Sidney Crosby refusé dans l’avion pour Montréal: la tension explose

Sidney Crosby refusé dans l’avion pour Montréal: la tension explose

Par David Garel le 2025-09-19

Le dossier Sidney Crosby à Montréal prend des proportions impossibles. On croyait que l’histoire allait s’essouffler après les propos de Pat Brisson, après les réponses franches de Crosby, après les sorties sèches de Kyle Dubas. Mais non. Tant que le numéro 87 sera encore à Pittsburgh, le feuilleton ne peut pas mourir.

Et le Canadien, lui, reste à l’affût. Parce qu’à moins que Kirby Dach se transforme soudainement en joueur vedette, les spéculations vont revenir. Encore et encore. Toutes les occasions sont bonnes pour ramener Crosby dans la conversation montréalaise.

Ce matin, Renaud Lavoie a jeté de l’huile sur le brasier. Invité sur les ondes de BPM Sports, il a confirmé que Sidney Crosby ne sera pas à Montréal lundi prochain, lors du match préparatoire entre les Penguins et le Canadien.

Le journaliste a raconté que Crosby lui-même lui avait dit, à Las Vegas au début du mois, qu’il ne serait pas de l'avion vers le Québec. Pas une rumeur, pas une spéculation : des paroles directes du capitaine.

Sur le plan sportif, ce n’est pas un choc. Les Penguins préfèrent garder leur vedette pour les matchs à domicile durant le camp. C’est logique, c’est habituel pour un vétéran de ce calibre.

Mais vu sous un autre angle, l’absence de Crosby au Centre Bell en pleine tempête médiatique prend une tout autre saveur.

La stratégie Dubas : protéger… ou provoquer?

Pourquoi ne pas envoyer Crosby vivre l’ambiance de Montréal? Pourquoi ne pas le placer dans une aréna où il serait ovationné à chaque touche de rondelle?

Renaud Lavoie a posé la question qui dérange : est-ce que Kyle Dubas et Pat Brisson essaient de pousser Crosby à bout? Est-ce qu’on veut que la demande de transaction vienne de lui, pour éviter que la direction porte l’odieux?

Parce que soyons clairs : si Crosby patinait au Centre Bell lundi prochain, ce serait une célébration sans précédent. Le public l’acclamerait comme l’un des leurs. Les pancartes « Viens à Montréal, Sid » fleuriraient dans les gradins. L’ovation serait interminable. Et la pression deviendrait intenable pour Dubas.

Ne pas l’envoyer, c’est envoyer un message. C’est dire au monde du hockey : Montréal n’a pas le gros bout du bâton. C’est rappeler que Dubas contrôle encore le calendrier, même si Crosby contrôle sa clause.

Un bras de fer qui devient personnel.

La tension entre Crosby et Dubas est désormais une guerre médiatique. Le capitaine a dit haut et fort qu’il ne voulait pas de reconstruction, qu’il voulait encore gagner. Son agent Pat Brisson a laissé entendre que l’option d’un départ n’était plus taboue.

La réponse de Dubas a été brutale : « Certains clubs reconstruisent depuis un certain temps et veulent passer à la prochaine étape. Ils sont intéressés par nos vétérans. Ils peuvent devenir de bons partenaires pour un échange. »

Autrement dit : on ne change pas notre plan pour toi, Sid.

C’est une mise en scène crue, presque humiliante. Envoyer Crosby sous l’autobus publiquement. Et maintenant, refuser de l’exposer à Montréal, là où l’ovation du public pourrait précipiter la rupture.

Tout le monde le sait : si Crosby bouge, il choisira sa destination. Les Kings et l’Avalanche font semblant d’être des joueurs sérieux, mais n’ont pas les munitions.

Colorado a déjà sacrifié Callum Ritchie pour Brock Nelson. Leur meilleur espoir restant, Mikhail Gulyayev, ne fait pas tourner de têtes à Pittsburgh. À part lui eGavin Brindley est un espoir fini et de bas-étage.

Quant à Los Angeles, la liste est mince : Liam Greentree est un ailier, Francesco Pinelli est limité (29 points en 70 matchs dans la LAH). Rien qui fasse rêver.

Pittsburgh veut un centre d’avenir. Et le seul nom qui pèse vraiment dans la balance, c’est Michael Hage. C’est là que la bataille devient brutale pour Kent Hughes.

Ce qui se joue sous nos yeux dépasse largement les frontières de Pittsburgh et de Montréal. Ce n’est pas seulement une transaction hypothétique, c’est un bras de fer entre deux visions irréconciliables.

D’un côté, Sidney Crosby, 38 ans, qui répète haut et fort qu’il veut gagner, qu’il refuse de s’enfoncer dans une reconstruction interminable. De l’autre, Kyle Dubas, directeur général froid, calculateur, qui a choisi de livrer la vérité nue : les Penguins liquident leurs vétérans et se projettent vers l’après-Crosby.

Et dans ce duel, Dubas vient de dégainer l’arme la plus brutale : ses exigences. Fini les illusions d’un « package » composé de Joshua Roy, Jayden Struble, Oliver Kapanen et un choix de première ronde. Ce que Dubas veut, ce que Dubas réclame, c’est un diamant. Michael Hage. David Reinbacher. Jacob Fowler. Rien de moins.

Ce message est cinglant, cruel même : 

« Si vous voulez Crosby, vous sacrifierez un pilier de votre avenir. » 

Pour Kent Hughes et Jeff Gorton, le dilemme est vertigineux. D’un côté, l’opportunité unique de ramener au Québec le plus grand joueur de sa génération, celui qui pourrait redonner au Canadien une aura mondiale, celui qui transformerait la Flanelle en machine à gagner dès son arrivée.

De l’autre, l’obligation de ne pas répéter les erreurs du passé, celles où Montréal a sacrifié ses joyaux pour des présents éphémères.

C’est là que la saga prend des proportions impossibles. Parce que Dubas joue au plus fort. Il force Crosby à être celui qui, ultimement, devra assumer le poids de la rupture.

Il met Pat Brisson dans une position intenable, entre loyauté envers son joueur et respect d’une organisation qui tourne la page. Et il met Montréal devant une question existentielle : jusqu’où êtes-vous prêts à aller pour Sidney Crosby?

Et c’est précisément cette dureté, cette froideur, qui pourrait précipiter la fin de l’ère Crosby à Pittsburgh. Car quand le capitaine comprendra qu’on le met ainsi sous l’autobus, il ne restera qu’une seule option : dire « assez ».

Alors oui, Crosby ne sera pas à Montréal lundi. Mais ce simple détail nourrit encore la rumeur. Parce que chaque absence, chaque mot, chaque décision est analysée comme un indice supplémentaire.

La saga Crosby à Montréal n’est pas un fantasme. C’est devenu un feuilleton impossible à arrêter.

Et tant que Dubas refusera d’exposer son capitaine à la ferveur du Centre Bell, la question restera la même : est-ce qu’il protège son joueur… ou est-ce qu’il prépare son départ?

La question est claire aujourd'hui: il veut l'envoyer sous l'autobus.