du CH n’existe tout simplement pas.

Roslovic ne sera jamais un joueur de rêve pour St-Louis

Mais il pourrait devenir un joueur de transition.

Un joueur de location… mais une location qui sauve une saison. Roslovic au centre de Demidov et Laine serait plus dangereux qu'avec Dach.

En approchant Jack Roslovic, le Canadien de Montréal ne renie pas ses principes. Il reconnaît simplement l’urgence.

Parce qu’aujourd’hui, aucune solution interne n’a émergé.

Parce que Dach inquiète.

Parce que Kapanen s’efface.

Parce que Beck est mieux à l’aile.

Parce que le CH a besoin d’un centre. Maintenant.

Chris Johnston vient de révéler ce que plusieurs soupçonnaient : le CH craque. Lentement, mais sûrement.

Et parfois, un joueur qu’on avait rayé finit par devenir une bouée de sauvetage.

Jack Roslovic n’est pas l’idéologie de Martin St-Louis.

Mais il pourrait bien en être le compromis nécessaire.